Chapitre 7

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Malgré de vaines négociations, Samuel avait compris qu'il n'aurait pas le choix. Il avait dû garder une couche sous ses vêtements, aller à une soirée n'étant pas une excuse suffisante pour en être dispensé.

- Mais t'inquiètes, personne ne la remarquera, lui répétait Arnaud.

Le soir venu, les garçons se présentèrent face au portail de la fameuse villa qui donnait sur la plage. Le temps qu'on vienne leur ouvrir, Arnaud énonça ses règles :

- Déjà, tu viens pas me taper la honte si je suis en train de gérer une meuf. Ensuite, si t'as envie de pisser, bah.. tu sais quoi faire. C'est pas comme si tu l'avais jamais fait en public. Au moins cette fois ton pantalon devrait rester sec...

Une jeune brune vint les accueillir sans réellement leur adresser la parole et les guida jusqu'à l'intérieur. La fête battait son plein. Des dizaines de jeunes, pour la plupart à peine majeurs, profitaient d'une soirée d'été dont beaucoup n'auraient aucun souvenir. Bière-pong, billard et piscine cohabitaient dans un brouhaha constant. Samuel n'était pas dans son élément : il n'avait pas l'habitude de se retrouver au milieu d'une foule alcoolisée, lui qui était rarement invité ne serait-ce qu'à un apéro. Il chercha le soutien d'Arnaud et réalisa qu'il ne le suivait même plus. Ce dernier avait sûrement déjà commencé sa chasse. Soudainement, quelqu'un lui saisit l'épaule. Samuel sursauta légèrement et se retourna pour tomber nez à nez avec Tanguy.

- Sam ! C'est trop cool que tu sois venu ! T'as eu à boire ? Allez, suis moi !

Sans même lui avoir laissé le temps de répondre, Tanguy attrapa le bras de Samuel et l'entraîna jusqu'à la cuisine pour lui servir à boire. Samuel n'aimait pas l'alcool, mais il n'osa pas refuser la bière que lui tendait son ami avec un grand sourire. Il ne comptait toutefois pas en boire trop, de sorte à rester au sec le plus longtemps possible. Les garçons discutèrent un long moment, en observant les va-et-vient constants des invités dans la cuisine, chacun plus saoul que le précédent. Alors que les premières notes de Don't Stop The Music retentissaient, Tanguy saisit à nouveau le bras de Samuel pour l'entraîner dans le salon en s'exclamant :

- Oh ! Rihanna ! J'adore ! Allez suis-moi on va danser !

Samuel redoutait la tournure que prenaient les évènements. Il avait pu éviter d'exposer sa couche en évitant les mouvements amples. Il se retrouvait malgré lui au milieu de la piste, se déhanchant maladroitement au rythme de la musique. Le moment avait beau être stressant, Samuel ressentait une curieuse attraction pour Tanguy. Il l'aidait à sortir de sa zone de confort et l'emmenait vivre de nouvelles expériences.

Le morceau fini, les deux garçons essoufflés s'écroulèrent sur le canapé. La fin de la soirée approchait, beaucoup étaient déjà partis et toujours pas de trace d'Arnaud. Ils reprirent le cours de leur conversation, abordant, à mesure que le temps passait, des sujets de plus en plus personnels. Leurs vies respectives, leurs familles, leurs amis. Au fil des mots, les corps des deux garçons semblaient se rapprocher lentement et malgré eux. Comme deux aimants attirés l'un vers l'autre, faiblement mais inévitablement. Troublé par la gentillesse et l'attention que lui portait Samuel, Tanguy ne parvenait plus à trouver ses mots. Il finit par prendre son courage à deux mains pour lui proposer :

- Ça te dirait qu'on aille se poser dans un coin plus tranquille ? Il doit y avoir encore des chambres libres à l'étage.
- Ou...Oui, oui bien sûr. Ce serait top, répondit-il, confus.

La réponse positive à ses avances redonna du courage à Tanguy, qui saisit Samuel, cette fois-ci non pas par le bras mais par la main, pour l'emmener avec lui en haut des escaliers. À chaque marche, Samuel sentait sa couche craqueler bruyamment. Si précédemment le brouhaha le couvrait, ce n'était plus le cas. Sa démarche aussi était compliquée et peu naturelle, bien que son lange fut encore sec. Qu'est-ce qui lui avait pris d'accepter de le suivre ?

Les garçons se posèrent sur le lit d'une chambre inoccupée. Tanguy n'attendit pas plus longtemps pour se pencher vers Samuel qui se laissa volontiers embrasser. Peu à peu, chacun découvrait le corps de l'autre, leurs mains explorant leurs visages puis leurs dos. Samuel était partagé entre un désir naissant pour Tanguy, et la crainte de se trouver contraint de révéler ce qui se trouvait sous son jean.

Alors que les mains de Tanguy descendaient dangereusement de la zone de non-retour, Samuel se leva brusquement du lit, presque en sanglot :

- Non, je ne peux pas, désolé. Il s'agit pas de toi hein, c'est moi.

Surpris et déçu, Tanguy tenta de comprendre ce qui avait pu effrayer Samuel.

- Qu'est-ce qu'il y a ? C'est ta première fois c'est ça ?
- Non... Enfin si, mais c'est pas ça... C'est juste que... Je peux pas.

Attentif à la vulnérabilité de Samuel, Tanguy chercha à prendre les devants pour le rassurer.

- Ne t'en fais pas. On n'est obligés de rien. C'est juste que je te trouve tellement mignon... J'étais vraiment content de passer la nuit avec toi.
- Moi aussi je crois que je craque pour toi... Et j'ai aussi envie de passer la nuit dans tes bras...
- Alors voilà ce que je te propose. Laisse-moi commencer. Si tu veux que j'arrête, tu n'as qu'à me le dire et.. j'irai pas plus loin.

Samuel acquiesça, ferma les yeux et laissa les mains expertes de Tanguy entamer leurs caresses. Ce dernier défit les boutons de sa chemise, laissant parcourir ses mains le long de son torse et embrassant de temps à autre les parcelles de sa peau qu'il rencontrait. Puis, il entreprit de défaire son pantalon. Les doigts sur sa braguette, il fut interrompu par Samuel qui lui serrait le bras. Après quelques secondes, Samuel lâcha son emprise et Tanguy put poursuivre. C'était le moment fatidique. Il n'était plus qu'à quelques millimètres de découvrir le sous-vêtement dégradant de Samuel.

Une fois que la braguette fut baissée, Tanguy eut d'abord un regard désorienté vers ce qu'il croyait apercevoir. Il n'entendait pas Sam broncher, ce dernier avait même les yeux fermés. Alors, il continua et baissa son pantalon. Plus de doute, il s'agissait d'une protection pour adulte incontinent. Cela expliquait définitivement pourquoi Samuel était si anxieux depuis le début.

- T'allais quand même pas t'empêcher de passer la nuit avec moi parce que t'étais trop stressé pour te montrer comme ça ? Je n'allais certainement pas te juger pour une telle situation qui ne dépend pas de toi.

Samuel entendait avec soulagement les mots de Tanguy. Alors qu'il craignait des moqueries, celui-ci semblait n'avoir que faire de son attirail.

- Ça me soulage que tu réagisses comme ça... J'avais peur que tu trouves ça bizarre... Mais comment t'as su que j'étais contraint d'en mettre ? C'est Arnaud qui te l'a dit ?
- Bah Samuel, qu'est-ce que tu voulais que j'imagine ? Je me doute bien que tu ne portes pas ça pour le fun, ça doit être dur de vivre avec une condition médicale pareille. Et comment ça Arnaud ? Il est au courant ? Logique, c'est ton ami d'enfance...

Samuel était totalement confus. Pendant un instant, il était persuadé que Tanguy avait été mis au parfum du chantage que lui faisait Arnaud, qu'il allait encore vivre une nuit d'humiliation... Mais rien de tout cela n'était réel. Tanguy n'avait que de bonnes intentions et avait sauté sur l'explication la plus plausible à ses yeux.

