"𝐀𝐦𝐢𝐜𝐮𝐬 𝐟𝐚𝐥𝐬𝐮𝐬 𝐭𝐚𝐧𝐭𝐚𝐦 𝐢𝐧 𝐜𝐨𝐫𝐝𝐞 𝐫𝐮𝐩𝐭𝐮𝐫𝐚𝐦 𝐚𝐩𝐞𝐫𝐢𝐭, 𝐮𝐭 𝐢𝐭𝐞𝐫𝐮𝐦 𝐜𝐥𝐚𝐮𝐝𝐢 𝐧𝐨𝐧 𝐩𝐨𝐬𝐬𝐢𝐭."
Première guerre des sorciers, 1978. Alors que Maria Grant et ses compagnons luttent pour leur vie, 6 jeunes...
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Même cette cruelle envie de pain grillé ne peut chasser la sensation étrange de subir une marche de la honte en traversant la cafétéria pour le petit-déjeuner qui m'envahit, comme si je m’apprêtais à rendre des comptes à quelqu’un. Pourtant, ce n’était pas le cas : personne n’est censé être au courant. Enfin, pas si Remus n’a effectivement rien vu hier soir. Et puis merde, je n’ai rien fait de mal, pourquoi est-ce que l’idée qu’hier soir soit parvenu aux oreilles de mes camarades me dérange à ce point ?
Romulus et moi achevons notre chemin au bout de la table où mangent le reste de nos amis. Alors que j’attrape une tranche de pain que je grille du bout de ma baguette, dessinant un cœur de garsi en son centre, je m’efforce d’ignorer que toutes les conversations de la tablée se sont interrompues à notre arrivée. Sirius et James m’adressent un regard amusé et leur grimace en retour, agacée.
« Alors, on a dormi à la belle étoile Romulus ? Demande le premier, prenant un air faussement innocent.
⚊ Comment ça ? Répond le concerné, confu.
⚊ Ouais, enfin… Tu n’as pas dormi dans ton bungalow, hier soir. Non ? Insiste Potter. »
J’avale mon verre de jus de citrouille d’une traite avant de l’abattre violemment sur la table, faisant sursauter Lily au passage, cette dernière se tenant la tête à ma droite.
« Qu’est-ce que ça peut te foutre, Potter ? Oui, on a couché ensemble, fin de la discussion. Et, ajoute-je plus doucement, désolé Lily. »
Les yeux de Peter sont si écarquillés qu’ils seraient prêts à quitter leurs orbites. Pourtant, malgré ma réplique cinglante, Sirius et James gardent leurs sourires idiots. Marlene, la mine renfrognée, lance un morceau de pain dorée au visage de Sirius, alors que Dorcas leur lance un regard amusé.
« Peut-être que Maria sera un peu moins coincée, maintenant, marmonne Andrew à côté de Romulus, suffisamment fort pour se faire entendre.
⚊ Hé, proteste-je, lui assénant un coup de pied de sous la table. »
Romulus hausse les épaules et me gratifie d’un clin d'œil, que je réprime également d’un coup de pied. Le silence est vite retombé. Non pas par malsaine, mais plutôt de fatigue ; après une nuit comme celle-ci, nous aurions dû dormir plus longtemps. Mais le programme de la journée nous attend, quoi qu’il arrive. La guerre n’attend pas, vigilance constante.
Quand Remus s’est levé en premier afin de laver sa vaisselle sale, je me suis dépêchée de la suivre, mâchant encore la fin de mon toast. Aucun regard ne s’est levé vers nous, et ça m’arrange bien. L’impression d’être observée, jugée de mes moindres faits et gestes, est de plus en plus forte. Elle ne vient pas de mes camarades, mais… Elle est bien là.
« Bien dormi ? Lui demande-je. »
Il grimace et je regrette instantanément cette maladroite question.
