II

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Plusieurs jours étaient passés depuis cette rentrée. Mr. Krakauer passait ses journées à enseigner, Kate n'avait pas eu l'occasion de retourner à Welton, elle suivait elle aussi des cours avec de multiples professeurs soigneusement choisis par son grand-père qui venaient tous, tout au long de la journée chez les Krakauer. Elle n'en aimait aucun, surtout pas celui que devait lui enseigner la littérature, elle le trouvait ennuyant et ne voyait en lui aucune lueur d'une quelconque passion, elle enviait terriblement ces adolescents de l'académie de pouvoir suivre les cours de Mr. Keating.

Dès qu'elle le pouvait elle quittait la grande maison en briques rouges et son large domaine qui longeait le campus de l'académie pour pouvoir aller voir le grand lac. C'est sur ce dernier que les garçons de Welton pratiquaient les cours du club d'aviron, elle les voyait sur leurs embarcations tous rire entre eux quand ils n'étaient pas trop épuisés pour le faire. Elle appréciait sincèrement cet endroit, lorsqu'il n'y avait personne les oiseaux prenaient possession des lieux, et s'envolaient tous ensemble troublant de ce fait l'eau qui miroitait le reflet des arbres devenus rouges avec l'automne. Le Vermont était beau en toutes saisons, mais Kate devait bien se l'avouer, elle avait un petit faible pour ce moment aux couleurs uniques.

Ce soir là, son dernier professeur de la journée, celui qui devait venir lui enseigner ses mathématiques ne pouvait plus se déplacer, une annonce qui ne déplut pas à la jeune femme. Elle s'accorda avec son grand-père pour venir le rejoindre après son dernier cours  à Welton, ainsi elle pourrait déposer le dernier livre qu'elle venait de lire et qui sait, peut être en emprunter un autre.

Les yeux vissées sur le grande pendule de la pièce à vivre, elle eu un sourire voyant l'heure tant attendue enfin arriver. Elle s'empressa d'enfiler ses chaussures et son manteau avant de saluer Spitz, le chien blanc de la famille et de quitter les lieux à grandes enjambées.

Elle arriva enfin devant la porte d'entrée de l'académie, elle s'empressa de rejoindre le bureau de son grand-père d'où elle connaissait l'adresse exacte dans ce labyrinthe de pierres. C'est avec surprise qu'elle découvrit ce dernier en train de parler avec Mr. Keating. Le professeur de physique s'empressa de se lever, voyant sa petite fille entrer, presque timidement.

- Catherine, vous voilà enfin ! Je parlais justement de votre passion pour la littérature à notre nouveau professeur qui a, et je peux me permettre de le souligner, lui même étudié entre ces murs.

Mr. Keating se leva et tendit sa main à la jeune femme qu'elle saisissait sans attendre, les yeux pétillants.

- Mademoiselle Krakauer je suis ravie de vous rencontrer, Mr. Krakauer n'a pas omit de m'évoquer votre attrait particulier pour Thoreau et London. Affirma le jeune enseignant. Les étudiez-vous avec votre professeur de littérature actuel ? Lui demanda t-il par pure curiosité.

- Non, Mr. Patterson me fait étudier un ouvrage stupide m'apprenant à juger une oeuvre à partir de stupides critères. Répondit la jeune femme, avec une pointe de colère bien caché dans la voie.

Ce franc parler fit rire l'enseignant, mais un peu moins Mr. Krakauer qui avait su se venter d'avoir trouvé les meilleurs professeurs possibles pour Kate.

- Je pense savoir de quel manuel vous parlez. Je pense que je demanderai à mes élèves de déchirer ces idiotes pages. Avoua Mr. Keating passant une main dans sa nuque, les joues devenant légèrement rouges.

Un petit rire sortit de la bouche de Kate, puis elle s'arrêta voyant que le professeur de littérature reprenait son sérieux. Il se mit à déglutir avant de planter son regard bleu dans les yeux de la jeune femme.

- Dites moi mademoiselle Krakauer,  "Ô capitaine, mon capitaine" à quoi cela fait référence ?

- Walt Whitman, en hommage à Abraham Lincoln ?

Ô my captain - Neil Perry.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant