Le deuil d'Alden

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Voilà une nouvelle que j'ai écrite pour le concours de Charis_Me. Elle a écrit une incroyable fanfiction Gardiens des Cités Perdues que je vous conseille vivement d'aller voir, et qui est vraiment géniale ! Attention, risque de spoil de sa fanfiction dans la suite du texte !

Ce texte, du point de vue d'Alden, raconte son deuil suite à la mort de Fitz. J'espère qu'il vous plaira !


Il m'a fallu du temps, beaucoup de temps, pour accepter sa mort. J'avais tant perdu, alors le décès de mon fils m'a achevé. Je me suis muré dans ma tristesse, j'ai ignoré la douleur de Della, la peine de Biana, pour ne penser qu'à moi. J'avais mal, tellement mal ! C'était comme vivre avec une pierre sur le coeur, en permanence. Lorsque j'étais heureux, même un fragment de seconde, ce rocher était là pour me rappeler ce que j'avais vu.

Les jours sont passés, se ressemblant, et je pleurais tout le temps. Il me semblait avoir en moi une quantité infinie de larmes, et je désespérais de retrouver un jour le goût de la vie.

Une nuit, je me réveillai en sursaut, après avoir fait, une fois de plus, un cauchemar. Le front en sueur, je sortis du lit que je partageais avec ma femme, pour aller m'asperger le visage d'eau froide. Dans le miroir de notre salle de bain de cristal, je ne vis pas Alden Vacker, mais un homme aux rides causées par la fatigue et le chagrin, aux yeux remplis d'une tristesse folle et au regard éteint. Ma dignité causée par mon rang, je l'avais perdue, et cela me fit comme un coup de poignard quand je m'en rendis compte.

Je ne réfléchis pas, et j'attrapais une sacoche de cuir, je fourrai dedans des vêtements pour une dizaine de jours, et tout ce qui me passa sous la main. Je pris une feuille dans mon bureau, ainsi qu'un stylo, et je griffonnai en hâte ces mots:

Chère Della,

Ma tendre épouse, n'aie crainte, je vais bien. Mais je dois partir, pour une durée indéfinie. J'en ai besoin, pour accepter la mort de notre fils adoré.

Bien à toi,

Alden, ton mari bien-aimé.

Pris d'une impulsion soudaine, je rajoutai une phrase, ne sachant pas trop ce qu'elle valait.

Tu n'as aucune raison de t'inquiéter.

Je jetai le morceau de papier sur ma table de nuit, et sortis de notre chambre, jetant un dernier regard au visage endormi de ma femme. Je m'en voulais de l'abandonner dans un moment si dur pour elle, mais c'était plus fort que moi, je devais partir.

Je quittai notre beau manoir en fermant doucement la porte derrière moi, avant de sortir mon éclaireur. Ne sachant pas trop quoi faire, je fermai les yeux et le tournai au hasard, laissant le destin faire. Quand je les rouvris, j'étais face à la mer.

Je me retrouvai sur une falaise battue par les vents, à plusieurs centaines de mètres au-dessus des flots déchaînés. Je frissonnai dans mon pyjama léger, mais ne voulant pas me changer maintenant, je me rapprochai du bord, et remarquai un sentier, quelques centaines de mètres plus bas. Aussitôt, un souvenir me revint, et me transporta quelques années en arrière, sur ce même à-pic. 

"-Papa, Maman, regardez la mer ! pépia une voix enfantine.

-Pousse-toi, Biana, tu m'empêches de voir, piailla une autre.

-Fitz, monte sur mes épaules, intervint un timbre plus adulte, d'un ton amusé.

Face à l'océan se trouvait deux enfants, et leurs parents debout à côté.

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