Le chantage d'un milliardaire ( réédition )

Chapitre 31

Le nez pratiquement collé à la vitre, Lina profitait de chaque paysage qui se dévoilait devant ses yeux émerveillés. La Sicile était encore plus belle qu'elle l'avait pensé mais un pincement au cœur se fit sentir. L'île grecque lui manquait terriblement pour plusieurs raisons. La solitude que renfermait l'île, le fait qu'ils étaient seuls, perdus au milieu de nul part là où personne n'aurait pu venir bousculer leur tranquillité. C'est également là-bas qu'elle avait découvert son corps, appris à l'aimer et à l'écouter. C'est là-bas que Damon et elle s'étaient enfin ouvert l'un à l'autre et c'est sur cette île déserte qu'elle avait pris la décision de donner une chance à cet homme à sa gauche qui plaquait des ordres à son interlocuteur depuis plus de dix longues minutes.

La parenthèse merveilleuse s'était refermée avec des secrets qu'ils étaient seuls à connaître.

Lina avait imploré le vrai Damon Kyovasko et ce souhait était désormais acté. Plus de contrôle, plus de romantisme forcé...

Le véritable homme à qui elle était mariée renaissait de ses cendres depuis ce jour où elle lui avait demandé d'être lui-même et Lina avait enfin l'impression de vivre ce mariage ô combien ténèbres et mystérieux.

- Alors tesoro, la ville te plaît ?

Lina cligna des paupières pour quitter sa torpeur et se remit droite sur le siège en cuir. Elle tourna la tête vers lui et fut instantanément marquée au fer rouge. Ténébreux avec ses lunettes de soleil, elle pouvait aisément deviner ses yeux d'acier embrassant chaque millimètre de son visage.

Des images érotiques d'une passion inouïe éclatèrent dans son esprit, lui rappelant à quel point les deux derniers jours de leur lune de miel avaient été...brûlants, indescriptibles, révélant un homme grisé par sa femme et désormais libre de dévoiler sa nature des plus diaboliques.

C'est d'ailleurs au cœur même de leurs ébats sexuels qu'elle avait senti qu'il l'aimait.

Cet amour n'avait rien de ceux narrés dans les contes de fées censés endormir d'illusions les jeunes filles rêveuses. Non. Il s'agissait d'un amour intense...presque sauvage.

- C'est magnifique, j'ignorais à quel point l'Italie était si chargé d'histoire jusque dans ses pierres.

Il lui lança un sourire proche des ténèbres.

- Il manquait seulement toi pour parfaire le paysage.

Lina esquissa un sourire timide en pinçant le tissu en coton de sa robe entre ses doigts.

La voiture se stoppa à l'entrée d'une étroite ruelle. Il quitta le véhicule pour lui ouvrir la portière. Elle ignorait précisément où il comptait l'emmener et jusqu'ici ne s'était pas posée de questions.

Il lui prit la main pour l'entraîner dans la ruelle tapissée de murs en pierres nacrées.

- Tu ne m'as toujours pas dit où nous allons.

- J'ai décidé qu'il était urgent de refaire ta garde-robe après avoir réalisé que pendant notre séjour sur l'île j'ai disons...abîmé certains vêtements.

Lina s'arrêta au milieu de la ruelle.

- Abîmé ? Répéta-t-elle en levant un sourcil.

- Tu préfères déchiré ? S'enquit-il avec un lent sourire diabolique.

- Oui en effet, déchiré me paraît plus approprié ou bien tombé en morceaux.

Il était fier, nota-t-elle en levant les yeux au ciel. L'italien avait en effet réduit en miettes plusieurs de ses vêtements pour les lui ôter plus vite.