- Chapitre 4 -

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[ Comme les nombreux rêves ayant assaillis mon enfance, des années auparavant ... ]

        Ces rêves ... Comment avais-je pu les oublier ...? Ils avaient occupé la plupart de mes nuits jusqu'à environ mes sept ans. Différents chaque nuits, je me réveillai souvent en pleurant et mon père, alerté par mes hurlements, venait me réconforter et restait à mes côtés jusqu'à ce que je retrouve le sommeil. Mes parents ne s'en étaient jamais vraiment inquiétés, jugeant que, pour mon bas âge, cela était autant normal que l'incontinence enfantine.

        Mon coeur battait encore à la chamade après ce réveil en sursaut et je décidai de me diriger vers la maison afin d'aller me doucher. En traversant le salon, je levai les yeux au ciel lorsque je constatai que ma mère était au même emplacement que la veille. Me rendant compte, avec frustration, que cette fois-ci un pack de douze bouteilles de bières bon marché était déposé au bas du canapé.

        Je montai les escaliers menant à l'étage et passai dans ma chambre afin de recupérer un jogging ainsi qu'un débardeur, puis, je me rendis à la salle de bain. Je me levais les cheveux pour les débarrasser du chlore de la piscine et je les coiffai en deux tresses déposées sur chacune de mes épaules. Je me dirigeai ensuite vers la cuisine où je me fis des croques monsieurs que j'avalai en vitesse. Mon repas terminé, j'allumai mon ordinateur afin de faire quelques recherches sur les pierres précieuses et la signification des rêves. Naturellement, je ne trouvai que des sites internet proposant chacun des services de voyance téléphonique prétendument gratuits avec des numéros mobiles à quatre chiffres. En soupirant, je regardai l'heure au coin de l'écran et décidai d'aller me coucher.

        Repensant encore à mon rêve de l'après midi, je m'allongeai dans mes couvertures et pris le cadre posé sur la petite table de chevet située à proximité de mon lit. Il contenait une photographie en noir et blanc de mon père. Celle-ci avait été prise en novembre, seulement quelques semaines avant son décès, lors de nos vacances à New York. 

Serrant le cadre contre ma poitrine, des mots -que j'avais lu des centaines de fois- me traversèrent l'esprit. Ils étaient extrait du dernier livre de ma trilogie préfèrée nommée "Le Pacte des Marchombres" :

« Devenu brise chaude, elle se glissa au creux de son oreille :

"Même la mort ne nous séparera pas. Je continuerai à marcher sur la voie à tes côtés. Je ne t'oublierai jamais ..."

- Moi non plus, murmura Ellana, je ne vous oublierai jamais ... »

        Et, regardant une dernière fois la photographie, je continuai, inlassablement, à répeter ces phrases chargées de significations. Oh papa ... Si seulement cela était possible ... Si seulement tu étais là ... Puis, doucement, je me mis à pleurer sa mort et m'endormis en continuant de garder le cadre doré serré dans mes bras ...

Dark DreamsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant