Prologue

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Le sifflement du vent frais faisant frémir feuilles et fourrure, annonçant le chaos et le désastre. Cela sautait aux yeux, même si le ciel d'un bleu éclatant, aussi éclatant que les yeux de Alan, était sans nuage. Ils laissaient tous place au soleil brillant de l'après-midi, ce soleil faisant refléter une douce lumière dans le bleu des yeux du léopard blanc.

Alan. On aurait dit le nom d'un héros. Pourtant, il s'agissait d'un paysan bien normal habitant dans les plaines de Gomans, des plaines fertiles, idéales pour les récoltes. C'était d'ailleurs l'activité économique qui rapportait le plus en ce village. Les légumes et fruits y étant plus grand que nature, ils étaient désirés par beaucoup. Pour un jeune villageois comme Alan, c'était un honneur de cultiver ses champs pour servir sa Majesté de la ville d'Holocrix, dont les habitants achetaient ces ressources à grande quantité. En même temps, ils étaient les meilleur. Peut-être pas précisément ceux dont Alan s'occupait, mais tous travaillaient fort, presque en équipe, le félin étant le plus travaillant d'entre tous.

En effet, non seulement il s'occupait des champ, mais il trouvait aussi d'autres moyens de rendre service, que ça soit pour aider à la construction d'un abri ou pour transporter une charrette trop lourde pour les dos endoloris. C'est d'ailleurs pour ça qu'il était reconnu dans ce village. Tout le monde le connaissait puisqu'il les avait tous aidé en quelque chose au moins une fois. Cette relation avec les autres n'a pourtant jamais changé son comportement. Alan est plutôt réservé lorsqu'il doit parler de lui. Il ne dira jamais qu'il a besoin d'aide, car c'est comme s'il exposait ses faiblesses. Après tout, il est quand même le seul enfant unique et orphelin de cet endroit. On lui a construit une cabane à l'orée de la forêt en échange de ses précieux services, mais à part cela, il s'occupe de tout tout le temps. Il a appris tout seul, comme un grand.

Chaque fois qu'il croise un nouvel arrivant ou un enfant, ceux-ci se demandent d'où il vient et par quel miracle il est capable de subvenir à ses besoins. Peu réactif, il ne fait que répondre qu'il vit ainsi depuis tout petit suite à la mort de ses parents à cause d'une maladie mortelle extrêmement contagieuse qu'il, par miracle, n'a point contracté. On a beau prendre pitié, il semble avoir une armure contre le malheur autour de lui. Il est intouchable, incapable de ressentir une quelconque tristesse. À moins qu'il cache celle-ci...

Déposant sur le sol un sceau d'eau rempli au puit dans les collines, le félin prendra le temps de s'étirer, sa fourrure blanche tachetée devenant plus clair à cause de la forte lumière du soleil. Il avait beau avoir ce manteau imperméable qui le protégeait, il était malgré tout vêtu d'un habit en tissu mince, déjà en lambeau à cause de son dur labeur de la veille. Il avait réparé la roue d'un chariot, mais hélas, il s'égratigna un peu à cause des rochers sur lesquels il a dû s'allonger pour fixer cette même roue de bois. En même temps, même ses chaussures n'étaient pas très solides, ni utiles. Il a dû faire avec les moyens du bord pour les faire tenir encore quelques jours. Avec tous ces problèmes, toutes ses responsabilités, il ne flanchait pas pourtant. Il demeurait de marbre.

Il va verser un peu de cette eau dans une casserole, qu'il va suspendre grâce à des branches au-dessus d'un petit feu. Il parti ensuite chercher des légumes frais afin de les ajouter à ce futur mélange que sera cette soupe. C'était bien joli de rendre service, mais avec tout ce travail, il avait sauté le repas. Il l'avait oublié d'ailleurs!

Suite à la création de l'élément le plus important, c'est-à-dire le bouillon, il y rajouta quelques légumes et mélangea le tout, laissant la délicieuse mixture mijoter tranquillement. Curieusement, il avait un don incroyable en cuisine, même avec le peu d'accès qu'il avait pour certains aliments. Il avait parfois la chance de recevoir des épices plus communs ou des pâtisseries pour son aide. Analysant la constitution et la forme de cette même pâtisserie, il arrivait à en faire lui-même, tout seul.

Le trône d'AmadanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant