De toi à moi (with love) - Partie 1 -

Chapitre 13

Plus rien ne comptait à part ses yeux braqués sur moi. Je n'entendais plus la musique, je ne voyais plus la foule qui m'entourait. Comme subjuguée, je me paralysai un instant avant d'avancer dans sa direction. Chaque pas me demandait un effort considérable tant je me sentais à la fois troublée et désorientée par son regard.

Arrivée à sa hauteur, je me plantai devant lui et levai la tête pour ne pas le lâcher des yeux. Il restait immobile, contre le mur, sans rien dire. Mon cœur battait à tout rompre et je savais pertinemment que je ne pouvais plus répondre de moi.

L'alcool qui brûlait dans mes veines, ce lieu nocturne et étouffant, sa proximité enivrante et son air impénétrable suffirent à me faire perdre le peu de raison qu'il me restait.

Je me mis sur la pointe des pieds, et doucement, approchai mon visage du sien. Lorsque mes lèvres se posèrent sur les siennes, je le sentis légèrement tressaillir. Mais il ne bougea pas, ni n'entreprit un quelconque mouvement de recul.

Lorsque je levai mon bras pour le glisser derrière son cou, sa main agrippa mon poignet et stoppa net le geste que je venais d'entreprendre.

Je reculai, interdite, lorsqu'il me murmura à l'oreille :

— Pas ici.

Sans que j'aie le temps de réagir, ses doigts se glissèrent dans les miens et il m'entraîna avec lui. Est-ce qu'il craignait d'être vu avec moi ?

A vrai dire, cela m'était égal. Ma main dans la sienne suffisait à anéantir le moindre discernement. Nous marchions à grandes enjambées tandis que nous nous trouvions dans ce couloir aux rideaux rouges qui m'était maintenant familier.

Je crus reconnaître le salon où nous étions plus tôt, d'où j'entendais du bruit, mais il ne s'arrêta pas et continua de marcher rapidement.

Lorsqu'il croisa un agent de sécurité, il lui demanda quelque chose que je ne compris pas. Celui-ci lui montra du doigt une autre pièce et très rapidement, après avoir poussé les rideaux, nous nous retrouvâmes à l'intérieur.

Elle ressemblait en tout point à l'autre, avec la banquette en u au velours rouge. Sauf qu'il n'y avait personne.

Je le sentis lâcher ma main et je me tournai vers lui. Nous étions face à face mais beaucoup trop éloignés à mon goût.

Je savais pertinemment qu'il devait faire ça avec un tas de filles, que s'isoler avec l'une d'entre elles était dans ses habitudes. Je savais aussi que contrairement à lui, je ne m'étais jamais retrouvée dans cette situation avec un quasi-inconnu.

Pourtant, la respiration maintenant haletante, je souhaitais plus que tout anéantir la distance qui nous séparait. Il me suffisait de l'observer, de me perdre dans son regard brûlant pour agir instinctivement, à l'écoute de mon corps.

Je me ruai vers lui au moment où il en fit de même. Nos lèvres se rencontrèrent brutalement et nous ouvrîmes nos bouches dans un même mouvement. Nos haleines alcoolisées me firent perdre la tête.

Je m'accrochai à lui, mes deux bras autour de son cou tandis qu'une de ses mains agrippait l'arrière de ma tête, pour coller son visage au mien, et l'autre ma taille, pour me rapprocher de lui.

Lorsque nos langues se mêlèrent, je laissai échapper un gémissement qui reflétait le désir absolu que j'éprouvais à cet instant. Je me rendis compte non seulement que je n'avais jamais ressenti ses sensations si puissantes, mais également que j'étais dans l'incapacité de mettre fin à ce comportement inconsidéré.

Sa langue jouait avec la mienne, la chaleur de ses lèvres me faisait tressaillir, je sentais clairement que ces palpitations incontrôlables qui m'envahissaient avaient anéanti chez moi toute conscience des choses.