Voilà deux journées entières que Kate n'avait pas eu l'autorisation de quitter le domicile des Krakauer. Elle en aurait eu la possibilité pourtant, mais elle ne le voulait pas, elle avait peur de ne plus avoir la confiance de son grand-père. Le vieil homme n'avait fait aucun sermon à Kate en rentrant le soir, il n'était pas méchant, encore moins violent, il était d'une profonde et sincère gentillesse mais il s'inquiétait en permanence. La jeune femme avait rapidement compris que si il avait réagit de cette manière en la voyant ce n'était en aucun cas parce que cela le dérangeait lui, il avait peur des répercutions et des sanctions de Mr. Nolan vis à vis de ce fait. Il avait seulement réussit, avec beaucoup de mal à faire accepter la présence de sa petite fille dans cette académie exclusivement masculine, les deux hommes liaient une certaine amitié qui avait fait pencher la balance en faveur des demandes de Mr. Krakauer. Mais ce dernier savait bien que à la moindre sortie de piste; Kate ne serrait plus la bienvenue. Il ne pourrait plus s'en occuper, alors elle devrait partir dans un pensionnait quelque part dans le nord est du pays, peut être même pas dans le Vermont.
Cette hypothèse avait suivit la jeune femme durant ses deux dernières nuit, où tournant en sueur dans ses draps elle ne trouvait pas le sommeil. Elle pensait à ses amis dans la vieille grotte indienne, alors elle attrapait son ouvrage de Thoreau pensant que de cette manière elle participait aussi à la réunion du cercle des poètes disparus. Mais elle se rendit vite compte de la stupidité de son acte, elle était seule chez elle et c'était comme cela.
Ce début d'après midi était lumineux, la jeune Krakauer jouait avec son chien blanc pour passer le temps lorsqu'elle entendu quelqu'un frapper à la porte, elle fut plus que surprise étant donné qu'elle n'attendait personne. Elle lâcha la balle jaune que Spitz s'empressa d'aller cacher dans un coin. Spitz était un grand Spitzberg blanc, avec quelques étranges nuances de noirs parsemé sur son immense pelage. Elle l'avait nommé ainsi en référence à l'ouvrage de Jack London, « The call of the wild », bien que étrangement le « Spitz » du roman ne soit pas le personnage le plus appréciable. Le vieux chien menait une vie de prince, loin de celle de ses ancêtres de mêmes races du grand nord servant de chiens d'attelages. Il avait de grands yeux jaunes, comme ceux d'un loup, ces derniers reflétaient tout l'amour et toute la protection que le vieux chien portait pour Kate.
Bien que occupé avec sa balle il surveillait toujours sa maÎtresse qui se dirigeait lentement vers la porte.
Elle ouvra cette large porte en bois menant sur l'impressionnant porche, et c'est avec surprise qu'elle y vit Neil, tenant un bouquet de magnifiques fleurs rouges, faisant les cents pas, illustrant de ce fait une certaine angoisse. Le jeune homme portait l'uniforme de Welton, sa chemise blanche nouée au col par la cravate bicolore de l'académie. Kate ne put s'empêcher de se demander si il n'avait pas froid, il ne portait par dessus qu'un fin manteau noir grand ouvert.
- Salut.
Elle reprit ses esprits, le jeune homme avait arrêté de marcher, il avait dit ce mot timidement comme si il n'était pas certain d'avoir le droit d'être ici, comme si Kate n'était qu'une vieille silhouette qu'il n'avait pas vu depuis des millénaires.
-Salut. Lui répondit la jeune femme tout aussi timidement.
Il y eu un long silence entre les deux, Kate regardant avec curiosité ce bouquet, lui, passant une main dans sa nuque en regard ses chaussures parfaitement cirées.
- Excuses moi, je suis bête, peut-être que tu veux entrer ? Ajouta le jeune femme comme si c'était la première fois qu'il se rencontrait.
Neil lui offrit un sourire avant de s'engouffrer pour la seconde fois dans cette maison étonnement grande pour deux personnes et un chien. Spitz qui avait déjà vu Neil une fois s'approcha tout heureux afin de quémander des caresses ce qui fit rire le jeune homme.
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Ô my captain - Neil Perry.
FanfictionDans les années 1960 la jeune Kate Krakauer se voit dans l'obligation d'aller vivre chez son grand-père après le départ de ses parents pour le grand nord canadien. Ce dernier, professeur de sciences physique au prestigieux et austère collège Welton...