Chapitre 7 : La fuite

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Je me réveillai naturellement et sans sursauter, cette fois-là. Je me trouvai toujours dans le salon. Mes parents Ëlfrė et Powak, étaient dans la cuisine. Ils ne semblaient plus aussi distants qu'auparavant... Et en me fiant à l'odeur, je suppose qu'ils étaient en train de préparer le petit-déjeuner. Je me levai et allai à leur encontre. Ils me saluèrent chaleureusement.

« Qu'est-ce qui s'est passé, cette nuit, vous semblez de meilleure humeur ?

— Tu as bien dormi ? Demanda ma mère sans prendre le temps de me répondre.

Cette fois, s'en était trop.

— Ça suffit ! J'en ai assez que vous me preniez pour une enfant ! M'exclamai-je. Et d'ailleurs, depuis quand les parents ne répondent pas aux questions de leurs enfants, hein ! Vous m'ignorez complètement ! Vous m'apprenez à me taire ! À me taire et à mentir ! »

Je quittai l'appartement de Powak en jetant la couverture par terre. Cette fois, c'était décidé : je partais de cette école. Je ne pris pas le temps de mettre des chaussures. Je sortis à l'extérieur. J'aperçus Örnėki qui me regardait fixement. Je pris le chemin de terre. Tout en marchant, j'eus comme l'impression que la prairie où je me trouvais, ne finissait pas. Heureusement la forêt qui apparaissait petit à petit, me confirmai que je pouvais bien sortir de cet endroit.

Je continuai de suivre le chemin où se trouvaient les traces de sabots. J'entendis quelqu'un crier derrière moi. Je ne me retournai pas. Cette personne me rattrapa. C'était Ëlfrė, celle qui était censée être ma mère.

Elle se plaça devant moi.

« Où est-ce que tu comptes aller, Kaina ?

— Loin ! Loin de toi et des autres tarés ! J'en ai assez de passer ma vie derrière ces murs et d'avoir peur ! Lançai-je en colère.

— Je sais ce que tu vis. Mais si tu es dans cette école, c'est pour pouvoir te débrouiller et te défendre quand tu seras à l'extérieur.

— Quand ?!

— Quand tu le pourras.

— Qui est Messack ?

— Tu as entendu la conversation que j'ai eue avec Powak ? Demanda-t-elle surprise.

— Oui et je sais que c'est mon père ! Alors ? Qui est Messack ?

— C'est le directeur de l'autre école.

— L'autre école ?

Qu'est-ce que c'était que cette histoire, encore ?

— Tu vas en entendre parler pendant les cours. Nous sommes de ceux qui vivent le jour et dorment la nuit. Ils sont de ceux qui dorment le jour et vivent la nuit.

— Ils sont comme nous ?

— Plus tellement. Ce sont des dėtrix. Ils ont survécu aux morsures des iżabok et sont à moitié nous, à moitié eux. Les iżabok ne les attaquent pas, puisqu'ils ont le même sang qu'eux.

— Si Messack me veut, alors... Il m'obligerait à devenir une dėtrix ?

— Oui. Tu vivrais la nuit. Iel sait que tu es particulière, puisqu'un de tes parents est aussi ömbëlstik. Donc, iel sait que tu as toutes tes chances pour survivre à la morsure et que tu deviendrais une dėtrix spéciale.

— Il était là, cette nuit... Il me fait peur...

— C'est normal, c'est à cause de son aura. Tu apprendras à t'y habituer... Kaina, il faut que tu ailles à l'école aujourd'hui. Si tu veux pouvoir vivre sans avoir peur, il faut que tu apprennes. Tu as cours de langue, aujourd'hui avec Aé.

L'Etrange Destin de Kaina (TOME 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant