ÉPILOGUE

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"Rapport N°0601.

Objet : Robin

Jour 558

Je n'enverrais jamais ce rapport, comme les 497 autres au final, mais bon, je finirais par trouver de quoi innocenter Robin, et là alors, j'enverrais  le nécessaire. On fête nos deux ans aujourd'hui. Heureux évènement, hein ? C'est pourtant pas le cas. Je stresse. Même le tournoi olympique d'escrime ne m'a pas fait autant perdre mes moyens. Bordel. Ça recommence. J'aurais bien besoin d'une bonne bouteille, mais elle m'a fait juré de ne pas boire aujourd'hui, et je suis un homme de parole. Je dois chercher les bagues de fiançailles que j'ai acheté la semaine dernière, aujourd'hui. Oui. Je la demande en mariage, incroyable, non ? Je me fous éperdument de ce qu'on pense d'elle, c'est mon avis qui compte, et mon avis me dis de ne pas la lâcher. Honnêtement, ça ne m'étonnerais pas, même si ça me ferais un peu chier, qu'elle  refuse ma demande en mariage comme si de  rien n'était. Ah quand  je disais que les  femmes étaient des sorcières, c'est le cas. Elle me fait dire des choses ridicules et dieu sait quelles conneries elle pourrait me faire faire. Qui sais, je sortirais peut-être même mes sabres pour la défendre un jour, même si j'espère qu'elle ne se retrouvera dans aucune situation qui nécessite mon intervention. Pff et dire que je me suis mis à écrire des rapports dans le vide, je les brulerais tous un jour, quand Robin sera en sécurité et qu'elle n'aura plus besoin d'être défendue. En attendant, vaux mieux pour moi qu'ils restent dans mon bureau.

R.Zoro "

- Et bah bordel, j'avais prédit le râteau que je me suis pris avant même de faire ma demande, mais j'avais aucune idée  qu'elle me demanderais en mariage deux ans plus tard...

- Hm ? À qui tu parles ?

- Je parle tout seul, je suis fou. 

La jeune femme se mit à rire. 

- Étonnament je n'ai pas envie d'en douter. Alors, tu as retrouvé les anneaux de maintien de tes katanas  ? 

- Non c'était le mauvais tiroir, aucune idée d'où j'ai foutu la clef. 

Robin, qui emballait les derniers cartons quelques mètres plus loin, posa son regard sur l'épéiste. 

- C'est l'inconvénient d'un déménagement, on perds tout à la dernière minute, mais ne t'en fais pas, on est loin d'avoir fini de boucler les cartons, on reviendra. 

 Voyant qu'il ne l'écoutait pas, Robin scruta les gestes de Zoro. 

- Hm ? Qu'est ce que tu lis ? 

Les yeux rivés sur un bout de papier, il laissa échapper un sourire en coin avant de se retourner vers Robin, amusé. Il lui tendit la feuille qu'il lisait en pointant une ligne du doigt. 

- Quel con, regarde ce que j'ai écrit.

- " Le café, c'est vraiment dégueulasse. Je l'ai bu comme un shot pour impressionner Robin. Plus jamais ça. Je crois que je commence à la haïr." 

Robin pouffa de rire. 

- Qu'est ce que c'est que ça ? 

- Les rapports que j'ai écris sur toi, tu te souviens, ceux que j'avais pas envoyé.

- Et dire que je t'ai jeté à la figure des papiers que tu n'avais même pas l'intention d'envoyer...

- Hm j'étais pas tout blanc, j'ai bien du en envoyer une centaine avant d'être de ton côté.

Elle le regarda du coin de l'oeuil, et se mit à le taquiner.

- Mon charme incroyable t'a fait culpabiliser ?

- Mouais peut-être bien, j'ai toujours su que t'étais une sorcière de toute façon.

Robin s'offusqua dans un rire et ils se mirent à débattre sérieusement de choses pas si sérieuses que ça...

Finalement, il leur fallu une heure pour boucler les derniers cartons de l'appartement de Zoro. Travail fastidieux, mais qu'ils prenaient plaisir à faire en vue de la récompense qui suivait.

Après un an de recherche, ils avaient enfin fini par trouver un appartement qui remplissait tous leur critères.

C'était un grand espace dont le salon se voyait éclairé par une immense baie vitrée. Non loin de la ville, proche de leurs amis, à distance raisonnable de leur travail, ils avaient trouvés confort dans ce charmant habitat et ne pouvaient pas être plus heureux de la vie qu'ils menaient. 

Étonnament, vivre une vie normale était l'une des meilleures choses qu'ils aient pu obtenir et la longueur de cette paix restait à determiner.

Zoro montait en popularité et il arrivait souvent qu'il se fasse reconnaître dans la rue, chose qui l'agaçait, mais qui selon Robin était signe que sa carrière était en bonne voie.

Le vert se mit à s'étirer.

- Enfin ! On y va ?

- Je vais pas dire non, je suis complètement crevée.

C'est ainsi qu'ils quittèrent la pièce laissant derrière eux un papier bien intéressant, que je me ferais un plaisir de vous partager...

"Rapport N°0602

Objet : Fin de mission.


Jour  558

Je démisionne. Je sais que vous m'avez à l'oeil depuis que je contrôle les rapports que je vous envoie. Je sais aussi que vous savez parfaitement quelle relation j'entretenais avec Robin. Ce que je ne sais pas, en revanche, c'est la raison pour laquelle vous ne vous êtes pas débarrassés de moi plus tôt. Je ne remplirais pas mes parts de la mission, et je m'engage à payer les charges entièrement. Je ne tuerais pas Robin. Elle pense que ma mission était simplement de l'espionner, et j'ai encore sa réaction gravée dans mon esprit. Si elle savait que je devais la tuer, je ne sais pas comment elle réagirait. Quoi qu'il en soit, il y a bien longtemps que j'ai abandonné cette idée et je confirme vos doutes et vous disant que oui, j'ai aimé la femme que j'étais supposé tuer, et non, ça ne s'est pas bien fini. Mais je ne regrette rien alors tuez moi si vous le voulez, je ne me repentirais pas. J'ai brûlé tous les rapports que j'ai écrit, alors n'essayez pas de les chercher. Seule une poignée subsiste encore, au fond d'un tiroir dont moi seul à la clé. Cherchez-les si vous voulez, vous n'y trouverez rien d'autre que la façon avec laquelle cette femme m'a rendu si faible.
Si je devais recommencer cette histoire je le referais. Si je devais la rencontrer de nouveau et tomber amoureux d'elle, je le referais. Peu importe tous ceux qui me prendrons pour un fou.
Cordialement.

R.Zoro "

Fin.

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