Le chantage d'un milliardaire ( réédition )

Chapitre 6

Lina s'avança en direction de la fenêtre et l'ouvrit pour se glisser sur le balcon. C'était la première fois depuis son arrivée qu'elle s'autorisait à disposer comme bon lui semble dans ce lieu immense. En effet, depuis qu'il l'avait envoyé dans cette chambre épurée, Lina refusait catégoriquement d'en sortir. Le soleil éblouissant réchauffa son visage, elle s'avança lentement sur le balcon et se pencha sur la balustrade pour observer l'incroyable hectare de terrain. Il s'agissait d'un magnifique jardin surmonté d'un vignoble extraordinaire.

Pendant quelques seconde, Lina ferma les yeux et inspira profondément l'air pur sous un chant de cigales très envoûtant.

Hélas très vite la réalité la rattrapa. Elle ouvrit brutalement les yeux et sa gorge se noua.

Elle ignorait où elle se trouvait ni même si elle possédait le droit de quitter cette villa.

Une main posée sur le ventre, elle survola le jardin en se rappelant de la discussion qu'elle venait d'avoir avec l'homme d'affaires soit deux heures plus tôt.

Deux ans, il lui demandait de rester à ses côtés pendant deux ans. À cette échéance, Lina retrouverait sa liberté.

Seulement elle ignorait si elle pouvait faire confiance à cet homme qui jusqu'ici n'avait pas manqué de lui mentir.

Pour avoir des réponses Lina savait que le seul moyen de les obtenir c'était de se rendre jusqu'à lui.

Une boule se forma dans son estomac mais cela ne l'arrêta pas. Elle quitta le balcon, les mains jointes devant son ventre, et pour la première fois, ouvrit la porte de cette chambre pour en sortir.

Une odeur particulièrement douce l'accueillit. Le cœur battant à la chamade, Lina se glissa dans le couloir avec hésitation. La villa dans son ensemble semblait épurée, donnant l'impression qu'elle avait été entièrement rénovée. L'odeur semblait même encore fraiche à certains endroits du couloir.

- Mademoiselle ? Vous avez besoin d'aide ?

Lina réprima un sursaut.

La femme prénommée Maria et qui à elle seule lui avait glissé sans le vouloir quelques indices sur la vérité concernant sa présence ici, se tenait là devant elle, tout sourire.

- Je cherche Monsieur Kyovasko, savez-vous où il se trouve ?

- Il est à l'étage supérieur dans son bureau, vous désirez que je vous montre ou ça ira ?

La sagesse de cette femme contrastait avec l'effroyable sensation de glace que renvoyait le maître des lieux.

- Je pense pouvoir trouver toute seule, je vous remercie Maria.

Celle-ci lui décrocha un sourire radieux avant de s'éclipser un étage plus bas. C'est avec les lèvres pincées qu'elle grimpa l'escalier pour accéder à ce fameux étage. Elle fut accueillie par un silence assourdissant au point de pouvoir entendre ses pas résonner contre les murs blancs et pauvre en décorations, mais cependant éclairés d'une vive lumière étincelante.

Une seule, oui une seule porte l'attira comme si la force présente derrière se manifestait dans ce silence étrange. Prenant son courage à deux mains elle lança quelques coups contre la porte.

- J'ai expressément demandé à ne pas être dérangé ! Gronda la voix de l'homme d'affaires.

- C'est Lina, annonça-t-elle d'une voix qui lui parut très faible.

Aussitôt elle sentit sous ses chaussures l'écho des pas de l'autre côté de la porte.

La porte s'ouvrit à la volée et dès qu'il se retrouva en face d'elle, sa volonté à se battre à nouveau s'estompa. Il n'y avait aucune lueur machiavélique dans ses yeux ni même une étincelle indiquant qu'il s'apprêtait à la recevoir avec brutalité.