Chapitre 5 : Découverte

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    Quelque chose sonna. J'étais bien trop fatiguée pour ouvrir les yeux, et découvrir de quoi il s'agissait. Or, cela continuait et ça ne s'arrêtait pas. Je mis mon coussin sur ma tête, bien que cela ne changea rien. Le son était trop puissant. Je dus me résigner à ouvrir les yeux et à faire cesser cette chose.

Je m'assis sur mon lit et explorai du regard la pièce. Mes yeux s'arrêtèrent sur ma montre qui était posée sur mes draps. C'était elle. Je la pris et l'ouvris. Elle n'indiquait que l'heure : huit heures. J'appuyai sur l'encoche et me levai pour aller dans la salle à manger. Ma mère y était et déjeunait.

« Bonjour ma chérie ! Bon anniversaire !

Elle s'approcha de moi et me fit un câlin avant de me tendre un cadeau. Je ne m'attendais pas à ça.

— Ah oui, c'est vrai que c'est aujourd'hui...

— Tu n'as pas l'air heureuse...

— Et bien, je pense à Sofra. Comment va-t-elle ?

Elle me demanda de m'asseoir, ce que je fis.

— Elle est toujours en salle de réveil. Elle n'est pas encore revenue à elle. Peux-tu m'expliquer comment elle a pu atterrir devant notre hall ?

— Je suis allée la voir hier soir... Elle a ouvert les yeux, s'est levée et m'a poursuivie.

— Je vois. Et tu avais oublié de fermer les portes...

Je voyais bien qu'elle était déçue par mon comportement...

— Oui, je suis désolée.

— Sache que quand un ou une ömbëlstik est contaminée, aucun autre membre de son espèce, ne doit s'en approcher, à moins d'être protégé par un sort. Parce que cela réveille l'iżabok qui tente de prendre le contrôle du corps et de l'esprit du malade.

— Je suis désolée, je ne savais pas...

— C'est bien ça le problème... Je ne fais que reproduire les erreurs de ma mère... J'aurais dû tout te dire.

Elle était presque anéantie par cet état des faits. Je gardai pour moi le fait que je rêvais depuis un certain temps de son enfance.

— Qu'est-ce qu'il va se passer, maintenant ? Je veux dire, pour Sofra ?

— Il faut laisser les guérisseurs la soigner. Ça peut prendre du temps. Et surtout, ne retourne pas là-bas. De toute façon, tu ne peux plus.

— Pourquoi ? Les serrures ont été changées ?

— C'est à peu près ça.

— Et les mères de Sofra ?

— Mange et prépare-toi, tu as cours aujourd'hui.

— Comment vont-elles ? »

Elle ne me répondit pas et cela me fit peur. Au fond de moi, je crois que je n'avais pas envie de le savoir. Je posai ensuite le cadeau sur la table en lui disant que je l'ouvrirai plus tard.

Je me dépêchai. Je n'avais pas le même entrain que l'autre jour, puisque Sofra n'était pas présente. Ma mère m'indiqua que les cours commençaient de nouveau au premier étage, notre seule salle de classe.

En sortant de notre hall, je remarquai l'escalier et je me souvins du soir précédent.

« Où est passé l'ascenseur ?

— Il n'y en a pas.

Je sursautai. Enyeto venait tout juste de me rejoindre.

— Oui, c'est vrai, il n'y en a pas à cet étage. »

L'Etrange Destin de Kaina (TOME 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant