R E P O S

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"Qui je suis ?"

Cette question tourmenta Izuku le temps de deux jours, trois jours, puis quatre, et au final, deux semaines passèrent sans qu'il n'ai pu répondre à cette question.

Durant ces deux semaines, la même routine accaparait Izuku chaque jour; lever à cinq heures, toilette, enfilage de sa robe et de ses souliers de bonne, coiffage et maquillage, nettoyage à la serpillière et au balai des étages du bas et du haut, essuyage de vitres, préparation de la table, petit déjeuner composé le plus généralement de pain rassi, de margarine, de confit d'oranges, de céréales moulues, d'eau, d'un pichet de jus, de sucre, de lait de brebis et de fruits écrasés : un vrai régal pour Izuku. Sa matinée continuait avec la vaisselle, des cours de bienséance, de gestion des plateaux, de discipline, de bonnes manières, d'adresse, de formules de respect et de politesse, le lavage, séchage, repassage, pliage et rangement du linge.

Venait le midi, ou le déjeuner se composait de tourte aux œufs, de tomates au poivre et à l'estragon, d'orgie de lait d'avoine, de tarte au chocolat, de légumes verts, de crème brûlée, de pommes rôties accompagné de poulet frit, de pâtes de fruits et plus encore.

Le reste de l'après midi était plus tranquille, nettoyage, rangement et aménagement des chambres de la gens de la cour, réparations des habits abîmés ou modifications de robes pour les occasions, préparation des repas du soir et des collations, dressage de la table royale et lorsque tout cela était fait, les bonnes pouvait disposer.

Arrivait ensuite la collation de l'après-midi, généralement composé d'un pichet d'orgie ou de jus de cranberry, tarte au fruits et de chocolats, parfois avec des gaufres à la crème de marron.

Le dîner arrivait à sa suite, au environs de 20 heures, composé de soupe, de pâtés, de pain, de tarte au fromage, d'asperges fricassée et d'eau et de vin.

Depuis un mois et demi, son quotidien se composait de cela, et même si son début avait été catastrophique, Izuku avait très bien su s'adapter et s'habituer, ce qui lui avait valu les félicitations de ses congénères et l'adoucissement des regard de la gens royale envers sa personne.

Bien que cette journée puisse paraître épuisante, Izuku adorait vivre à Versailles, s'était beau, c'était fantastique, c'était magique, c'était spectaculaire; c'était Versailles.

Mis à part le mot qu'il avait reçu, Izuku n'avait pas eu d'autres altercations étranges et c'était pour le mieux. Bien sûr, il avait évité de retourner à la bibliothèque, mais avait gardé le livre emprunté la dernière fois, jugeant plus judicieux de ne pas mettre en colère la personne qui l'avait assommé là-bas.

Un beau mâtin d'été, lorsque la transpiration de la nuit avait collé ses cheveux à son front et que sa couette s'était retrouvé par terre pour abus de chaleur, Izuku entendit toquer à la porte de sa chambre au abord de sept heures (Étant de repos, notre jeune protagoniste au cheveux verts en avait profité pour reprendre des forces). Les paupière tombante, Izuku ouvrit la porte à ce qui s'apparentait être une dame de compagnie, celle-ci lui tandis alors une lettre, le regardant de haut, et lui dit pour simples mots ;

- Demain, 2 heures après le lever du soleil. Sa majesté le prince a horreur d'attendre.

Et elle partit, tout simplement. S'en allant en battant de manière gracieuse et maniéré son éventail, ses cheveux châtain, son air froid et sa longue robe bouffante couleur bleue de velours ne risquerait pas de se faire oublier.

Izuku ne s'attarda pas plus sur le contenu de la lettre et entreprit de finir sa nuit de sommeil. Il se réveilla donc trois heures plus tard, fraîchement reposé et pleinement ressourcé, il fit sa toilette comme il en avait l'habitude de faire; nettoyant son visage, se coiffant à l'aide d'un peigne et se déposant une touche de rouge à lèvre tout en mouchetant(*1) vite fait son visage avant de s'habiller pour pouvoir sortir et profiter d'une journée de repos ensoleillée en ce matin d'été.

En sortant de sa chambre, il faillit oublier la lettre donnée par cette désagréable et hautaine dame de compagnie brune, certainent celle du prince De Couffins pensa Izuku. Il la regarda un instant, pesant le pour et le contre, puis décida de l'emporter avec lui : "On ne sait jamais" qu'il s'était-il dit.

Au programme de la journée, on retrouvait l'observation et dessin de toutes sortes de végétation présente à l'extérieur, visite familiale, préparation de parfums en raccord avec l'arrivée de l'été, rapiècement de ses robes, confection de bijoux, broderie et promenade dans les jardins du château. Une journée bien chargée et surtout très évasive, "Comme je les aime" se fit-il la remarque, un sourire grandissant sur son visage.

*

La fin de journée étant arrivée plus tôt qu'il ne l'eût prévu, il remarqua le soleil couchant lorsque ses pieds franchir le seuil de sa porte de chambre, et un long soupir de bonheur s'échappa de sa gorge alors qu'un voile sombre couvrait la lumière de rayons lumineusement soleilleux dans le ciel. En cette humide et chaude journée, Izuku avait rendu visite à sa mère, qui avait poussé un petit cri de joie en le voyant, l'embrassant fougueusement sur le front et les joues, heureuse de le voir. Il était aussi sorti admirer les champignons et dessiner les battements gracieux de cygne au bord de la Seine, il avait confectionné un parfum au senteur de lila et vanille. Après cela, il eu confectionné de grosses boucles d'oreilles perlées de faux rubis, agrémentée de pétales de fleur séchées rougeoyante. Il eut aussi brodé une enseigne de papillon sur un coussin et profité de l'air frais du Grand Trianon aux senteurs divinement florales.

C'est donc après toutes ces activités, un passage d'eau sur le corps et un changement de tenue qu'Izuku pris enfin le temps de intéresser à la lettre donnée par cette femme le matin même.

C'était une petite enveloppe pas bien lourde, cacheté d'un sceau royal portant les insignes du prince Bakugo et signé agressivement mais proprement à son nom. Curieux, il en déchira délicatement l'ouverture et sortit le papier épais et granuleux de la lettre. Il le déplia, le lu, écarquilla grand les yeux et laissa échapper le papier de ses mains tant son contenu le surpris; c'était absolument impossible, lui ?

Choisis parmi les 800 autres ?

Lui ???

Alors qu'il imaginait toute sorte de probabilité qui aurait pu causer cette erreur de distributivité, car il était absolument impossible que la lettre s'adresse à lui, il se souvint des mots que lui avait soufflés cette dame.

"Demain, 2 heures après le lever du soleil. Sa majesté le prince a horreur d'attendre."

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(*1 mouchetant -> verbe "moucheter" = poser de petit morceau de taffetas noir sur la peau pour en faire ressortir la blancheur. Seules les femmes de l'époque en appliquait, les standard de beauté trouvant cela magnifique)

Alors, votre avis sur ce chapitre ? Que pensez vous que contient la lettre qu'Izuku a reçu ? Un petite indice sur sa contenance ;) ?

Noblesse et Pauvreté©Où les histoires vivent. Découvrez maintenant