Embrasement

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Cet appartement souvent réputé pour être froid et triste, sûrement à cause de la solitude de celui qui le possédait, accueillait ce soir toute la luxure et le désir que ressentaient les deux hommes l'un pour l'autre. La bouche de Dazai avait été créée pour être à jamais scellée à celle de Chuuya, qui retenait sa respiration tant bien que mal.

Ils ne voulaient pas s'arrêter. Parce que Dazai avait déjà perdu trop de temps à se rendre compte de ses sentiments. Parce que Chuuya avait cette peur terrible que tout ceci ne soit qu'un rêve et que son partenaire l'abandonne à nouveau. Parce qu'ils s'aimaient et qu'ils voulaient mourir dans cette position.

Les lois de la nature bien que patientes, ne purent laisser aux deux amants plus de temps et ils furent contraints de se séparer un instant pour reprendre leurs souffles. Dazai n'en avait pas envie. C'était la façon de mourir la plus merveilleuse qui soit, celle qu'il avait toujours rêvé connaitre.

Suffoquant presque, ils se regardaient avec l'envie interminable de continuer ce qu'ils avaient commencé. Mais bien-sûr, c'était sans compter sur Dazai, plaqué contre le mur, qui commença à sourire de cette façon que Chuuya ne supportait pas.

- Je te déteste. Affirma le rouquin, excédé.

- Et moi donc, si tu savais...

Le mafieux grogna légèrement avant de fondre à nouveau sur sa bouche. Les lèvres de Dazai étaient délicieuses, sans aucun doute meilleures que tous les vins qu'il avait pu goûter jusqu'ici. Bon sang, oui il le haïssait, mais c'était tellement plus complexe que ça. Chuuya le détestait pour tout ce que cette momie ambulante lui faisait ressentir. Le détective lui, ne disait le détester uniquement pour répondre à ses provocations, mais même si à une époque il n'était pas réellement proche de Chuuya, il savait qu'aujourd'hui, rien ni personne ne pouvait le remplacer.

Il échangea leurs positions, collant le dos de son partenaire contre le mur du couloir. Même si leurs corps étaient excessivement proches et que leurs bouches se mouvaient entre elles, Dazai en voulait plus. Tellement plus.

Ses mains sur la taille du plus petit empoignèrent avec avidité sa chemise, comme si l'attraper de la sorte pouvait la faire disparaitre. Le roux, bien qu'occupé à glisser sa langue contre celle du suicidaire, ne put s'empêcher de gémir à ce simple contact. Il était partagé entre l'idée de le faire languir et celle de la retirer lui-même. Cependant, il était trop concentré sur celle de Dazai, ayant déjà viré son insupportable veston et son long manteau, à peine entrés dans l'appartement.

- P... Putain de bijou à la con...

- Eh... Prononça le brun avec un regard envieux. Ne critique pas mon style vestimentaire.

- Retire-le.

- Demande-le gentiment et je le ferais.

- Ne me fais pas répéter.

Dazai sourit de toutes ses dents et passa ses doigts sur son bijou qui se défit de ses mains expertes et tomba au sol.

- Satisfait ?

Pour unique réponse, le mafieux ouvrit violemment sa chemise, faisant sauter les derniers boutons de cette dernière, ce qui excita encore plus Dazai qui l'embrassa à nouveau. Un long soupir, mélange d'impatience et de soulagement se laissa entendre, alors que de son côté, Chuuya passait ses mains sur la peau de cet imbécile qui lui avait volé son cœur.

L'imbécile en question mordit sa lèvre d'une manière qu'il voulait provocatrice, plongeant son regard sombre dans celui azur de Chuuya.

- Qui aurait cru qu'un homme tel que moi finirait dans les bras d'une limace telle que toi ?

Recueil d'OS SoukokuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant