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Le baiser grelot du soir priea pour l'endormir. Or l'éveil du garçon surpasse la maigre paresse.
Ce grand bleu Seigneur ne pouvait que rendre la rédaction plus belle.
Pour lui, le crépuscuble sonne alors comme la plus délicate des musiques.

Il avait l'audace. Ce zèle maladroit pour lui plaire, puisque, pas de bavardages superficiels; juste la volonté d'un garçon, qui suivait ce tout particulier désir.

Or la Passion trépas. Une rayure sur un mot. Et puis, voilà le non sens d'un autre. Cette tournure là, sur cette feuille ne lui convenait point non plus. Il fallait dépasser la structure, il fallait deconstruire ces fantasques mesures.
Rien, Ah!! rien ! Tout les petits défauts réduisèrent le courage du jeune, et l'Agaçement, lui, s'agite.

Il tente il est vrai un travail éprouvant qui fût aussitôt reporté au levé du jour.
Le drap lui semblait alors meilleur réconfort puisque, ce doux tissus romarin baisait sa peau endormie.
Le murmure humide d'une brise mère facilita le fin repos qu'il cherchait depuis son escapade.

Les minutes devenaient chaudes, la pêche maitresse du débat s'imprégne sur les écorces menues, et combine son exquise parfum à la nouvelle mie. Celle ci tient à ses côtés, nu face au ciel, et couvert d'un unique torchon de soie : la poire, surprenante star du déjeuner.
Deux oeufs ouverts aux préalables sur le dessus, souligne le spleen délicat dont s'imprègne ce matin. Aussi tiède qu'un autre.

Le voilà, oreille attentive sur les paroles italiennes de cuisine. La volonté capricieuse vint et ce désir d'un déhanché fit de lui le compagnon diable de toutes les pistes. Sur la courte folie de Nessuno mi può giudicare, il glissa entre les oeuvres des couloirs. L'air de fête enclencha le tempo exaltant de ses hanches tandis que le pied nu claquait parmis les murmures de Mafalda. Elle, leva au scandale son tablier, sifflant l'harmonie conviviale de la musique. Quand le garçon arriva à sa hauteur, il lança la bonne vivante sur sa scène, bien qu'imaginée. Le mouvement sensuel et purement jouissif des années révolues.

En fin d'après midi, il songea. Courir après ses terribles mirages engendre un grand regret. Mais il se força à revenir sur ce morceau qu'il s'use à écrire.
Ceux qui n'eurent des passions fugaces cette saison, me jette la première pierre, s'agaça t-il en motif de la page blanche.
Mais même avec la mauvaise foie, il n'eut la plume, ni la sensation sur ces doigts.
Ses lignes prirent alors une tout autre sonorité : l'amertume, qu'il justifia par une maudite voix.
L'origine fût le jus d'une ténébreuse jalousie, caché dans ce tout petit panier de fruit : une partie du coeur. Qui ne s'exprime que très peu. Quand en vérité, nous ne savons plus quoi dire, ni faire.

Les lamentations sur cet innocent palais firent une prouesse. Le nouveau papier d'espérance. Il déposa les mots. un de plus, et pas un de moins. Le rire enfin gras il leva son oeuvre jusqu'au rayon. La sueur de ses doigts marqua la victoire du chevalier.
Il prit le vélo dans un souffle, une pédale grinçante d'efficacité s'enflamme sur la route paysanne. Le blé accompagna son souffle maigre, brisé par la fougue du soleil. La cassette des beaux jours soutient l'amour tumultueuse. Voilà une belle comédie !

Bohémien, peut être heureux, il déposa son bicycle contre le portail de bois. Courant à la première âme postière, l'Italie ardente sur la langue. Un geste d'habitué et une embrassade il confia sa lettre tâchée de vacance, pour reprendre le voile. Ce jour si marquant, symboliser par la voix de toute les bêtises, de tout les rires et épaules nues, ne pouvait être aussi bien symboliser par la nouvelle prétendante de la table. La poire, l'audacieuse.

To : Oliver
xxx, Steep road
USA

xxx juillet 1984

From : Élio Perlman
Somewhere in North Italia,
Italie

Si ce n'est plus tard, quand ?


𝗜𝗳-𝗖𝗮𝗹𝗹 𝗠𝗲 𝗕𝘆 𝗬𝗼𝘂𝗿 𝗡𝗮𝗺𝗲Où les histoires vivent. Découvrez maintenant