Non mais je rêve ?! Nosaka m'a annoncé avec une tête de chemin battu, qu'il préférait rentrer seul chez lui. Sans m'annoncer les résultats de son examen. Et en plus il vient de se mettre à pleuvoir. Et je n'ai pas de parapluie.
En gros, une belle journée bien pourrie.
En plus je n'ai toujours pas eu le temps de réviser pour mon controle.
Et il commence à faire nuit.
Super.
Trop bien.
Sans compter qu'à cette heure-là, absolument toutes les personnes travaillant à Tokyo sont en train de rentrer chez elles. Sauf que je n'ai clairement pas envie de faire du collé serré dans une rame de métro.
Je crois que je vais rentrer à pied, du moins, jusqu'à mon arrêt de bus.
« Bruit d'un éclair qui fend le ciel. KABOUM ! Fin je crois que c'est le bruit d'un éclair qui fend le ciel »
Bien. Comme ça, manque plus que je mette ma capuche, et on sera sur un bon clip emo des années 2010. Ça donnerait presque envie de chanter du Evanescence ou du Fall Out Boy sous la pluie. Sauf que je sais pas chanter. Et qu'il pleut déjà bien assez comme ça.
Je continue ma marche en direction de chez moi. Et j'en profite pour cogiter.
Pourquoi Nosaka ne m'a rien dit sur son entrevue avec le neurologue ? Pas que ça me concerne, mais j'ai quand même bougé ma personne jusqu'à cet hôpital pas du tout près de chez moi pour venir lui tenir compagnie. En plus, c'est quoi cette idée de me laisser rentrer seule sous la pluie ?! Merci mec ! Comme quoi les bonnes manières et la galanterie se perdent. Et puis ... C'EST QUI L'IDIOT QUI A DÉCIDÉ QU'IL N'Y AURAIT PAS DE CAPUCHES SUR LES MAGNIFIQUES SURVÊTEMENTS DE LA TEIKOKU ?! J'espère qu'il vit envahi par des moustiques. Et qu'il n'arrivera jamais à s'enlever « Baby Shark » de la tête.
« OH LA MANAGER ! »
Je me retourne brusquement. Qui m'a interpellé de manière si peu sympathique ?!
Fudou ?! Sérieux ?! Le destin l'a mit en travers de ma route pour qu'il vienne se moquer de la vieille loque trempée jusqu'aux os que je suis ?
« Tiens t'es affaires ! Dit-il, se rapprochant de moi, avec mon sac à la main. Il m'observe quelques secondes avant d'ajouter. Je me serais bien moqué de toi, si j'avais eu un parapluie et le courage de monter dans un bus bondé. »
C'est vrai qu'il est trempé lui aussi. Je ne peux m'empêcher de sourire à sa remarque. Il ne relève pas.
« Je peux savoir ce que tu fais ici ? Reprend-il.
Mon lavage annuel, tel que me l'a appris mon guide : « être humain, pour les nuls ». Je réponds ironiquement. Et toi ?
J'essaie aussi de passer pour un être humain. Je savais pas que tu faisais aussi partie d'un peuple extraterrestre ! Finit-il avec un haussement de sourcil faussement septique. »
On ne peut s'empêcher de pouffer de rire discrètement. Puis, nous nous calmons, avant de reprendre plus sérieusement.
« En tous cas, c'est gentil à toi d'avoir récupéré mes affaires. Merci ! Déclaré-je avant de commencer à m'en aller.
Attends ! Tu vas quand même pas rentrer sous la pluie battante ! S'étonne-t-il. T'habites où ?!
Je dirais une heure de marche. Avec un peu de chance j'aurais un bus en chemin !
Mais t'es folle ! Tu vas choper la crève ! S'exclame le brun. Tes parents ne peuvent pas venir te chercher ? Si tu veux j'habite pas loin, tu peux les attendre chez moi.
Très honnêtement, c'est un peu compliqué entre mes parents et moi en ce moment. J'annonce avec un sourire forcé. Alors je préférerais éviter de les déranger. De toute manière, ils doivent encore être au travail. »
Je le vois soupirer d'agacement, avant de s'approcher vers moi d'un pas décidé, et me saisir le bras, me traînant avec lui dans une rue adjacente. Il s'arrête devant un immeuble, avant de taper un code et de rentrer dans le hall de celui-ci. Il appuie sur le bouton d'appel de l'ascenseur, avant de me lâcher.
« Faut pas que tu restes seules dehors. Tu vas tomber malade. Et si on sait que je t'ai laissée sous une pluie pareille, j'ai pas fini d'en entendre parler ! Râle Fudou. En plus il y a des types louches parfois dehors.
Du genre qui traînent les jeunes filles dans le hall de leur immeuble sans leur demander leur avis ? Je réponds, blasée. »
Il me jette un regard presque lassé, avant de rentrer dans l'ascenseur qui vient d'arriver. Je le suis. De toute manière, je n'ai rien à perdre, sauf peut-être un rhume.
Une fois arrivés à l'étage où il habite, il me guide vers une porte qu'il ouvre, et je me retrouve nez-à-nez avec un cinq pièces énorme. Je dois avouer être surprise de constater que le tout est rangé et propre, surprenant venant du personnage.
« Quoi ? Mes parents sont riches. Okay. Et ils sont jamais là non plus d'ailleurs. Mais ça devrait pas te surprendre, y'a que des gosses de riches dans ton lycée.
Honnêtement c'est plutôt la propreté du lieu qui m'inquiète. Je dis, observant le salon face à moi.
Sympa.... Bon. Je t'appelle un chauffeur, c'est quoi ton adresse ? 20 rue quartier des élèves modèles ?! »
Le regarde accablé, avant de lui expliquer où j'habite. Il me montre ensuite la salle de bain, me laissant me changer pour être au sec. J'en profite pour poser mes affaires de sport sur son radiateur, espérant qu'elles sèchent rapidement. Je reviens ensuite m'asseoir face à lui dans le salon.
Grand silence.
Il lève la tête de son portable.
« Le taxi de mademoiselle devrait arriver d'ici quarante minutes. »
Gros blanc. Encore.
Je n'ai aucune idée de quoi lui dire.
Je prends mon courage à deux mains, et finis pas essayer d'engager la conversation.
« Dis, pourquoi est-ce que tu es venu à Teikoku ?
Le proviseur de mon ancien lycée m'a dit qu'ils étaient en train de réformer leur équipe, et que, je cite « avec des talents comme les tiens ce serait bête de ne pas tenter sa chance ». Mais très honnêtement, je pense que c'est surtout parce qu'il en avait marre que je foute le bordel dans ma classe. Me répond le concerne, nonchalamment.
Oh. Donc tu t'es fait virer de ton lycée en fait. Conclue-je, blasée.
Carrément ! Il éclate de rire, se calme, puis me demande. Et toi ? Pourquoi t'es là-bas ? Une bonne élève comme toi devrait aller dans un lycée comme Outei Tsukinomiya, c'est réputé pour être un vrai repère d'intellos.
Je suis à Teikoku depuis la maternelle, alors bon. Je vais pas changer maintenant. Ah ah. ... Puis de toute manière je ne crois pas avoir le niveau pour rentrer dans un établissement pareil.
Et tes parents ? Ils t'ont pas fait chier pour que tu essaies quand même d'y être admise ? »
Silence. Je baisse la tête, légèrement honteuse. Pile le genre de questions que je n'aime pas entendre. Fudou le remarque, se redresse, et se penche vers moi.
« Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?! S'enquiert-il. A chaque fois que j'évoque tes parents, tu te refermes comme une huître. C'est quoi le problème ?! »
Je ne sais pas si c'est une bonne idée d'en parler.
Bof.
De toute manière cette discussion sera oubliée aussitôt que je serais partie d'ici j'imagine. Je peux bien en parler à quelqu'un... Qui l'eut cru ?! Fudou Akio est bien la dernière personne à qui j'imaginais raconter ma vie. Comme quoi les choses prennent vraiment des tournures inattendues ces temps-ci.
« En fait. Je commence, gardant la tête baissée. Quand les agissements pas très corrects de Kageyama ont été révélés l'année dernière -tu sais avec les poutres métalliques qui sont tombées du ciel et tout- les parents m'ont interdit d'avoir un quelconque rapport avec les membres de l'équipe de foot. Et je leur ai plus ou moins promis que ça n'arriverait pas.
Mais t'étais pas déjà manager de leur équipe à l'époque ?! S'étonne le brun.
Si. Justement. C'est ça le problème. Je leur ai menti. J'avoue sans concessions, la honte me serrant dans la gorge. Sauf que j'ai jamais menti à mes parents, et je te laisse imaginer leur réaction quand ils l'ont découvert. Je leur ai menti plusieurs fois pour assister aux entraînements de l'équipe, prétextant que j'allais en ville avec Takanashi. Ç'aurait pu marcher encore longtemps, si aux rendez-vous parents/profs qui ont suivis, mon professeur principal ne leur avait pas vanté mes capacités de manager. Pour une fois qu'ils venaient à une réunion de ce genre. »
Je m'arrête au souvenir de la dispute qui a suivi.
« Tu es totalement irresponsable ?! Comment ça manager ?! Tu nous as menti ?! On t'as pourtant expressément demandé de couper tous liens possibles avec les joueurs de ton collège ?! S'écriait ma mère, dépassée. »
« Quelle honte d'avoir une fille comme toi ! Une menteuse, dans mon propre foyer ?! Et tu comptais humilier notre famille encore longtemps ?! Nous aurions dû te changer de collège dès que nous avons eu vent de cette histoire de triche ! S'énervait mon père. Tu as voulu jouer à ça ?! Très bien ! Continue d'humilier les tiens ! Dès que tu seras en âge de partir, je compte sur toi pour ne plus jamais remettre les pieds dans notre foyer. »
Je souffle, j'ai les yeux qui piquent, et le cœur qui bat la chamade.
« En gros, ils n'ont pas très bien pris la chose. Et.... Depuis je ne leur parle plus. On vit dans la même maison, mais il n'y a plus aucun contact entre nous. Quand je me lève, ils sont déjà partis, quand je dîne, ils ne sont pas encore rentrés, et quand je me couche, ils dînent. Je relève la tête, un sourire amer sur les lèvres. Mais je les comprends, je les ai déçus. Je n'ai pas su répondre à leurs attentes, ni prendre les bonnes décisions au bon moment. C'est de ma faute.
WoW. Donc en gros, tu t'es fait virer de chez toi parce que tu voulais soutenir tes potes ? J'aurais jamais cru dire ça un jour, mais j'ai trouvé pire que mes parents ! Déclare mon interlocuteur, abasourdi par ces révélations.
Ils ne m'ont pas « virée » de chez eux.
Ouais ils t'encouragent juste fortement à partir quoi. C'est la même. Coupe-t-il. T'inquiète, j'y aurais aussi eu droit, si ma mère ne s'était pas acharnée à me défendre auprès de mon père.... Il s'arrête, puis, comme prit d'une illumination, me regarde droit dans les yeux et me demande. C'est pour ça que le club de foot te tient tant à cœur ? Ça explique pourquoi tu passes ta vie à défendre ses intérêts et à réduire à néant tous ceux qui arrivent avec des intentions louches ! Je pensais que c'était parce que t'étais amoureuse d'Henmi moi !
PARDON ?! Je tombe à la renverse, avant de reprendre. Je n'ai jamais été amoureuse de lui, on se connaît depuis qu'on a trois ans ! Et ça a été une de mes seuls amis pendant longtemps ! C'est pour ça que je m'entends bien avec lui ! Qu'est-ce que tu vas imaginer espèce de crétin ?!
Okay ! Okay ! Je me suis trompé ! S'excuse-t-il en faisant mine de se protéger avec ses deux mains. Calme toi ! Sinon je vais réellement croire que t'es une sorcière ! Il baisse les mains, puis continue. Ils sont au courant au moins, t'es petits copains ?
Non. Je me rassoie. Et je préfère ne pas leur dire. C'est pas trop le moment de s'inquiéter pour mes problèmes personnels. Le prochain match est dans à peine une semaine, et les garçons sont bien assez stressés comme ça ! Fin bon. De toute manière c'est pas comme si tu te sentais concerné par le sujet. »
Il me lance un regard sceptique, mais n'a pas le temps d'en dire plus, que la sonnette retentit. Mon chauffeur vient d'arriver. Nous nous levons tous les deux, lui pour aller lui ouvrir, moi pour récupérer mes affaires.
Au moment de partir, je me retourne vers lui et m'incline.
« Merci pour ton aide et ton écoute. Je m'excuse de t'avoir mal jugé, en fait, tu n'es pas si désinvolte. »
Je me redresse et m'en vais, lui adressant un signe de la main en guise d'au revoir, l'étendant murmurer pour lui-même.
