Love Is Not a Piano Piece (Auslly)

Chapitre sept : Ankel & Awkwardness

(Traduction du titre : Cheville et Malaise/Embarras)
Un chapitre de 3200 mots ! Le plus long jusqu'à présent !
Enjoy ! :)

Ally se présenta quinze minutes avant l'heure du rendez-vous. Elle avait découvert, plutôt par surprise, que la maison des Moon se trouvait non loin de la sienne, à moins d'une demi-heure à pieds. La jeune fille ne se lassait pas de marcher. Elle aimait se concentrer sur ses pas en ressassant les différents événements de la journée et en réfléchissant aux futurs. Tant pis si le chemin était long de trois kilomètres, ses chaussures s'adaptaient parfaitement à l'asphalte lisse de la route.

Elle se tenait donc sur le perron de la porte, admirant les alentours d'un quartier de style hollywoodien aux nombreuses villas et probablement, les plus chères de la ville. Elle s'en était doutée fortement : en tant que propriétaires, les parents d'Austin n'avaient pas choisi de faire dans le plus discret.

Soudain, alors qu'elle s'apprêtait à presser le bouton de la sonnette, la porte s'ouvrit en grand sur une femme d'âge mûr, aux cheveux mi-longs bouclés blond et aux yeux bleus vifs.

- Oh, tu dois être Ally Dawson... la salua-t-elle plus froidement que la jeune fille ne s'y attendait. J'allais justement chercher Austin. Il est encore à l'usine, il y a eu un petit problème technique.

- Oh, euh... Dans ce cas, je reviendrai peut-être plus tard, murmura la compositrice.

Elle était sur le point de tourner les talons quand la mère d'Austin l'interpella :

- Ally, attends !

Cette dernière pivota afin de rencontrer à nouveau ses yeux bleus.

- Oui ?

- Je suis désolée, nous sommes parties sur de mauvaises bases. Je m'appelle Mimi, dit-elle en lui tendant la main.

Ally hésita quelques secondes avant de la serrer vigoureusement.

- Enchantée.

- Voudrais-tu m'accompagner à l'usine pour ramener Austin ? Ça ne sera pas long, je te promets.

Elle hocha doucement la tête avant de retrousser ses lèvres en un sourire poli. Après tout, peut-être qu'elles pouvaient finir par s'entendre.

Austin fulminait. Si la matinée s'était déroulée sans encombres, il n'en était pas de même pour l'après-midi. Alors qu'il se trouvait dans l'entrepôt où était rangé un bon nombre de matelas fourrés de mousse vico élastique, un incident plutôt embêtant s'était produit. Il était assis par terre, sur le sol glacial de la grande pièce, écoutant d'une seule oreille les explications de différents employés. Tandis qu'il s'apprêtait à se lever quand l'heure de partir venait de sonner, il n'eut pas le temps d'éviter le contenu de la baigne d'un camion. En une fraction de secondes, plusieurs dizaines de kilos de literie lui avaient écrasées les jambes, lui échappant un cri de douleur.

Il se trouvait alors, une heure plus tard, la cheville dans une attelle et reposée sur le siège d'une chaise. Pour un premier jour de stage, il n'y avait pas pire situation plus embarrassante. Il visualisait déjà très bien Dez en train de lui demander de quelle manière il s'était retrouvé en béquilles. Et lui, probablement les oreilles et les joues rouges, lui minauderait que plusieurs matelas deux places lui étaient tombés dessus... Plus gênant, tu meurs !

Alors qu'il patientait depuis maintenant une heure et demie, il entendit le petit cri perceptible non loin de lui. Lorsqu'il se retourna dans sa direction, il fut surpris de découvrir sa mère, accoudée dans l'encadrement de la porte. Et il le fut encore plus, lorsque son regard se posa sur une jeune fille brune à présent familière. Il rougit aussitôt, terriblement gêné qu'elle le voit aussi faible.