Tales of the Akatsuki

[KakuHida] The Manager

[[ Illustration par ??? | Montage par Iekazu ]]

Je l'ai rencontré au travail, je ne comprends pas pourquoi.
Nous sommes ensuite devenus amis, je ne comprends pas pourquoi.
Il est devenu mon manager, je ne comprends pas pourquoi.
Je suis tombé amoureux de lui et j'en ignore davantage la raison.

Le hasard fait bien les choses. Combien de fois avais-je pu entendre cette expression qui n'avait aucun sens à mes yeux et pourtant, j'ignorais qu'un jour elle prendrait une toute autre signification pour moi.

A cette époque, j'étais un peu perdu dans la vie. J'ignorais comment prendre mon avenir en mains alors que mes études étaient terminées et j'enchaînais des petits boulots à n'en plus finir. Ce rythme m'avait convenu jusqu'à un certain stade. Vous savez, ce stade où on désire une existence stable avec des horaires fixes pour tenter de construire quelque chose sur le plan personnel. Seulement, à part quelques histoires sans lendemain, je n'avais jamais connu de réelle histoire d'amour. J'ignorais ce que l'on pouvait ressentir en croisant son âme sœur dans un couloir, échanger des regards affectueux tout en ayant le cœur qui battait allègrement au creux de sa poitrine. Tout cela me donnait une impression de vide au fond de moi et malgré tous mes efforts, je ne parvenais pas à le combler.

Jamais je n'aurais imaginé que tomber amoureux ne soit un tel challenge.

Un jour, à force d'efforts et de recherches, j'avais fini par décrocher un emploi dans une grande entreprise au service comptabilité. Je travaillais alors avec un binôme du nom de Kakuzu, un type assez peu aimable, grincheux et qui ne vivait que pour l'argent. Peu l'appréciaient mais pour ma part, j'avais le sentiment que nous avions certains points communs... comme le fait d'être célibataires et incapable de rencontrer la bonne personne.

On passait beaucoup de temps ensemble malgré nos différences qui éclataient par moments. Kakuzu était un matérialiste tandis que je préférais largement profiter de la vie sans m'inquiéter outre mesure de mon argent. Ceci avait le don de révolter mon partenaire si bien qu'il nous arrivait de nous disputer régulièrement. Malgré tout, cela ne nous avait pas empêché de lier une certaine amitié et d'être quasiment inséparables au travail. Il était rare que l'un n'apparaisse sans l'autre.

Je l'ai expliqué plus haut mais Kakuzu était un radin par excellence et tout moyen de faire des économies pour lui était à prendre. Ce fut ainsi qu'on décida de faire de la colocation dans un appartement situé dans un quartier branché et accessible de la capitale.

J'avais espéré qu'une colocation me permettrait de me décharger de certaines tâches ménagères mais j'avais rapidement compris que mon colocataire ne savait pas cuisiner (et ne s'y intéressait absolument pas) tout autant qu'il refusait catégoriquement de faire le ménage. Non, son passe-temps favori était de collectionner tous les coupons de réductions en vue de nos prochaines courses dont il maîtrisait le budget à la perfection...

Par chance, j'étais plutôt bon en cuisine et Kakuzu ne semblait pas se plaindre de ses repas. Notre entente restait plutôt bonne malgré nos éternelles petites disputes, tel un vieux couple marié. Cependant, au fil du temps, je commençai à ressentir quelque chose d'étrange. Un sentiment qui me sembla inconnu tant il était lointain dans mes souvenirs : l'amour. L'Amour avec un grand A, oui. Cependant, notre radin avait toujours été parfaitement hermétique concernant ses sentiments et même dans une situation quotidienne banale, il m'était difficile de savoir s'il était heureux ou fâché. J'avais fait quelques tentatives stupides pour découvrir la vérité mais c'était tout juste s'il avait cerné le sens de mes mots...

Puis les choses se compliquèrent encore davantage pour nous. Kakuzu avait déjà une certaine ancienneté dans notre entreprise comparé à moi et environ deux ans après mon arrivée, il obtint une promotion pour devenir... Mon manager. La pire chose possible lorsqu'on a des sentiments pour quelqu'un. Le comble du désespoir pour un idiot comme moi qui n'avait jamais eu le courage de se déclarer.