CHAPITRE HUITIÈME

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L'humanité n'est qu'un terme que l'homme a attribué à ce peu de bon sens dont il dispose.

- Heming Welingerd -

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Heming Welingerd était confortablement installé dans son vieux fauteil, il fixait un échiquier sur lequel étaient disposés plusieurs pions d'échecs. Cela faisait bien longtemps qu'il n'y avait pas joué, en effet le jeu d'échecs était une des passions du vieil homme, malgré le poids de l'âge, tout ce temps passé, il n'avait pas perdu son enthousiasme pour ce jeu qui lui plongeait dans un monde totalement stratégique. Heming Welingerd était bien évidemment vêtu comme à son habitude, d'un élégant costume blanc neige, des souliers de la même couleur et pour couronner le tout il avait rajouté des gants également blancs qui couvraient ses doigts. Diana Elyanah quant à elle était en face de son patron, désormais associé, elle aussi fixait l'échiquier, vêtue d'une jupe courte blanche et d'un haut chic aussi blanc que le costume de Welingerd et elle avait des talons hauts aussi blancs. Diana restait silencieuse, Heming Welingerd était dans le même état, on n'entendait aucun bruit dans toute la pièce jusqu'à ce que l'ex-secrétaire saisit un pion et le déplaça d'un mouvement fluide. Welingerd laissa apparaître un léger sourire, croisant ses doigts devant son visage il fixa la jeune femme avant de lui aussi saisir un pion et le déplacer lentement sur l'échiquier. Diana écarquilla légèrement ses yeux roses, elle arrangea ses magnifiques cheveux ondulés blonds avant de soupirer et regarder Welingerd en croisant ses belles jambes, ce qui avait le don de faire succomber ce dernier qui se mordait les dents du fait qu'il n'ait point réussi à s'approprier cette femme, cette dernière était la seule qu'il n'arrivait pas à séduire ou du moins à avoir dans son lit. Mais il savait bien qu'il ne pouvait continuer, l'avoir dans son camp était pour lui quelque chose de bénéfique, en outre si elle pouvait résister et repousser le parrain de la médecine à Punkhylter, elle ferait forcément une excellente associée pour mener à bien ses projets.

— Monsieur, commençait Diana, cela fait plus d'une heure que nous sommes dans votre bureau. Pouvez-vous me dire ce que nous attendons précisément ? Finissait-elle en enlevant ses lunettes pour les nettoyer et les reporter ensuite.

— Je vous en prie Diana, vous pouvez m'appeler Welingerd. Répondit-il après un instant de silence. Et concernant notre venue ici... Il s'arrêta lorsqu'un bruit raisonna dans la pièce, il s'agissait de quelqu'un qui frappait à la porte. Tiens, le voici je pense.

Diana leva un cil quand elle entendit quelqu'un entrer dans le bureau, Welingerd voyait bien le professeur Newgate arriver en tenant fermement des dossiers dans sa main droite et arrangeant ses lunettes de sa main gauche. Diana ne se retournait pas, elle ferma légèrement les yeux en soufflant les bras croisés, Welingerd restait souriant en plissant les yeux, toutefois il s'arrangeait dans son siège pour prendre une position plus confortable afin d'écouter le professeur Newgate.

— Professeur, comment allez-vous ? Demanda Welingerd.

— Bien, merci monsieur. Répondit-il en prenant place quand il vit que Welingerd le montrait un siège près de Diana. Celle-ci restait indifférente malgré la présence du professeur qui était assez étonné de la voir assise, l'homme regardait l'échiquier d'un air interrogateur puis n'y prêtait plus grande attention.

— Nous vous écoutons, professeur. Disait Welingerd les doigts croisés, il avait remarqué que le professeur Newgate était mal à l'aise à cause de Diana, en effet il n'était pas au courant de l'alliance conclue. Oh, ne vous en faites pas pour Diana... Elle est du côté de la science.

— Soit. Prononça le professeur après une seconde de réflexion. Il y'a quelque chose de nouveau sur le produit, quelque chose de très intéressant.

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