Un charmant lieu

6 1 0
                                    

Je criais, mes pas frappaient le sol, j'étais effrayé le garçon qui m'avait secouru s'était effondré devant moi. Je voulais voir maman, et aussi voir au moins une fois papa pour savoir s'il était content de vivre sans nous, maman disait qu'il était partis avec une autre femme pour être heureux mais cela ne dérangeait pas maman: elle est forte ma maman.

J'espère qu'elle ira mieux maman elle ne voulait pas me répondre mais je sais qu'elle va mieux, comme ça elle pourra me faire son gâteau au chocolat comme elle me l'avait promis. J'ai peur pour le garçon, c'est bizarre il ne m'effraie pas il semblait gentil et il ne me faisait pas peur comme le monsieur de toute à l'heure!

J'aime bien cette forêt, elle semble paisible et accueillante, le garçon avait l'air d'avoir peur, mais elle est bien cette forêt ça doit être amusant de jouer à cache cache il faudra que je la montre à maman!

Je me réveillais, j'avais horriblement mal à la tête je voulais me toucher le front pour savoir quelle température record avait atteint mon organism, mais ma main était bloquée: j'étais solidement attaché à un lit simple, un bras était bloqué le second était recouvert de branche et autres herbes qui m'étaient inconnues. Je contemplais le lieu où je résidais, qui ressemblait à un hôpital mais comme je n'en avais jamais vu: la nature semblait s'imposer dans ce lieu construit par l'homme, où une cohabitation paraissait exister. On aurait dit ces habitations réservées aux randonneurs pour des escapades dans la nature, des maisons qui selon le slogan "ces maisons ne font qu'un avec la nature". Pourtant cet endroit était bien plus charmant, ce mélange était naturel et aucun objet de valeur n'est exposé.

-Je vois que vous êtes réveillé

Une personne s'approcha de moi, elle était habillée d'une peau de cerf qui recouvrait ses habits faits en laine. Elle possédait un petit chapeau confectionné en peau de renard qui tombait sur le côté de la tête trop petit pour ça tête. Je vis ça tête, elle avait un visage doux façonné par un ange, ces traits doux et son sourire jovial trahissaient une profonde gentillesse. Ces yeux amandes allaient en accord avec son teint mat, je n'avais jusque là jamais vu de personne d'une telle ethnie. Ces cheveux étaient noués en une sorte de couronne autour de la tête, cette coiffure lui allait à merveille.

-Il faut que vous buviez cette solution en entier, si vous avez des maux de tête ou des crampes c'est normal ce sont des effets secondaires.

Mon étonnement dû se faire sentir sur mon visage, elle éclata d'un rire qui, ma foi, me rappelait le bruit de la porte de mon grenier, le charme était rompu. Elle devait avoir mon âge, mais comment se fait il qu'elle soit infirmière à cet âge?

-Mais c'est vous qui...

-Je n'ai pas le droit de vous parler me coupa-t-elle gêné, puis partie

Je bus sa solution qui avait un goût aigre, me rappelant les plats que faisait mon père. Je ferma les yeux et sourit, il avait bien beau à être maladroit il était malin et avait bon fond, ce qui lui permis d'être promu et d'être aimé de ses soldats: il ne voyait pas ces soldats comme des pions d'échec ce qui paraît étonnant pour un joueur d'échec qui sacrifie ses pions à la première occasion. Je rouvris les yeux et vis deux visages penchés vers moi, m'observant.

-Vous devez avoir pas mal de questions, dit-il en s'asseyant sur une chaise qui se plaignait en grognant dangereusement.

Sa voix caverneuse m'arracha de ma rêverie, son physique quant à lui était imposant, il portait une peau de loup et une capuche d'une tête de loup, il posait sa hache qui émit un bruit sourd sur ma table de chevet, renversant mon gobelet en bois. Son collègue ne semblait pas m'accorder d'importance, il cherchait des yeux quelque chose autour de lui. Il semblait être le fils de l'homme qu'il accompagnait: tout deux roux avec un visage aux traits durs et une imposante carrure, le fils cependant n'avait qu'une barbe naissante dû probablement à son faible âge. Le père quant à lui avait une grande barde noué avec des tresses, tous deux avaient des cheveux coiffés en bataille.

-Justement répondit-je, vous savez où elle est?

Le plus jeune fronça les sourcils et cria

-Luna notre blessé demande à te voir

L'infirmière entra dans la salle et salua le plus jeune qui lui répondit, enjouée et surtout gênée. Elle fusilla le plus vieux du regard et s'écria:

-Je vous ai déjà laissé l'attacher, après tout je comprends que ça vous effraye une personne qui ne peut ni se servir de sa cheville ni de son bras. Mais que vous apportiez votre arme à l'intérieur, en plus que la posiez sur le meuble de mon patient?!

Je regardais ma cheville qui était pourtant guérie et à laquelle je ne sentais aucune douleur, par quel miracle?

Cependant je notais que l'infirmière semblait avoir un bon sens de la répartie, accompagné d'un fort tempérament. Elle me présentait un spectacle étonnant quand je vis l'homme retirer sa hache et la poser délicatement au sol, je ne pus cacher mon sourire.

-Maintenant qu'elle est là accouche qu'est ce que tu lui veux? Grogna t-il

-Mais il y a erreur quand je demandais de voir la fille ce n'était pas Luna, qui me répondait d'un sourire interloqué, mais la petite fille qui m'accompagnait

Les deux hommes se regardaient entre eux, apparemment cela leur paraissait évident maintenant. Décidément ils n'avaient pas inventé l'eau chaude eux.

Luna quant à elle rigolait de son rire si reconnaissable.

-ça se sont les hommes qui nous protègent? Je me sens un peu plus en sécurité maintenant de le savoir, dit elle profitant de l'occasion pour lancer un pique

-Pour te répondre tu la verras ce soir vous serez jugez par le chef du village devant notre tribu, tu as des questions? même si son ton laissait sous entendre qu'il avait d'autres chats à fouetter

-Oui elle va bien? dis-je inquiet

-Mieux que toi sans elle te tu serais vidé de ton sang à l'heure actuelle, il se leva accompagné de son fils qui me lâchait un sourire rassurant et partit me laissant seul.

J'attendais patiemment leur arrivée, chantant et sifflant les nombreuses musiques de ma mère, ne sachant quoi penser du lieu où j'habite

Jules RusticaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant