Chapitre 9:

3 0 0
                                    


C'était comme un tableau peint par un talentueuxartiste. Il y avait les chevaliers portants le symbole de la famille Faxinov,ma mère et mon père combattants tous les gardes ou complices du baron. Les épéess'entrechoquer entre elles, chacun forçant sa dominance sur son opposant réclamantla victoire, ma mère perçant la poitrine d'un jeune d'à peine dix-huit ans, jedirais, en souriant. Mon père, lui, égorgeait tous ceux qui traversaient sonchamp de vision, il avait les yeux rouges de rage. Ils étaient tous dans unsecond état, pas celui créé à cause d'un choque mais celui causé par la colère.Cette image beaucoup trop violente, cette odeur de sang qui se sentait à pleinnez, beaucoup trop forte et intense pour pouvoir l'ignorer. Je commençai àhaleter et à transpirer, cette collision soudaine avec cette vue brutale medonna envie de crier et leurs dire d'arrêter. J'étais un agent spécialisé de lapolice technique et scientifique mais je n'étais jamais confrontée à une scèneaussi violente et cruelle. La panique prit part de mon corps fragile, et ce n'afait qu'aggraver quand je distinguai une personne que je n'aie voulu jamaisrencontrer dans telles circonstances ; Ice.Cette présence me fit perdre le peu de contrôle quej'avais sur mon corps, je me précipitai vers lui en courant essayant d'esquivertoute attaque envers moi. Il était tellement concentré dans son combat qu'il nevit pas l'homme tentant de le poignarder de dos. Je lui criai alors de faireattention mais c'était trop tard, le poignard l'avait déjà transpercé. Cetteimage d'Ice, le plus puissant de tous les nobles, sur le sol, le sang jaillissantde sa blessure. Il ne semblait pas peiné ou en douleur mais moi, je ne plussupporter. Cela ne prit qu'un instant, un battement de cil, une fraction deseconde, un battement de cœur plus fort et douloureux que ses précédents pourque tous ceux m'entourant tombent au sol et perdent conscience. Je ne savaispas ce qui s'était passé, c'était trop rapide et brusque. A chaque fois que jefis un pas en avant, mon cœur se resserrait et ceux m'entourant tombait ouplutôt, mouraient.Je compris enfin. Ce que je craignais le plus sepassait ; mes pouvoirs s'étaient réveillés. Je ne savais pas comment onpouvait sortir de ce pétrin plutôt problématique. Mes capacités consistaient àtuer n'importe quel être vivant à un entourage de deux mètres de moi etcontrôler le comment il meure. C'était une malédiction, à ce que j'avaisappris. Une malédiction car une fois cette capacité activée, on devenaitimmortel. Ah l'immortalité... j'avais toujours lu dans les livres, parmi lesdonations des gens pour l'orphelinat, que les vampires étaient les seuls êtresà être immortels. On a expliqué que leur violence était le reflet de leurssolitudes, comme les méchants dans les films, ils sont toujours devenus ainsicar on les avait délaissés. Les « Death Tamer », comme moi, ne pouvaientmourir tués ou empoisonnés, seule la mort la plus naturel pouvait mettre fin àleur temps. Le dernier Death Tamer enregistré ; c'était il y avait deuxsiècles. C'était plutôt un pouvoir légendaire tel le pouvoir d'Ice. Soudainement, je me rappelai de son état et essayade me rapprocher de lui après avoir calmé mon esprit. __Ice reste avec moi, ne t'endors pas,d'accord ? QU'ON VIENNE L'ENMENER AU PLUS VITE POSSIBLE SE SOIGNER. Des chevaliers le prirent en charge en suivant mamère vers la sortie. Moi, je dirigeai mon père et Raphael dont j'avaiscomplètement oublié la présence vers la salle où se trouvait le baron toujoursinconscient heureusement. Il devait témoigner contre le comte. Oui, j'avaisbien dit comte. Le seul être capable de manigancer un plan aussi foutu etstupide est bien le comte de Sonsille. Après avoir utilisé le baron et avoirmis ses mains sur le poison, il allait le tuer et manipuler un des cuisiniersde notre manoir pour empoisonner nos plats et assassiner toute la famille saufmoi, qui m'utiliserait pour duper tout le monde leur faisant croire qu'il avaitréussi à me sauver, la seule héritière restante de la famille. Le roi, généreuxcomme il est, il le récompenserait d'un titre de Duc ou d'une terre au nord, etvoilà, tout le monde est content. Mais ce que le comte n'avait pas pris encompte, c'est mon intervention dans la préparation du liquide, l'objet clé duplan. Il serait hors de lui.Après avoir pu récupérer tout ce qui pouvait nousêtre utile pour notre accusation contre le comte et bien sûr sans oublier lecorps endormi du baron, nous suivîmes la calèche de ma mère et Ice vers lemanoir. Une fois arrivés, je courus vers l'infirmerie dudortoir des chevaliers prendre des nouvelles d'Ice. J'étais sincèrementinquiète, il était une personne bien plus que précieuse pour moi. Je ne voulaisen aucun cas le perdre... Ah perdre, c'était un mot familier. J'ai beaucoup perdupendant ma vie ; mes parents, mes amis, ma motivation, ma joie de vivre...je m'y connaissais mieux que personne pourtant je n'ai jamais essayé, ô quejamais, à me suicider. J'y ai songé quelques fois mais la peur m'en arrêtait.Je savais que mourir n'allait résoudre aucun de mes problèmes mais j'avaisvraiment eu assez de souffrir encore, encore et encore. Ma routine se résumaitsur mon harcèlement, mes études et mes rêves impossible à réaliser. J'aurais dûmieux croire en moi, je devais l'admettre mais je n'avais aucun pilier pour mesoutenir ni me conforter. Ne croyez pas que je n'été devenu personne, non, j'étaisla plus gradée de mon département, quelqu'un de haut placé et d'importantmalgré les obstacles, j'ai réussi à réaliser quelques objectifs mais la vie achoisi autrement en jugeant la situation où je me suis trouvée. Je restaiassise à côté de lui, en face de mère, qui semblait plutôt calme, attendantl'arrivée du docteur.__ Ne t'inquiète pas trop ma chérie, le docteur vale guérir. Il est le meilleur soignant du pays. Répondit ma mère __ J'espère...Après ce qui me semblai une éternité, le docteur fitson apparition et le traita. Je pensais que cet homme, le même que la dernièrefois, était un soigneur ; il possédait l'élément de guérison. Il étaitplutôt doué et bien poli, ce qui le rendait aimable.__Ne vous inquiétez pas, il est plongé dans un comaartificiel pour que son corps récupère. Il lui faudra juste quelques jours, aumaximum, quatre jours.Et en effet, quatre jours plus tard, Ice seréveilla. J'étais tellement soulagée que j'en pleurai un fleuve de larme.Ironique comment cette personne en une courte période me fit paniquer autant.Nous étions dans le jardin assis sur un banc en train de contempler la beautéde la nature. Quand il commença :__Emy... je voulais te demander quelque chose à proposde toi. __Je suis tout ouïe__Qui es-tu ?__Quoi ??! Je... je ne pense pas comprendre ceque tu veux dire...__Je suis sérieux. Tu as pu peut-être duper lesautres mais je peux distinguer facilement que tu n'es pas Emily Faxinov ouplutôt tu n'es pas l'âme originale d'Emy, alors qui es-tu ?__Je ne vois pas de quoi tu parles Ice. Dis-jeévitant de répondre.Je ne savais quoi dire. Ice était capable de voir àtravers les âmes était une connaissance qui me dépassait moi et la vraie Emily.Lui dire la vérité me semblait une idée acceptable mais je ne savais pas s'il pouvaitaccepter un tel fait, il pourrait me prendre pour une folle. Mais lui mentirn'allait que détruire cette confiance mutuelle qu'on avait bâti ces derniersmois alors fallait mieux aller jusqu'au bout.__ Comment as-tu su ? lui demandai-je__Je suis capable de voir les âmes ou plutôt lanature de l'âme. La tienne est d'un bleu azurin, plus pure que celle des noblesmais pas autant que celle d'un nouveau-né. Je ne vois pas comment la vraieEmily, qui possédait une plus rouge que le sang, aurait était aussi purd'esprit. __Je ne sais pas comment je me suis transférée dansle corps d'Emily mais je possède les souvenirs de ma vie antérieure ; uneorpheline vivante au vingt et unième siècle, je sais aussi que je vivais passur cette planète ou plutôt pas dans ce monde mais sur Terre. Je me suis faitreversée en revenant du travail par une voiture ; un moyen de transportplus développé qu'une calèche. Je me rappelle aussi que je n'avais pas eu unevie tranquille et stable mais celle d'Emily était bien pire. Tu sais, sij'étais toi, je ne la blâmerai pas pour ce qu'elle est devenue, elle n'avaitpas trop le choix. Elle n'était qu'une enfant qui avait souffert en silencepour beaucoup trop longtemps, une enfant qui avait sérieusement besoin d'aidemais personne ne lui avait tendu la main. Elle n'a fait qu'accepter la dureréalité et la difficulté de son quotidien. Une personne morte protégeant songrand frère qu'elle adorait tant et qui, seul, la supportait. Alors ne la blâmepas, elle n'est qu'une âme pure qui a subi l'injustice de la vie.On restait silencieux un moment avant qu'ilreprenne :__Pour être honnête... Emy était une personneprécieuse mais son caractère gâchait tout son charme et sa beauté. Elleparaissait hautaine, malicieuse, mauvaise et capricieuse. C'est pour cela quepersonne ne la supportait. Tout à coups, son caractère a changé, elle est devenueplus mature, plus angélique et gracieuse ce qui n'est pas de ses habitudes et c'estce qui m'a poussé à utiliser ma capacité pour être sûr de ce que je pensais. Etpour être franc avec toi... j'aime plus cette version de toi que la sienne. Jet'aime.Mes joues roussirent sans que je m'en rende compte,et je sentis un sourire prendre place sur mes lèvres. Entendre des complimentsde la part d'une personne qu'on aime était la meilleure des sensationspossible. Ah oui... je suis bel et bien amoureuse de lui, bon amoureuse était unmot plus fort pour décrire ce que je ressentais pour lui mais je ne suis pasinsensible à ses mots et ses actions. J'ai toujours aimé sa façon de parler, savoix grave, rauque et masculine, ses yeux bleu ciel qui te transperçaient l'âmeet lisaient en toi. Son doux comportement et son inquiétude à chaque fois queje venais me plaindre de l'insolence et la grossièreté de la conduite d'Eugèneou les nobles envers moi. Je suis chanceuse de l'avoir à mes côtés mais la paixn'en a jamais fait partie.

Le silence régna un bon moment avant que je ne prenne la parole une nouvelle fois

__Je suis désolée Ice mais je ne pense pas pouvoir te donner une réponse pour l'instant. Dis-je hésitante

__J'attendrai le temps qu'il te faudra mais ne me donne pas de faux espoir. Je dois retourner me reposer, à demain. Me salua-t-il en m'embrassant la main et pris le chemin vers sa chambre.

Je perdis la notion du temps plongée dans un océan de pensées positives comme négatives. C'est quand le soleil se coucha que je jugeai qu'il temps de rentrer. Le quotidien se répéta quelques jours avant que mon père m'annonça la préparation d'un Ball sous l'excuse de célébrer mon retour mais en réalité, ce n'était qu'une mise en scène pour exposer les crimes du comte.

Cet nuit-là, je décidai de rendre visite à Ice.

Death TamerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant