Chapitre 8

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Le réveil un lendemain de soirée n'est jamais facile. On a souvent un peu mal au crâne, et on peine à se rappeler dans quel contexte on s'est endormi. Samuel mit un temps à se remémorer les événements intenses qu'il avait vécu la veille. Tout lui revenait petit à petit au fur et à mesure qu'il ouvrait les yeux : Tanguy, son corps contre lui et enfin la couche qu'il lui avait mis la veille.

En y pensant, il se rendit compte qu'il avait une légère envie d'uriner, normal pour un matin. Il hésita un temps : aller aux toilettes ou se laisser aller dans sa protection ? Pour donner de la crédibilité à son mensonge, il serait plus judicieux de prouver qu'il avait vraiment besoin de cette couche. Alors il n'y songea pas davantage et laissa sa vessie se vider.

Tanguy se remua un peu avant de se retourner vers lui et de le saluer d'une voix endormie :
- Bien dormi ?
- Plutôt et toi ?
- Comme un bébé.

Il y eût un court silence de gêne.

- Oh pardon ! Je ne voulais pas me moquer de ta...
- Euh t'inquiètes, tu peux le dire, tu m'as bien vu avec.

Les deux garçons finirent par se lever du lit à la recherche de leurs vêtements. Alors qu'il enfilait son t-shirt, Tanguy ne put s'empêcher de jeter des coups d'œil furtifs sur le corps de Sam, ce qui le fit sourire. Il s'attardait malgré lui quelques secondes de plus sur la couche, manifestement utilisée, du jeune garçon.

- J'ai bien fait de te rappeler d'en mettre une à ce que je vois !
- Oui, encore merci pour hier... répondit Sam avec un sourire embarrassé.

À peine sorti de la chambre, Sam fut interpellé par Arnaud :

- Nan mais t'as vu l'heure ? Allez on se barre.

Sam eut à peine le temps d'esquisser un sourire d'au revoir à Tanguy qu'il était attrapé par le bras par Arnaud.

Les deux amis décidèrent de ne pas rentrer à la maison tout de suite et de faire escale à la galerie marchande. Ils s'assirent à la table d'une terrasse de crêperie et commandèrent un copieux petit-déjeuner.

- Mmh j'avais la dalle, commença Arnaud la bouche pleine, y'avait rien à bouffer à cette soirée. Mais qu'est-ce qu'elles étaient bonnes les meufs. J'en aurais bien baisé au moins 4.
- Tu me désespères...
- Roh ça va, sois pas jaloux. Et toi alors, tu crois que je vous ai pas vu avec Tanguy ?
- Euh... Je vois pas de quoi tu parles..
- De quoi je parle ? Tout le monde sait que vous êtes partis dormir ensemble. Comment t'as fait pour pas qu'il voit ta couche ? Tu l'as sucé ?
- Moins fort, moins fort. J'ai pas envie que toute la ville soit au courant de ça. Et puis ça te regarde pas ce qu'on a bien pu faire tous les deux.

Sam finit son jus d'orange à la paille, content d'avoir tenu tête à Arnaud. Ils se levèrent et Arnaud éclata de rire. Sam mit du temps à comprendre, puis il sentit l'humidité qui avait envahi son pantalon. Il n'avait pas réalisé qu'en s'asseyant, le poids de sa couche de la nuit allait s'écraser et tremper ses habits. Il était terrifié à l'idée que les passants le remarquent, et implora Arnaud de le laisser se changer aux toilettes du restaurant. Ce dernier accepta avec un regard malicieux.

Sam entra dans une large cabine adaptée à ce genre de besoins, suivi d'Arnaud qui ferma la porte. Il déplia une grande table à langer pour adulte fixée au mur. Arnaud intima fermement à Samuel de monter dessus, parfaitement nu. Sam ne broncha pas et s'exécuta. En fait, il ne prêtait presque plus attention aux gestes d'Arnaud tant il s'y habituait. Avant de refermer le change, ce dernier y glissa l'objet de sa dernière idée perverse... Samuel eut à peine le temps de sentir un doigt baladeur que les attaches de la couche étaient fixées.

Les deux jeunes hommes reprirent le cours de leur balade. Alors en séance d'essayage de t-shirts dans un magasin de la galerie, Samuel sentit des crampes dans son estomac. Son ventre commençait à faire du bruit, auquel Arnaud semblait particulièrement attentif.

- Je commence à être ballonné, ça doit être les crêpes au Nutella... On peut accélérer ?
- Non, on rentre pas encore, j'ai envie d'essayer ce nouveau blaser.

Chaque contraction était de plus en plus douloureuse et Samuel sentait qu'il n'allait pas tenir éternellement. Arnaud finit ses essayages et proposa enfin d'entamer le retour chez les parents.

Alors sur le chemin du bosquet menant à la maison familiale, Samuel n'en pouvait plus et s'arrêta. À bout de forces, il s'accroupit, s'appuyant contre un arbre. Arnaud n'en ratait pas une miette, son plan fonctionnait mieux que dans ses espérances. Sam ne répondait plus, il ferma les yeux et poussa. Humilié plus que jamais, il laissa s'échapper des pets jusqu'à ce qu'une masse vint s'écraser au fond de sa couche.

- Tu t'es chié dessus ?

Satisfait par le mutisme de Samuel, Arnaud s'approcha pour mieux apprécier la situation. Il lui caressa les cheveux, lui souffla à l'oreille :

- Alors comme ça tu as voulu faire le grand hier soir ? J'espère que tu te souviendras de ce moment.

Arnaud le bouscula à peine, laissant Sam perdre l'équilibre et tomber par terre. La masse chaude vint s'étaler dans sa couche, remontant même à l'avant. Il ne restait plus de dignité au pauvre Samuel.

Le reste du trajet se passa dans un silence assourdissant, seulement perturbé par le bruit reconnaissable de la couche pleine. À leur arrivée à la maison, Sam fut soulagé de constater qu'il n'y avait personne. Il se précipita dans sa chambre et prit une longue douche pour oublier cette humiliation. 

Un été plus chaud que prévuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant