Traqué

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La douleur me fatiguait, ma tête tournait j'avançais du mieux que je pouvais, ralenti par mes blessures je tirais la fille par la main. J'observais le ciel, reconnut l'étoile du berger étincelante, le guide des voyageurs nocturnes elle m' indiquait la direction à suivre, veillant sur moi. Je suivais sa direction rassuré par l'idée d'avoir un plan.

Mes pas étaient irréguliers, mon avancée était de plus en plus lente tandis que j'entendais les bêtes se rapprocher. Elles jactaient excitées par le sang de leur gibier qui faiblissait à mesure qu'il avançait. Désormais c'est la petite fille qui me tirait par le bras, apeurée par cette meute qui se rapprochait. Je savais qu'elle allait nous rattraper, je décidais de faire un détour sur ma droite et d'emprunter la rue que je connaissais tant. Je traversais l'allée principale de mon village, désormais détruit par les flammes et saccagé par l'homme, nous étions les seuls à être dans ce village qui sera oublié de tous. Je courais sans même me retourner, je vis comme je l'avais espéré la rue où des corps étaient dispersés. Je les dépassais puis me retournais, préférant affronter la mort que de courir inutilement. La fille qui bien sûr n'était pas mentaliste, ne comprenait pas ma décision et tirait sur mon bras. Elle s'arrêta quand elle contempla les bêtes nous abandonnant pour se disputer les nombreux corps parsemés dans la rue, je sentis comme une pression mon poignet comme une félicitation, mais je savais comme moi qu'elle était horrifiée par cette scène.

On repris notre route, je pris mon pull que je nouais autour de mon bras pour ralentir les saignements abondants, je serais le plus fort que je pus mais le sang continuait de couler. Il me fallait peu de temps avant que je m'effondre, manquant de force épuisé par mes saignements. On continuait de suivre cette étoile, mes forces manquaient à mesure que je marchais. Au bout de dix minutes je m'effrondais à bout de force. Je la voyais tirant sur mon bras, j'acceptais son aide mais j'étais un fardeau pour elle. Elle tentait de me porter mais tombait à cause de mon poids, elle réessaya plusieurs fois, ne voulant pas m'abandonner à mon sort funeste.

Elle me regardait, ce visage qui devait être si innocent était salis par des cendres et du sang séché. Ces yeux étaient pétillants sûrement à cause des larmes, son entaille avait cessé de saigner laissant découvrir un visage aux traits fins, des yeux d'un vert émeraude et des cheveux blonds cendrés qui étaient parfaitement entretenus, tombant jusqu'aux épaules. Des petites taches de rousseur étaient parsemées sur son visage, relevées par ces petites pommettes.

Je contemplais le ciel, je me rendais compte que je ne voyais plus l'étoile du Berger, dû à la flore intense de cette forêt qui avait repris ces droits au fil des années. Cette forêt était craint de tous, la forêt d'Accaria était réputée pour ses nombreuses légendes, transmises de tous elles faisaient la terreur et l'admiration des populations environnantes. Nombreux sont les explorateurs qui ont décidé de dompter cette forêt regorgeant de secrets, aucun n'en est revenu. Selon les dires, des monstres étaient tapis dans ces forêts attendant avec convoitises les prochains hommes qui auraient le malheur de s'aventurer dans cette forêt.

Nous étions loin de la civilisation loin de toute médecine moderne pouvant me guérir, ce n'est ni avec une branche ni avec un bout de bois qu'on va me guérir, j'allais mourir, je me sentais pourtant pas prêt la mort m'effrayait j'étais bien trop jeune... Je relevais la tête luttant, pour remarquer que j'étais seul dans cette forêt, je pouvais désormais entendre le bruit ambiant de la faune et constatant l'intensité de la flore, je sentis le danger tout autour de moi: je savais qu'à tout moment un prédateur pourrait surgir de ces buissons. Finalement mourir m'effrayait plus, je préférais mourir ici que m'aventurer dans ce lieu lugubre . Mes yeux se fermaient de fatigue, j'entendis la fille crier au loin mais ne pouvant plus lutter je m'endormis, à elle de se battre maintenant...  

Jules RusticaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant