Chapitre 6

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Assise à sa fenêtre, Adèle réfléchissait. Ces derniers temps, la jeune fille sentait qu'un changement se produisait. Ses habitudes commençaient légèrement à se modifier, sa propre humeur changeait sans raison. La jeune fille mettait ça sur le compte de l'arrivée de l'hiver. Le froid était présent constamment, les arbres avaient pour de bon perdue toutes leurs feuilles, et la pluie pouvait tomber à n'importe quel moment. Malgré tout, Adèle aimait bien cette ambiance, et elle l'aimait encore plus lorsqu'elle avait une tasse de chocolat chaud entre les mains. L'idée d'aller faire un tour à la boulangerie lui traversa l'esprit. Pourquoi pas ? Peut-être alors qu'elle pourrait engager la conversation avec le jeune boulanger, histoire qu'il ne pense pas à elle seulement comme la fille qui a débarqué dégoulinante d'eau. Peut-être même qu'il trouvait ridicules les petits déjeuners quotidiens d'Adèle.

La jeune fille secoua la tête. Qu'est-ce que cela pouvait bien lui faire ? Elle alla se préparer un chocolat chaud, histoire de se changer les idées. Comme toujours, sa colocataire était partie deux heures plus tôt en coup de vent, laissant un mot à Adèle pour la prévenir qu'elle ne rentrerait pas cette nuit, ni même la nuit prochaine. Adèle avait souri en voyant le mot. Leïla savait profiter de ses week-ends.

En se promenant dans l'appartement, sa tasse de chocolat à la main, Adèle laissa ses pensées vagabonder. Mais, par un magnétisme obscur, elle en revenait toujours au jeune boulanger. La jeune fille se rappela le sourire qu'il lui avait adressé, elle avait remarqué que de légères rides se formaient au coin des yeux et de la bouche lorsque le jeune homme souriait. Plusieurs fois aussi, il avait passé sa main dans ses boucles noires. Faisait-il ça lorsqu'il était stressé ? Adèle s'immobilisa d'un coup, en réalisant qu'elle ne connaissait même pas le prénom du jeune homme. Comment était-ce possible ? Ils devaient avoir le même âge, elle le voyait tous les matins, il lui préparait son petit déjeuner, et pourtant, ils n'avaient jamais eu de discussions assez longues pour qu'elle puisse lui demander son prénom.

Une vibration dans sa poche obligea la jeune femme à redescendre sur terre. Elle grimaça en voyant qui lui avait écrit. Le doigt au-dessus de l'écran, la jeune femme hésita, puis, finalement, elle décida d'ignorer le message, et éteignit son téléphone. Adèle soupira. Elle ne savait plus quelle attitude adopter pour faire comprendre à Alexandre qu'il ne l'intéressait pas.

Adèle s'étala sur son lit avec paresse, déposant au passage sa tasse sur sa table de nuit. L'hiver apportait vraiment trop de changements. Désespérée de ne plus savoir comment agir, la jeune fille reprit son téléphone, et appela la seule personne capable de l'aider dans une situation comme celle-là.

- Adèle ?

- Bonsoir mamie, dit Adèle en esquissant un sourire.

Chocolat chaud & CaféOù les histoires vivent. Découvrez maintenant