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Je n'avais pas compris en passant ce marché debile avec Azise qu'il me collerait désormais aux basques jusqu'à ce que l'article soit terminé. Ça fait déjà deux semaines que je le traîne avec moi partout où je vais. Lui ça l'amuse, moi un peu moins. D'autant plus que j'ai des tas de choses à faire. Aujourd'hui j'ai rendez-vous avec les membres de la fédération canadienne des sports d'hiver, les compétitions inter-lycées de printemps vont commencer et comme d'habitude ma patinoire est l'endroit où certaines épreuves auront lieu.

Les compétitions inter-lycées sont tellement plus intéressantes que celles inter-collège, pour la simple et bonne raison que le niveau est beaucoup plus élevé, donc le juris est beaucoup plus professionnel, et dans les gradins se trouvent les recruteurs qui cherchent de nouvelles recrues pour leurs équipes universitaires ou simplement pour en faire des carriéristes. Ça me rappelle simplement mes débuts dans le monde du patinage ; j'ai commencé très tôt mais le jour où j'ai décidé de faire de ma passion mon métier c'était au lycée. J'ai fais deux ou trois compétitions importantes avec l'équipe de mon lycée mais j'avais abandonné. Pas la peine de se demander pourquoi. Et puis j'ai essayé de participer à quelque concours mais c'était dur de se hisser sur le podium quand on a pas d'entraîneur, c'est là que j'ai passé les auditions pour la troupe de Disney sur glace.

En tout cas, aujourd'hui personne ne pourra effacer mon sourire. Parce que qui parle d'organisation de compétitions parle de budget pour louer ma patinoire. Et en plus je me suis vantée de nos nouveaux appareils pour la sono, ainsi que de la prochaine ouverture de notre propre boutique de patin. J'ai pu avoir des contacts sûrs au travers des quelques parents d'élèves avec qui j'ai eu l'occasion de discuter. Pour moi cette réunion n'est qu'une formalité, je suis surtout là pour qu'on me débloque les fonds nécessaires pour embellir ma patinoire.

-Pourquoi tu souris autant?

-Quoi? Je n'ai pas le droit de sourire?

-Waw, la nouvelle Barbara est vraiment agressive.

-C'est toi qui te sens agressé sans raison. Me moquais-je avant de sortir de ma voiture. Tu vas me suivre encore combien de temps?

-Je sais pas mais j'aime bien.

-Pourquoi ça ne me surprend pas? Je rigole en même temps que je resserre mon manteau pour me protéger contre le froid.

Ensemble on entre dans l'immeuble de la fédération. Je lui ai implicitement conseillé de se la fermer pendant la réunion. Les membres de cette réunion sont majoritairement blancs et masculins, alors la plus part du temps je me prends non seulement des réflexions sexistes mais aussi parfois racistes, donc il faut avoir les nerfs solides pour leur tenir tête. Moi j'essaie de m'imposer en les remettant à leur place grâce à mon travail et ça marche, j'ai gagné leur respect au fil du temps. Je ne suis vraiment pas de nature conflictuelle. Je les ai supporté pendant une heure, mais j'ai eu mon budget alors je n'ai pas de quoi me plaindre, ensuite Azise et moi sommes allé déjeuner pas loin avant de retourner à la patinoire.

-Hey Barbie, regarde ce que j'ai apporté. Il m'interpelle en saisissant son sac qui était sur ma banquette arrière. Il sort ses patins de son sac et ses secoue devant mes yeux en se vantant. C'est bien conserver einh?

-Tu n'iras pas bien loin avec. Lui fis-je remarquer en constatant l'état des patins.

-Ça c'est toi qui le dit. J'ai le droit de patiner sur ta piste?

-Les tarifs sont dans l'entrée, vous profitez suffisamment de ma gentillesse soldat.

-Si je passe la zambonie juste après tu me laisses patiner?

Jungle [Drake]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant