Chapitre 12

304 18 58
                                    

Les jours défilèrent jusqu'à ce que l'absence de Robin parvint à approcher les trois mois.

Là alors, pour la première fois, on eut une nouvelle d'elle, enfin si l'on eut pu l'appeler ainsi...

Au pied de sa porte, alors qu'il s'apprêtait à sortir de chez lui pour aller s'entrainer, Zoro fut surpris de voir son épée, posée, face à lui.

Cette épée qu'il avait donnée à Robin. Elle était là. Sans Robin.

Il avait accouru chez la jeune femme et n'y avait trouvé que sa nouvelle amie, Nami, qui s'était endormie là, affirmant que personne n'était entré.

L'épée était intacte, il n'avait pas fallu beaucoup de temps au vert pour qu'il comprenne qu'elle n'avait pas été utilisée. Il l'avait regardée sous tous les angles, cherchant en vain un indice qui aurait pu lui faire savoir la condition de Robin. Nami, intriguée par cette nouvelle soudaine, se chargea de pirater les caméras du quartier pour voir qui l'y avait déposée.

Malheureusement, avec le manque de lumière et la qualité déplorable de la caméra, ils n'eurent pas grande information.

Ils purent néanmoins apprendre que la personne qui avait déposée le sabre était bien une femme, malgré ses vêtements amples et son visage masqué, mais ce n'était pas Robin, la jeune femme étant beaucoup plus petite que celle-ci.

Après une trentaine de visionnages, Nami parvint à voir ce que Zoro eut peine à comprendre.

L'épée du vert n'avait pas été la seule chose déposée sur le pas de sa porte.

En agrandissant un peu l'image, on pouvait voir, entre deux séquences, qu'un morceau de papier avait été glissé sous le paillasson, et il n'avait pas fallu plus de temps au deux amis pour foncer sur les lieux.

Ils trouvèrent bel et bien une lettre, au même endroit où on l'eut déposée, et bien qu'elle fut signée sous le nom de Nico Robin, il avait été évident pour Zoro qu'elle ne l'avait pas rédigée, et qu'elle n'avait d'ailleurs rien à voir avec ce bout de papier.

Sur la lettre, nous pouvions lire de brefs mots, qui, bien qu'ils se voulurent rassurants, commençaient à inquiéter l'épéiste.

"Ton épée m'a été d'une grande aide. Je vais bien et je pense ne plus avoir besoin de m'en servir. Je serais bientôt de retour.

-Nico Robin"

Il savait que son épée n'avait pas été utilisée, et il ne fallait pas avoir grande intelligence pour savoir que Robin ne signait jamais de son nom.

Il serra la mâchoire à l'idée que Robin soit en danger.

Lorsqu'il regarda de nouveau son sabre, sous le regard attentif de Nami, il comprit quelque chose qui le fit se lever d'un bond.

- Et merde, comment j'ai fait pour pas voir ça...

La rousse demanda à l'épéiste, qui glissait déjà ses sabres dans sa ceinture, ce qu'il avait découvert.

Il prit le fourreau du katana qu'il avait donné à Robin, et le secoua, en laissant tomber deux pétales de fleur de cerisier, aussi frais que si il eurent été arrachée à l'instant.

- Des pétales ? Qu'est ce que c'est censé vouloir dire ?

- Nom de code. On utilisait ça quand on bossait ensemble sur des longues missions. Un pétale, tout va bien, deux pétales, rapplique en vitesse.

Il remit son sabre dans son fourreau et s'apprêta à partir.

- Je viens.

Il regarda la rousse, déterminée.

- Tu restes sorcière, on aura besoin de quelqu'un hors terrain, sinon, on est cuits.

- Et comment tu comptes la trouver Mr. Je-sais-tout ?

Il fouilla dans un tiroir pour en sortir une carte de vie, qui probablement, appartenait à Robin.

- Pas besoin de chercher, mon guide est là.

Zoro s'apprêta à partir, mais encore une fois, il fut arrêté dans son élan par la rousse.

- Attends.

- Quoi encore ?

- Si tu avais la vivre card de Robin, pourquoi ne pas l'avoir retrouvée il y a deux ans ?

Il soupira.

- Je suis pas obsédé, me rends pas si ignoble. Et je te figure que de base, je voulais chercher les cons qui courent après Robin pour qu'elle puisse être en sécurité et que je puisse arrêter de penser à elle comme un idiot. Mon but n'était pas de la rejoindre après.

- T'as changé d'avis ?

- J'aime pas les femmes, mais celle-là-

Il soupira.

- Peu importe. Pas le temps de discuter. Et puis tu me fais chier avec tes questions.

Après s'être fait frappé par Nami qui n'avait pas appréciée la manière dont le vert s'était adressé à elle, c'est quelques heures plus tard, qu'il arriva dans un coin totalement abandonné du pays, et une fois de plus, il ne figurait pas du tout dans les plans de Nami.

Aussitôt arrivé, il se fit encercler par des hommes qu'il ne tarda pas à mettre à sang.

Il entendait Nami hurler dans son oreillette.

- MAIS T'ES COMPLETEMENT CON, JE T'AI DIS DE RESTER DISCRET BON SANG !

- La baston c'est pas de la rigolade alors on s'applique. Je nettoie juste le terrain, même si je commence par être discret il finiront par rappliquer alors à quoi bon.

Il coupa le son de son oreillette, anticipant les cris de rage de la jeune femme, et il longea les murs de la vieille usine qui lui faisait face, avec l'espoir d'y retrouver Robin.

Après de longues minutes à errer, il commença à se sentir étourdi sans trop en connaitre la raison. Par crainte de se retrouver en mauvaise position, il décida de quitter la colline et se retrouva perdu dans les petites rues du village voisin, trop accueillant pour être lié d'une quelconque manière à cette usine lugubre.

Peu à peu, il se sentit vidé de toute énergie, et Nami lui partagea son hypothèse à ce sujet : selon elle, il n'était pas peu probable qu'il eut pu respirer je ne sais quoi de toxique qui venait de cette usine, et cette hypothèse ne prit pas bien longtemps à être confirmée lorsque Zoro affirma que ses adversaires portaient tous un masque.

Epuisé, Zoro quitta la rue marchande, suivant les conseils de Nami qui lui indiquait de ne pas trop se faire voir.

Néanmoins, Zoro poursuivit son chemin en empruntant de petites rues, suivant la vivre card qui ne semblait pas mener bien loin. Il lui sembla qu'il tournait en rond, et son œil, qui se refermait petit à petit, lui affligeait de plus grands troubles.

Nami senti que l'épéiste fatiguait, et quelque soit la substance qu'il ait respiré, il n'était que question de temps avant qu'elle ne fasse effet sur son corps.

En effet, quelques instant plus tard, au croisement d'une ruelle, Zoro tomba comme une pierre, et son corps lui paru si lourd qu'il ne put se relever. Là alors, alors qu'il se sentait partir, des bruits de pas parvinrent à ses oreilles, de plus en plus rapides, de plus en plus forts, signe qu'ils se rapprochaient.

Il ne pouvait pas se défendre, il ne pouvait pas bouger, et toujours aucun moyen de savoir qui s'approchait... En clair, si il voulait sauver Robin, il devait parvenir à se sauver lui-même, et c'était loin d'être gagné...

𝓦𝓱𝓲𝓼𝓹𝓮𝓻Où les histoires vivent. Découvrez maintenant