Speak

Chapitre 5

PDV KAYLA:

Il était environ midi et j'étais toujours encore en train de marcher. Je découvrais tranquillement cette ville dans laquelle je vivais maintenant. J'essayais d'oublier le fait que, à cause de moi, les Smith ont des conflits. Après tout, ça ne fait même pas 24 heures que je vis chez eux et, déjà, plusieurs disputes ont eu lieu. Je ne devrais pas vivre. Je suis une mauvaise personne et je porte malheur. C'est comme si je détruisais tout sur mon passage. Je continuais ma promenade, mais d'un pas plus rapide au point où je me mettais pratiquement à jogger. Les larmes me montaient aux yeux lorsque je réalisais que je n'étais qu'une source de malheur et que les conflits dans ma nouvelle maison étaient à cause de moi. Soudain, sans que je ne m'en aperçoive, quelqu'un me rattrapa dans ma course et me cogna l'épaule droite avec son épaule. Il faut dire que cette personne n'y était pas allée avec douceur puisque le choc me sortit de mes pensées et me faisait légèrement mal. Après m'être arrêtée pour masser pendant quelques secondes mon épaule, je levai les yeux vers le jogger qui ne m'était pas si inconnu que ça: Jared.

« Non mais ça va pas Kayla ! Tu ne peux pas regarder où tu vas bordel!, me dit-il avec ses yeux bruns ténébreux qui me lançaient des éclairs. »

Je baissai le regard et me mit à faire demi-tour pour rentrer, mais Jared décida de poursuivre la conversion.

« Et en plus tu m'ignores. Tu sais que t'as l'air complètement cinglée à ne jamais parler.

-Dit celui qui crie au beau milieu de la rue en m'ayant bousculé, chuchotai-je.

-Qu'est-ce que tu viens de dire là? ajouta-t-il en haussant, un peu plus, le ton. »

Visiblement, je n'avais pas chuchoté assez fort. Sentant qu'il commençait à se fâcher encore plus, je ne pris pas la peine de poursuivre la discussion et me mis à jogger vers la demeure des Smith. Je l'entendais me dire « reviens, je n'ai pas fini de parler », mais je voulais éviter les problèmes à tout prix. Il ne m'aimait visiblement pas du tout et je ne comprenais pas pourquoi. Je me sentais extrêmement mal parce que je n'avais aucunement l'intention d'avoir des embrouilles avec qui que ce soit et, en moins de 24 heures, j'en avais déjà une avec une personne qui vivait sous le même toit que moi.

***

Je poursuivais ma route vers la maison de cet être qui me déteste et sa famille lorsque je réalisai quelque chose: je ne savais plus où je me trouvais et je ne savais plus dans quelle direction je devais aller pour retrouver la maison. Je devais avoir dévié de ma trajectoire quand j'étais plongée dans mes pensées. Résultat : j'étais perdue dans une ville que je ne connaissais pratiquement pas. Mais pourquoi avais-je eu l'idée de sortir ainsi de la maison? Ah oui: pour échapper à l'ambiance malaisante de la maison et « découvrir la ville ». Idiote que je suis, j'avais oublié un certain détail de ma propre personne: mon horrible sens de l'orientation. Je tentai, d'abord, de revenir sur mes pas pour tenter de me repérer avec ce qui m'entourait, mais cela ne fit qu'empirer la situation. Alors, me rappelant que je disposais du numéro de Carla, je tentai de lui envoyer un SMS. J'en profitai pour en envoyer un, en même temps, à Micheal. Aucune réponse ni de Carla ni de Micheal. Je regardai alors l'heure et vit qu'il était 13 heures et 15. Les deux devaient sans doute être occupés avec les réparateurs pour ma porte de chambre alors je ne pris pas la peine de les téléphoner. Puis, je me souvins que j'avais également celui de Jared, mais je ne pris pas la peine de le contacter en considérant qu'il éprouvait beaucoup de haine à mon égard.

***

Il était à présent 14 heures 30 passées et mon portable n'avait plus de batteries. J'avais pensé à chercher leur adresse sur la Map de ce dernier, mais ne connaissant pas cette dernière par cœur, le projet n'était pas évident à réaliser ce qui résultat en des recherches imprécises sur l'application. J'avais réussi à trouver leur maison, mais au moment où j'allais cliquer sur « démarrer l'itinéraire », mon téléphone, à court de batteries, s'éteignit. Par chance, j'avais mémorisé l'adresse dans ma tête, mais pas le chemin par où aller.