« Super, maintenant tout le monde va le prendre pour un bisounours. »
——————
Le lendemain, Teikoku Gakuen, 12h00.
« Non mais je rêve ! C'était quoi cette abomination ! Se plaint Henmi. C'est pa s'un contrôle ça, mais une séance de torture digne du KGB !
C'est vrai que c'était vraiment dur ! Confirme Sakuma.
Ah bon ? S'étonne Genda. Moi j'ai trouvé ça plutôt facile.
Moi aussi. Je rajoute, amusée de voir mes amis dans tous leurs états.
Comment ça facile ?! S'insurge le violet. T'as vu le nombre d'exercices qu'il y avait ? Et les questions posées ?! Si tu arrivais aussi bien que ça, tu aurais dû nous passer tes notes !
Je ne suis pas sûre que la triche soit la meilleure des solutions ! Réponds-je en rigolant.
Je vais encore me faire passer un savon en recevant ma note ! Déprime-t-il.
Je savais que j'aurais dû arrêter les maths au moment où j'ai vu des lettres apparaître alors que je comprenais déjà pas les calculs ! Ajoute Sakuma, dépité.
Arrêtez de vous plaindre et concentrez vous plutôt sur le match de samedi ! Nous interrompt Fudou qui passait par là.
Il a raison, le contrôle est passé, c'est comme ça ! On ferait mieux d'aller s'entraîner plutôt que de traîner les pieds ! Reprend Genda.
En plus vous avez fait de votre mieux ! Vous avez même passé plusieurs heures à réviser ! J'ajoute.
D'ailleurs, à propos de réviser, ça s'est fini comment ta soirée hier ?! Interroge Takanashi, qui écoute les garçons se plaindre depuis le début, non sans sous-entendus.
Bah je suis allée à mon rendez-vous et je suis rentrée chez moi. Rien de plus, rien de moins. Je réponds, aussi blasée que possible. »
La rosée me lance un regard suspicieux, pendant que Fudou me regarde, comme presque soulagé que je n'ai pas parlé de notre entretenue impromptue. Pas comme si j'avais envie de tout raconter en détail de toute manière. Je change alors le sujet, évitant ainsi une armada de questions, en proposant aux garçons d'aller manger. Je propose même à notre cher coq de venir, ce qu'il accepte, non sans hésitations. Genda me regarde, interloqué par cette proposition, mais se résigne bien vite à intervenir, lorsque je lui fais signe que tout va bien.
En nous dirigeant vers le réfectoire, nous croisons Kazemaru, qui sort du bureau de Kageyama. Je l'interpelle et lui propose de se joindre à nous. Ce à quoi Fudou ajoute, pour la plus grande surprise de tous :
« Si tu veux que cette équipe s'améliore, faudrait déjà en devenir un véritable membre tu crois pas ?! »
WoW. J'ai l'impression d'avoir un homme nouveau devant moi. Et je ne suis pas la seule. Kazemaru soupire, avant d'admettre que Fudou a raison, et se décide à nous rejoindre. Quant à Henmi, Genda, Sakuma et Takanashi, ils me regardent suspicieusement, et je lis dans leurs yeux qu'ils ont énormément de questions à me poser. Ils ont l'air persuadés que ces changements sont de mon fait. Et je vais avoir du mal à échapper à leur interrogatoire.
Bref.
La vie a repris son cours !
« Atchou ! »
Okay. J'ai rien dit, je viens de choper la crève.
La vie cette sale-————————-
Note de l'auteur
Je viens de me rendre compte que j'ai écris ce chapitre le 20 janvier 2022.
Conclusion plan, l'organisation c'est pas mon truc x)
Bref.
Désolée pour cette absence, vu que cette suite est dispo, je la publie, je sais que ça fera des heureux.Je crois que je viens bientôt gagner un prix pour mon rythme de publication.... Atypique.....
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Le témoignage d'une banane, ou comment se passe ma fabuleuse et déroutante vie
FanficLorsqu'une élève de la Teikoku Gakuen se retrouve à commenter sa vie et les fans hardcores de pingouins lui servant de camarades de classe. Le tout additionné à ses mésaventures, accompagnée de ses meilleurs amis et des joueurs de son académie. Je...