47. Mise à mort

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PDV Lydia:

Coincée sous ce cheval à la fourrure sombre dont le sang dégoulinait sur mes vêtements, l'espoir disparaissait à mesure que les pas du titan se rapprochaient de moi, faisant gronder le sol et faisait grandir la terreur en moi. Il m'était désormais impossible de penser clairement et pourtant je parvins à voir ma vie défiler devant mes yeux. Ma rencontre avec Noah, l'infernal quotidien de l'orphelinat, notre départ pour notre nouvelle vie dans notre appartement. Les premiers épisodes de l'attaque des titans. La première fois que je me suis rendue compte qu'Armin était devenu très spécial à mes yeux. Mon arrivée à Trost et ma rencontre avec mes nouveaux amis, avec Armin. La première fois qu'il a posé les yeux sur moi. L'après-midi au lac. Notre première expédition, les bêtises de Noah. Nos fous rires, nos larmes, nos soulagements, nos plans, tout ça se déroulait sous mes yeux comme un triste film prenant fin. Des larmes de regrets coulaient le long de mes joues et s'écrasaient durement sur le sol. Je ne serais pas en mesure de dire au revoir à Armin, ni à ma sœur, ni à aucun de mes amis.

Moi: Pardon Noah. J'ai échoué si vite. Je suis tellement désolée.

???: Ne baisse pas les bras trop vite!

Je relevais la tête mais ne perçus rien. En revanche, j'entendais des pas à échelle humaine se rapprocher de moi. Qui pouvait être cette personne complètement inconsciente? Une sale tête de cheval apparut au-dessus de moi. Ce n'était pas possible. Ce n'était pas vrai. C'était juste une illusion.

Moi: J-Jean?

Jean: Pas le temps de discuter! Il faut te sortir de là!

Il commença à tenter de pousser la carcasse du cheval mais ne parvenait pas à le faire bouger suffisamment pour que je puisse me dégager. Le titan approchait de plus en plus et menaçait maintenant de nous tuer tous les deux. Moi, j'étais seulement spectatrice. Je ne pouvais rien faire. Ni bouger pour aider Jean, ni arrêter ce titan de malheur qui menaçait maintenant nos deux vies.

Nos deux vies...

Non! Je ne pouvais pas accepter de le laisser s'entraîner dans ma chute! Son visage était empli de désespoir lui aussi, il ne faisait aucun doute qu'il se laissait guider par ses sentiments.

Moi: Jean! Tu dois partir immédiatement ! Il est hors de question que tu meurs avec moi!

Jean: Je te laisserais pas là!

Moi: T'as pas le droit de mourir! RESSAISIS-TOI!

Jean: NON! Je n'ai pas dit mon dernier mot!

Moi: ARRÊTES! DÉGAGES DE LÀ! Vas prévenir le major que je ne viendrais pas! Dis à Noah et Armin que je les aime! Mais SAUVES TOI!

Jean: NON! Tu leur diras toi-même! J'ai promis à Noah que je veillerais sur toi! Il est hors de question que je te laisse là.

Des larmes dévalaient mes joues sans retenue ni pudeur. Elles signaient la fin. Je pouvais maintenant même apercevoir la masse titanesque au-dessus de nous, nous faisant de l'ombre dans ces derniers moments de jour. Elle nous surplombait de manière menaçante comme si rien ne pouvait plus l'empêcher de nous mettre à mort tous les deux.

Moi: JEAN VAS-T'EN LE TITAN EST LÀ! DÉGAGE!

La panique envahit totalement mon corps et je tentais de me débattre en vain. Tout comme Jean refusait de me laisser tomber et tentait tout pour me dégager de ce piège mortel. Mais soudainement, des bruits stridents que je connaissais bien nous redonna une lueur d'espoir. Je levais les yeux au ciel et Jean avait fait de même stoppant temporairement sa lutte acharnée. Au-dessus de nous, dans le ciel, volait librement un de nos camarades à l'aide d'un équipement tridimensionnel. C'était tout bonnement la chose la plus belle que j'avais vue de ma vie. Un oiseau libre, voilà à quoi ressemblait cet homme qui venait de trancher la nuque du titan d'un coup de sabre très net. Le géant s'écrasa au sol lourdement à côté de nous et commençait à s'évaporer réchauffant l'air devenu frais à cause du soir. Mais ni Jean ni moi, ne daignait à bouger et continuer à fixer avec des yeux ébahi notre sauveur, qui n'était autre que Gustave. Ce bougre n'avait apparemment pas perdu de temps pour s'améliorer et me dépasser dans toutes les matières. Mais une chose est sûre, c'est que Gustave venait de me sauver la vie. Gustave se posa précipitamment au sol et courut jusqu'à nous.

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