Speak

Chapitre 7

(En multimédia: Jared)

PDV KAYLA:

« Kayla, dit doucement une voix qui me sortit de mes pensées. Nous sommes arrivées. »

Je regardai autour de moi et constatai que, effectivement, Carla et moi, nous trouvions dans le stationnement d'un centre commercial. Je me mis à observer le nombre de voitures et commence, peu à peu, à paniquer. Carla, assez inquiète de me voir dans cet état, me proposa de faire demi-tour et de rentrer à la maison. Je déclinai l'offre par un simple hochement de tête. Après tout, lorsque l'école recommencera, je consacrerai beaucoup de temps en lieux publics. Je devais donc m'habituer, à nouveau, à ce genre d'endroits qui, depuis quelques années, me font paniquer. Nous sortîmes du véhicule et, malgré la peur des regards étrangers, je me mis à faire les boutiques en compagnie de Carla.

***

J'étais en train de ranger mes nouveaux vêtements et articles que Carla m'avait achetés, puis je m'étalai sur mon lit. La séance de magasinage s'était assez bien passée, enfin, je crois. N'ayant pratiquement pas d'argent de poche, la mère de Jared et Alice avait payé pour moi. Bien que cela me dérangeait puisque je n'aime pas profiter des biens d'autrui, j'ai trouvé que c'était gentil de sa part d'agir ainsi. Je m'étais procuré de nouveaux vêtements, en ayant très peu, en m'assurant que tout était le moins cher possible pour éviter de faire perdre trop d'argent à Carla. Elle m'avait aidé pour me choisir une nouvelle paire de baskets et, après, elle m'avait acheté un sac d'école et divers articles utiles pour la rentrée scolaire. Même si je sais que je ne mérite pas toute cette gentillesse, je l'ai remerciée, les yeux brillants de joie.

***

Une délicieuse odeur émanait dans toute la maison lorsqu'on toqua à ma porte. Je me levai de mon lit et j'ouvris la porte pour voir qui se trouvait derrière cette dernière. Je tombai, nez à nez, avec un torse musclé et imposant. Avant de réaliser qu'il ne s'agissait que de Jared, j'échappai un léger hoquet de surprise en le prenant pour quelqu'un d'autre.

« Je ne savais pas que je te faisais autant d'effet, chérie, dit-il en repoussant une mèche de ses cheveux bruns devant ses yeux.

-Ne m'appelle plus jamais comme ça, lui répondis-je sèchement.

-À ce que je vois, minimoys se fâche. »

Il ajouta cette phrase en me faisant un clin d'œil d'un air amusé. Énervée par son attitude et son commentaire sur ma petite taille, je m'apprêtais à lui fermer la porte au nez lorsqu'il la retint avec son pied qu'il plaça dans l'embrasure de cette dernière.

« Enfin bref, je venais juste te voir pour te prévenir que j'avais terminé de préparer le dîner. Tu peux donc venir manger avec nous.

-Parfait, soufflai-je.

-Oh et... je me demandais... Est-ce que mes parents t'ont parlé par rapport à ce week-end?

-Qu'est-ce qu'il y a ce week-end? je le questionnais quelque peu intriguée.

-Oh rien, laisse tomber. Allez, viens, le dîner va être froid sinon. »

Le ton avec lequel il avait prononcé ces dernières paroles m'indiquait qu'il paraissait énervé. Mais de quoi au juste? Est-ce qu'il était énervé contre moi? Je ne comprenais pas, mais cette situation me rendait mal à l'aise et anxieuse. Je suivais Jared jusqu'à la salle à manger où je m'installai à la chaise à côté d'Alice. Il avait préparé des pâtes à la carbonara qui semblaient absolument succulentes. On se mit tous à manger, moi, de petites bouchées.

« Alors, Jared, commença Michael. Tu nous expliques pourquoi tu as pris la peine de préparer le repas de ce soir?

-Ce n'est pas que nous n'apprécions pas ta gentillesse, ajouta sa femme. Mais on sait que tu as probablement quelque chose à nous demander. »