UNTIL I GO BLIND | shinso fanfiction

34. Yaò Meilin

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Je venais de lancer l'enregistrement sur le vieux caméscope de Neru. J'avais attendu que Shinso et Kinjou soit tous deux partis petit déjeuner ou se doucher pour avoir la chambre à moi toute seule. Je saisis l'appareil dans mes petites mains, et le tournai vers moi. On ne voyait à l'écran qu'un cadrage maladroit qui ne laissait dépasser que mes lèvres gercées.

Je soupirai, puis réarrangeai ma touffe de cheveux blancs.

— La vie ne m'a jamais parue très savoureuse...

***

Une heure plus tard, je portais des lentilles de couleur grise et une perruque aux longs cheveux blonds cendrés. Une mesure nécessaire pour que la société ne me retrouve pas. Il fallait dire que moi-même, en me regardant dans un miroir, j'avais du mal à me reconnaître. Ça faisait une éternité que je n'avais pas eu les cheveux aussi longs.

Je me trouvais en face de Hitoshi, dans la salle de bain. Il m'avait aidée à installer ma fausse chevelure.

— Je te préfère au naturel, avait-il dit en se grattant la nuque.

— Oh euh ouais... merci, avais-je bégayé.

Le truc, c'est qu'à chaque fois que je croisais son regard, je ne pouvais m'empêcher de penser à la chaleur de ses lèvres contre les miennes. Du coup, je faisais de mon mieux pour ne pas que ça arrive en baissant les yeux.

— Tu penses à hier soir, pas vrai ? demanda-t-il subitement.

— Comment tu sais ? m'exclamai-je.

— On lit en toi comme dans un livre ouvert, expliqua-t-il sur un ton narquois.

J'ai toujours cru que ce n'était qu'une expression. La preuve que non.

— C'était ta première fois ? demandai-je en osant enfin affronter son regard.

— Ouais. Et toi ?

— Aussi.

J'avais beau n'avoir aucune expérience, je savais qu'il embrassait bien pour quelqu'un dont c'était le premier baiser. Je n'arrivais toujours pas à m'en remettre, Hitoshi fucking Shinso m'avait embrassée.

— On peut faire comme si ça n'était pas arrivé, ou bien on peut le refaire, dit-il l'air moqueur.

La situation l'amusait, j'en étais sûre. Il prenait toujours un malin plaisir à me voir gênée. Mais cette fois-ci, ça ne se passera pas comme ça.
Je m'avançai soudainement vers lui, et passai mes bras autour de son cou. Puis, je plaquai mes lèvres contre les siennes. Il ne bougea pas pendant quelques secondes, les yeux écarquillés, puis répondit tendrement au baiser. Je fermai les paupières.

Merde merde qu'est-ce que j'étais entrain de faire ??

J'essayai de calmer ma respiration et intensifiai le baiser. Ses doigts se baladèrent dans mon dos, décrivant des arcs de cercle. Il me tenait très délicatement sur les côtés, comme si j'étais en verre.

Quelqu'un toqua à la porte.

Nous nous séparâmes prestement et je criai une réponse. Mon corps était déjà en manque de sa bouche et de son toucher. Il me regardait avec tant de tendresse et de douceur que j'aurais pu fondre.

— Je suppose qu'il est temps de faire nos au revoirs, murmura-t-il.

— À bientôt, Hitoshi, répondis-je en caressant sa joue.

Il attrapa ma main et l'embrassa.

— Reviens vite.

Puis, j'ouvris la porte et découvris Kinjou, une main sur la hanche et un sourire satisfait.