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Je lâche un long soupire et me rassoie à ma place. Je ne sais pas de quoi Eloïse ou même sa cousine, sont au courant, mais Aria sait pertinemment que je ne suis pas son amie. Je me demande si je dois jouer la carte de la courtoisie ou être suffisamment vraie et leur dire qu'en réalité elle et moi ne nous connaissons même pas.

-Barbara.

-Aria.

-Je leur ai dit qu'on était pas amie mais elles ne veulent pas me croire.

-Ah...

-Vous n'êtes vraiment pas amies? Mince. Eloïse montre un faux air étonné.

Est-ce qu'elle sait? Est-ce qu'elle connait toute l'histoire.

-Mouais, Barbie est sortie avec un de mes meilleurs amis, et elle l'a largué sans aucune raison valable. C'est définitivement pas mon amie.

-Pas besoin de laver notre lingue sal en public. Je lui réponds en la suppliant presque.

-T'as raison. Tout le monde n'a pas besoin de savoir quel genre de personne lâche tu es.

-Elle a quand-même fait la couverture de Rodeo Canada. La cousine d'Eloise s'écrit.

-Oui, et je travaille avec elle tous les jours. Barbara n'est pas quelqu'un de lâche. Même l'article dit le contraire.

-Oh, mais oui, l'article. Qui est l'idiot qui a bien pu l'écrire ?

-Eehhh! N'insultez pas mon travail. Azise réagit, la bouche pleine de gâteau.

-Alors c'est toi? Est-ce que tu la connais vraiment cette fille? J'ai lu l'article, j'étais impressionnée jusqu'à ce que je lise la conclusion qui dit que c'est une personne admirable qui recule devant rien. Mon pote a fait une dépression à cause d'elle. Tu as une idée de ce que tu lui as fait Barbara ? Partir du jour au lendemain, abandonner une personne qui t'aime autant, et en plus le mec le plus gentil du monde! T'as foiré Barbara. Tu mérites rien de tout ce que tu as. Pendant que tu partais danser et gagner des compétitions débiles, mon pote voulait plus parler à personne et se défonçait au travail, juste pour t'oublier. Pendant deux ans il n'était rien d'autre que l'ombre de lui-même. Comment tu vie avec ça toi? En quoi est-ce que ça fait de toi quelqu'un d'admirable?

Une impression de déjà vu. La première fois que j'ai croisé Aria j'ai eu droit à ce même type de discour accusateur. Cependant ce n'était pas devant une dizaine de personnes.

J'etouffe.

-C'est bon, t'as vraiment pas besoin de faire tout ça en public. C'est quoi le but si c'est pas juste pour l'humilier devant tout le monde.

-J'ai besoin que tout le monde voit son vrai visage. Te voilà exposée ma belle, qu'est-ce que t'as a dire pour ta défense ? En voyant que je ne réagit toujours pas, la voilà qui me jette un dernier regard dédaigneux avant de me tourner le dos et de s'écrier en partant. On n'est pas amies elle et moi. Ça, jamais.

-N'importe quoi. Viens Barbie, on va prendre de l'air. Azise déclare avec un regard inquiet.

-Azise... je veux rentrer chez moi... Je marmone en agrippant son bras.

-Je vais chercher mes affaires et on s'en va.

Je reste accrochée à ma chaise comme à une bouée de sauvetage. Quelle tempête cette femme. J'ai l'impression qu'à chaque fois que je la croise je me vide de mon énergie. Et tout ce qu'elle vient de dire je le prend comme des milliers de papiers de verre qui déchirent la moindre trace de fierté qui pouvait exister en moi. Vous voyez, c'est exactement ce que je disais. Pourquoi ces mots durs ont moins de mal à pénétrer mon esprit plutôt que les encouragements de Azise? Je ne sais déjà plus ce qu'il me disait tout à l'heure.

Jungle [Drake]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant