Ce matin...

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Temps de lecture : 2 minutes
Genre : instants de vie

L'avenir appartient à ceux qui se lèvent. Tôt ? Évidemment, peut-être que ça aide aussi. Enfin, je préfère vous prévenir tout de suite, les levers entre 4 et 6 heures du mat' à l'américaine version Tim Cook, c'est pas mon genre. Mais si, vous avez sûrement entendu parler du bonhomme à un moment ou à un autre, le patron d'Apple. Et bien , pour votre information, lui plutôt que de pioncer, à 5h, il trotte sur un tapis roulant. Après tout, pourquoi pas... Chacun ses folies. Mais moi, contrairement à lui, ce que je préfère, lorsque cela est possible, ce sont les longues nuits de sommeil, reposantes, réparatrices et qui me permettent d'oublier tout le stress de la veille. Voilà ce qui me permet de me lever du bon pied.
7h15. J'ouvre un œil. Je sais que l'alarme va sonner dans 15 minutes. Que je l'éteindrai, et qu'il faudra au moins deux autres rappels, portable, radio-réveil pour arriver à me sortir du lit. Que vers 7h45, je me lèverai à la va-vite, filerai à la salle de bains pour m'y préparer en 15 minutes top chrono, avalerai ensuite un café et quelques tartines de confiture avant de partir pour prendre place à mon bureau aux alentours de 8h30, avec le sourire.
Mais, pour le moment, je profite. Hier soir, comme tous les soirs, il est venu se coucher à mes côtés. Je lui ai souhaité une bonne nuit et j'ai lu encore un peu avant d'éteindre la lumière. J'ai bien dormi. Je n'ai jamais aimé vivre seule. Sa présence me rassure. Il est là, étendu à mes côtés. Je l'observe. Je crois qu'il dort encore. Dans ce genre de circonstances, je me demande toujours à quoi il rêve. Est-ce qu'il pense à moi ? Est-ce qu'il pense à ce qu'il va faire de sa journée ? A ce qu'il a fait ou aurait du faire de celle d'hier ? Ou bien pense-t-il simplement à ce qu'il va manger aujourd'hui ? Après tout, c'est un mâle et les mâles ont souvent le don pour ce genre de divagations culinaires.
Finalement, les yeux fermés, il s'étire et baille... Il parait que cela permet de trouver l'énergie pour affronter la journée. Moi, ça me fait rire. Il se rapproche de moi. Lui aussi a encore un peu de temps devant lui, il n'est pas pressé. On se regarde dans le blanc des yeux et je souris. Je viens de plonger dans un océan profond et énigmatique et j'aime ce moment où j'ai l'impression que la terre s'arrête de tourner, qu'il n'y a plus que lui et moi, que le reste n'existe plus. Pas de métro, pas de boulot, que du dodo...
Il vient se frotter délicatement à moi et je le caresse de mes douces mains. Mes doigts s'amusent le long de son corps. Je crois qu'il apprécie. Il se laisse aller à quelques bisous sur mon front et s'attarde dans mes bras. Je pourrais rester là, comme ça, sans rien faire, sans rien vouloir de plus que cette sensation de bien-être qui m'apaise. Il se sent bien lui aussi, il me le montre. Il déborde de tendresse. Mon bonheur du jour pourrait se résumer à ça. Ne pas penser à tout le négatif qui m'attend une fois dehors mais juste me laisser envelopper par cette aura de plénitude. Surtout, ne rien changer. Le câlin du matin, c'est sacré.
Le moment aurait ainsi pu durer une éternité sans que je m'en aperçoive jusqu'à ce qu'il se relève soudain, fasse le dos rond tout en hérissant ses poils et saute prestement du lit. Je l'entends ensuite descendre les marches, une à une, lentement, nonchalamment... Une fois en bas, devant sa gamelle vide, il se met à miauler. Un miaulement déchirant. Je ne bronche pas. Il le sait, il va devoir encore patienter un peu. Ne lui en déplaise, c'est moi sa maîtresse. Et je l'ai décidé, le jour où les chats domineront le monde, je ne veux pas être la première à me faire avoir.

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