- Je te la retire et on continue ? Je ne m'y connais pas, mais elle a l'air sèche. Si ce n'était que ça qui te bloquait je vais pas laisser ce détail se mettre en travers de nous deux.

Rassuré et content de se débarrasser de ses langes pour un temps, Samuel approuva. Ainsi, Tanguy essaya de retirer précautionneusement la protection médicale, mais déchira de façon brouillonne les attaches.

- Désolé Sam... Je pense pas que tu puisses la remettre après...
- T'en fais pas, j'en ai toujours plusieurs sur moi, au cas où.

Sans donner davantage d'importance à cette situation inconvenante, Tanguy reprit de plus belle ses baisers et ses caresses. Il fit en sorte d'être le plus doux et le plus patient avec Samuel à mesure qu'il lui faisait découvrir de nouvelles sensations. Cette semaine avait été riche en expériences pour le jeune Sam. Ce soir, il en vivait une toute autre. Ce soir, on lui montrait de l'attention, on lui témoignait de l'affection.

Tanguy était bien différent de son ami Arnaud. Arnaud était impulsif et aimait le contrôle, là où Tanguy était beaucoup plus attentif et à l'écoute, sans être moins entreprenant.

Une fois avoir fini de déshabiller Samuel, Tanguy se débarrassa de ses vêtements pour être à égalité avec son partenaire. Les deux hommes collèrent leurs corps, s'embrassèrent et ne firent plus qu'un. Des flashs de ses moments intimes avec Arnaud revinrent en mémoire à Samuel, l'inspirant à prendre plus d'initiatives. Il quitta la bouche de Tanguy en laissant sa langue descendre doucement le long de son cou, puis sa poitrine en insistant sur ses tétons, pour enfin arriver au sommet de son gland. Sa main attrapa le bas du sexe de Tanguy et lui donnait des impulsions régulières. Tanguy ne s'exprimait plus, mais laissait tout transparaître de l'exaltation qui le traversait. Samuel décida d'aller plus loin et laissa s'engouffrer tout entier le sexe de Tanguy dans sa bouche. Il ne fallut pas longtemps avant que les gémissements de l'intéressé ne soient interrompus par un long et puissant râle. Samuel, de son plein gré, ne laissa pas le temps à Tanguy de se retirer et avala sa semence.

Fier d'avoir su procurer ce plaisir au garçon qui l'avait accepté tel qu'il était, Samuel pensait pouvoir s'endormir à ses côtés. Il fut surpris de comprendre que Tanguy tenait à lui faire ressentir à son tour une jouissance. Ses gestes furent doux et précis. Il ne se consacrait qu'à éveiller les sens de Samuel, agaçant ses tétons, faisant coulisser son sexe et s'aventurant même près de son trou inexploré. En peu de temps - mais suffisamment pour savourer chaque instant - Samuel finit par se répandre de la même façon que Tanguy.

Les deux garçons à bout de souffle s'écroulèrent l'un contre l'autre. Samuel allait presque s'endormir quand Tanguy lui rappela :

- Euh Sam ? Tu ne devrais pas... te protéger pour la nuit ?
- Ahhh, oui tu as raison, j'allais oublier !, répondit le garçon en piquant un fard.

Samuel se leva d'un bond et alla chercher son change dans son sac à dos. Il se trouva dans le même désarroi que la veille en essayant de comprendre comment il était censé se la mettre. Devant sa détresse, Tanguy proposa :

- Tu as l'air perdu... ce n'est pas toi qui les mets d'habitude ? Bon laisse je vais le faire, j'ai eu l'habitude avec ma petite sœur pendant quelques années.

Tanguy proposa donc à Samuel de s'allonger au bord du lit, avant de lui demander de lever les jambes. Il les saisit avec son bras gauche puis glissa de son autre bras un change complet propre sous les fesses du garçon. Le temps de l'ajuster, il referma les attaches avec une précision remarquable.

- C'est bon bonhomme, ready pour la nuit.
- Merci Tanguy, pour tout.

Les deux amants ne tardèrent pas à s'endormir l'un dans les bras de l'autre. 

Un été plus chaud que prévuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant