Le chantage d'un milliardaire ( réédition )

Chapitre 4

Lina prit son passeport dans la table de nuit après avoir préparé son sac de voyage sous le regard inquiet de sa mère.

- Lina tu ne peux pas partir c'est de la folie ! Il va te retrouver !

- Il me retrouvera si tu l'informes mais tu ne vas pas faire n'est-ce pas ? Tu m'aimes assez pour taire ce que je m'apprête à faire ?

Le visage pâle de sa mère ne lui inspirait rien de bon. Un dégoût s'afficha alors sur ses lèvres.

- Pendant toutes ces années j'ai crû que...prendre le choix d'arrêter mes études pour aider papa était la bonne solution mais je réalise que c'était là de l'égoïsme de votre part à tout les deux.

Anne secoua la tête butée dans ses idées.

- Nous avons tout fait pour te donner la meilleure vie possible Lina.

- En trichant ? En passant votre vie à dicter la mienne dans l'unique but de me garder le plus longtemps possible à la maison.

En colère, affectée par l'égoïsme de sa propre mère Lina s'avança vers elle, le regard voilé de tristesse.

- Si jamais tu lui dis mes plans, je jure que je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour passer à mon tour un accord qui te privera de tout ce que tu m'as arraché.

La menace n'était pas feinte mais bien réelle.

Lina quitta la maison sous les protestations virulentes de sa mère et disparut de l'allée en trombe. Le cœur lourd elle essuya d'un revers de main les larmes qui lui montaient aux yeux et poursuivit son chemin jusqu'à l'aéroport. Elle ignorait où aller. L'argent qu'elle avait mis de côté ne suffirait sans doute pas à survivre un mois. En fait, elle savait que tout ceci n'était que folie. Car où qu'elle aille, peu importe si elle parvenait à tenir un mois, passé ce délais, le milliardaire avait les moyens nécessaires de la faire arrêter.

Guidée par le désespoir elle monta dans l'avion qui devait l'emmener à Londres mais un sentiment d'oppression l'empêcha de respirer.

Ce mariage arrangé était le seul moyen de faire plier les charges retenues contre elle et sa mère mais l'idée de mettre un terme à sa vie qu'elle n'avait pas encore eu le loisir d'explorer lui était inconcevable.

Après des années à être guidée par une éducation stricte, Lina réalisa trop tard qu'elle n'avait jamais réellement vécue. Par amour, mais aussi lourdement poussée par la culpabilité que lui faisaient ressentir ses parents, Lina n'avait jamais quitté son petit quartier loin de l'agitation New-yorkaise.

Donner sa vie à cet homme sans pitié revenait à remettre sa vie dans d'autres mains mais cette fois-ci bien plus dangereuse.

Au bout de sept heures d'avion Lina se leva maladroitement pour se rendre dans l'une des cabines. Les turbulences la rendaient malade, c'était la première fois qu'elle prenait l'avion et l'angoisse grandissait à mesure que les heures passaient. Une nausée la gagna l'obligeant à poser ses doigts sur ses lèvres alors qu'elle tentait de regagner son siège. Une seconde turbulence la fit vaciller dans l'allée.

- Mademoiselle vous devriez vous assoir, conseilla une hôtesse en lui prenant le coude.

La panique la gagna, et elle prit conscience de l'erreur magistrale qu'elle venait de commettre. Sa phobie de l'avion s'était juste affaissée sous le poids de la menace redoutable du milliardaire mais celle-ci revenait plus forte. La peur de mourir la fit pâlir alors que l'hôtesse n'avait pas lâché son coude pour la conduire vers un escalier éclairé d'une lumière chaude.