Mio ( Miyoko)

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Je retourne dans la cellule où Nils m'attend, assis dans un coin, les épaules affaissées sous le poids des jours passés ici, sans lumière ni espoir. La porte se referme lourdement derrière moi, et j'entends le cliquetis du verrou. Chaque son résonne trop fort, rappelant qu'on est enfermés, sous la garde de ces maudits Sapientes qui parlent de procès comme s'ils allaient vraiment nous donner une chance.

Je m'approche de Nils, et il lève la tête. Son regard est fatigué, mais au fond, il reste une lueur, une force qu'ils n'ont pas encore brisée.

« Nils, on ne peut pas rester là à attendre », je murmure en m'agenouillant à ses côtés. « Ils ne vont pas nous épargner. »

Il plisse les yeux, l'air pensif. « Et donc ? T'as un plan ? Parce que si on tente quoi que ce soit, il ne faudra pas se louper. »

Je glisse ma main sous ma manche et lui montre un petit bout de métal, un vieux clou rouillé que j'ai trouvé en fouillant discrètement un recoin de la cellule. Je sens mon cœur battre plus fort, à la fois d'adrénaline et d'angoisse. Il faut que ça marche.

« Pendant l'interrogatoire, j'ai remarqué qu'il y avait un garde qui se laisse facilement distraire. Si on arrive à faire un bruit de l'autre côté du couloir, il ira sûrement voir. Et moi, pendant ce temps, je tente de déverrouiller la porte. J'ai déjà vu des serrures comme ça, je crois que je peux y arriver. »

Nils m'observe, un sourire en coin, comme s'il ne savait pas trop si je suis fou ou si j'ai vraiment une chance de réussir.

« Et tu penses vraiment que ça va marcher ? »

Je hoche la tête, déterminé. « Je ne sais pas, mais je préfère tenter quelque chose que d'attendre ici qu'ils décident de notre sort. »

Je reste accroupi près de lui, le clou serré dans ma main, mon esprit tournant à cent à l'heure. On a besoin d'un moyen de faire diversion. Nils semble deviner mes pensées, car il prend une profonde inspiration et murmure, presque imperceptiblement : « Je peux me charger du bruit. Si je tape assez fort contre la porte, ça devrait attirer leur attention, non ? Et toi, tu te mets juste derrière moi, prêt à crocheter la serrure dès que le garde s'éloigne. »

Je hoche la tête, reconnaissant. L'idée me fait peur, mais c'est tout ce qu'on a. Il n'y aura probablement pas d'autre occasion.

On attend quelques minutes, le silence pesant comme un voile sur nos épaules. Finalement, Nils se lève et se place près de la porte. Je prends une profonde inspiration, me calant juste derrière lui, prêt à agir dès que j'entendrai le garde bouger.

D'un coup sec, Nils cogne son poing contre la porte, une fois, puis une autre, chaque coup résonnant comme une détonation dans le couloir. Il se met à crier, simulant une douleur vive, comme si quelque chose venait de lui arriver.

La tension monte en moi. Chaque seconde paraît une éternité, jusqu'à ce que j'entende enfin des bruits de pas précipités approcher. Le garde arrive, ses pas lourds résonnant dans le silence de la prison.

Dès qu'il est à l'autre bout du couloir, je me précipite et introduis le clou dans la serrure. Mes mains tremblent, mais je me force à respirer profondément. Je visualise les mécanismes que j'ai déjà observés dans des serrures similaires. Un clic, puis un autre. Mon cœur bat de plus en plus vite.

Soudain, un déclic. La porte s'ouvre lentement sous ma pression. Je me tourne vers Nils, et sans un mot, il comprend. On échange un regard furtif, un mélange de peur et de détermination.

On sort de la cellule, se faufilant dans le couloir sombre. L'adrénaline me pousse à avancer, chaque pas nous rapprochant un peu plus de la liberté, ou de notre perte.

La Révolte Des Flammes Où les histoires vivent. Découvrez maintenant