Petrus 1889

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« Le soir où tu es parti, j'ai fêté ça avec une bouteille datant de 89. »

Si le soleil était couché depuis un bon moment maintenant, les détectives eux, ne dormaient pas. Les lumières des bureaux de l'Agence étaient encore toutes allumées et les salariés s'acharnaient à accomplir leurs tâches avec efficacité. Evidemment, cela valait pour tous sauf pour un, qui préférait tourner sur sa chaise de bureau et planifier une nouvelle méthode pour mettre fin à ses jours.

- Ecoute moi très attentivement Dazai... Prononça dangereusement Kunikida. Boucle ce rapport de mission, sinon je t'assure qu'à la place de cette chaise à roulette, je t'achète une véritable chaise roulante.

- Cette paperasse me tuera avant toi... Soupira le suicidaire, excédé.

- Monsieur Dazai... Osa timidement le jeune Atsushi. Vous n'avez même pas commencé...

- Aaah... Se plaignit à nouveau ce dernier. Je pourrais éventuellement faire ça demain, non ?

- DAZAI.

Kunikida bondit de sa place et fusilla son coéquipier du regard.

-  Écris ce rapport !

- Aw... Mon partenaire me connait par cœur. Sourit Dazai en regardant Atsushi qui ne voulait pas s'en mêler. Il sait très bien que je ne le ferais jamais demain.

- Bouge-toi avant que je ne t'étripe ! Poursuivit le blond en s'avançant furieusement vers le brun.

Un miracle, voilà ce qu'il se produisit. Le portable du flémard sonna et il s'empressa de pointer son index en direction de son attaquant.

- Hop hop hop ! Temps mort ! Téléphone !

Kunikida fulmina sur place alors que Dazai, soulagé d'avoir évité un étranglement des plus pénibles, décrocha avec entrain.

- Oui allô, commença-t-il d'une voix à la fois sérieuse et fausse, Dazai Osamu à l'appareil.

- Bonsoir Dazai. Comment vont les affaires ?

Son sourire s'effaça aussi vite que son envie de plaisanter. Atsushi fut le premier à le remarquer, constatant sans trop de difficulté qu'il était loin d'être ravi.

- Que me voulez-vous ?

Kunikida, qui entre-temps avait regagné sa place, fronça les sourcils en observant la scène. Il n'était pas le seul à trouver la réaction de son coéquipier étrange. Tout le monde le fixait, sauf Ranpo qui, bien-sûr, savait déjà qui était au bout du fil.

- Je te trouve bien froid. Est-ce car c'est moi qui t'appelle ?

- Je n'y peux rien Mori. Dès que vous m'appelez, j'ai des champignons qui poussent sur le combiné.

- Charmant. Malheureusement, je n'ai pas le temps pour plaisanter. J'ai besoin que tu fasses quelque chose pour moi.

- Oh, bien entendu. Répondit Dazai. En quoi puis-je vous être utile ?

- Tu es sérieux ?

- Bien-sûr que non. J'ai un rapport à finir, ou plutôt à commencer, alors à moins que ça ne soit plus intéressant—

- Tu te souviens de Marius ?

Le suicidaire se tut, analysant cette question à toute vitesse tandis que le silence régnait dans la pièce. Même si personne n'entendait ce que disait Mori à l'autre bout du fil, tout le monde était suspendu aux lèvres de Dazai.

Recueil d'OS SoukokuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant