CHAPITRE PREMIER

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La souffrance s'est encrée dans l'habitude.

- Nero -

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Punkhylter avait marqué l'histoire en s'élevant tel un bourgeon prospère à l'humanité. Néanmoins la vie n'en restait pas simple pour Raymann Ôkho. La région Haute d'Hylter se distinguait bien de la Basse : Punkdream. Elle jouissait d'un prestigieux confort  et d'un manque si ce n'est permanent, de formes décrivant la pauvreté.  La routine incessante du bien être personnel aux bénéfices immobiliers faisait le profil  de chefs et fonctionnaires, souriant avec vantardise de leurs attributs et du fait d'être aisés dans des départements coûteux, proche des ports industriels, séparée d'une réalité moins rose que les tréfonds de Punkdream. On lisait sur le visage de chaque citoyen résidant dans cette partie de Punkhylter, la souffrance profonde telle le fond bleu des mers.

Raymann, un adolescent de 17 ans, cherchait désespérément du travail pour subvenir à ses besoins et ceux de sa mère car, en effet cette dernière était atteinte d'une maladie qui lui faisait souffrir le martyre. Hélas trouver un emploie dans la Basse Ville s'avérait être une tâche aussi ardue que, sans exagérer, trouver une aiguille dans un poulailler. Dégoulinant de sueur sous son sweat-shirt à capuche bleu, Raymann n'avait pas d'autre option que de continuer à marcher quitte à user sa dernière paire de chaussures encore en état, pour trouver ne serait-ce que le plus humiliant des travaux. Le voici après des kilomètres de marche, l'adolescent s'affala au sol contre un mur, soupirant comme si cela était sa dernière fois. Il repensait à sa mère, et la misère dans laquelle la Basse Ville baignait, d'ailleurs à ce propos, il poussa un juron contre ce nom : Basse Ville. Ceux de la Haute, se voyaient comme étant des dieux, ils ne survivraient pas une minute dans ce quartier aussi dangereux que la jungle ! Ils n'avaient aucune idée de la manière dont ceux de la Basse vivaient, ils n'avaient aucune idée de ce qu'ils ressentaient lorsqu'en se réveillant ils se rendaient compte que la misère était bien réelle, qu'il fallait se battre pour se mettre quelque chose sous la dent. Savaient-ils, ce que ça faisait, de prendre un repas par jour, et qui ne suffisait même pas pour une personne mais qui se partage entre quatre, ou même toute une famille ? Savaient-ils ? Tout ce que ceux de la Haute savaient faire, c'était le mal. Venir dans la Basse Ville pour réclamer des loyers d'habitations ne répondant pas aux besoins sanitaires de l'homme. Prenant ceux de la Basse comme des vulgaires esclaves ou jouets pour asservir leurs désirs les plus mesquins. Les pensées ne cessaient de trotter dans la tête de Raymann, qui était entrain de se demander ce que sa mère pouvait faire à cet instant, si celle-ci se reposait bien et qu'en rentrant il ne retombe plus sur ce spectacle affreux.

Il y'a quelques jours de cela, alors qu'il rentrait d'une journée aussi rude que celles des guerres. Raymann assista à un spectacle aussi dégoûtant psychologiquement que physiquement, en effet l'endroit où il vivait avec sa mère était tenu par un individu de la Haute qui descendait dans leur quartier que pour récolter le loyer du mois. N'ayant pas de quoi payer, la mère de Raymann se livra au propriétaire des lieux, l'adolescent rentrant lentement fût horrifié par ce qu'il venait de voir ! Sa mère à genoux, les mains ligotées et la bouche pleine de liquide, et se faisait tirer les cheveux par le propriétaire qui était un homme à la coiffure grasse vêtu d'un costume élégant tout blanc, l'homme venait de refermer la braguette de son pantalon en laissant apparaître un large sourire.

Tiens-donc ! S'exclama-t-il en ayant remarqué la présence de Raymann qui regardait sa mère en laissant couler des larmes. Ne t'en fais pas gamin, tu n'as pas eu à voir le pire. Retiens juste que la dette est réglée et que vous pouvez encore vivre un ou deux mois de plus. Rajouta-t-il en posant son regard vers la mère de Raymann.

Yokai XIII Où les histoires vivent. Découvrez maintenant