UNTIL I GO BLIND | shinso fanfiction

05. j'ai un plan

 Elle se stoppa net en se rendant compte qu'elle en avait encore trop fait. Oh non, il allait la trouver bizarre. Ce qu'elle était, au fond.

Son interlocuteur la fixait intensément, concentré. Puis, il répondu d'un air très sérieux :

私が盲目になるまで

« 𝐔𝐍𝐓𝐈𝐋 𝐈 𝐆𝐎 𝐁𝐋𝐈𝐍𝐃 𝐜𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐜𝐢𝐧𝐪 ༄

cậu có vui không? klaf
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 - Je les préfère avec de la moutarde.

 - ...

 - ...

 - Haaa... Atchoum !

 Et elle éclata de rire sous son regard satisfait.

Le serveur déposa grâce à son alter -des tentacules oranges, un Bubble Tea au café pour So, et un autre au matcha pour la jeune fille aux cheveux blancs. Elle commença à siroter la boisson, les sinus en fête, et dû reprendre une grande inspiration pour ne pas s'étouffer. Yoko avait vraiment l'air fine à renifler avec ses yeux humides. Satanés chats. Ce n'était clairement pas comme ça qu'elle imaginait son premier rendez-vous.

Le garçon lança en se raclant la gorge :

 - Alors... Tu habites ici depuis quand ? Il ne me semble pas t'avoir déjà croisée auparavant.

 Son téléphone était posé entre eux face contre la table. Il portait le même sweat gris que dans la supérette, et une montre noire à son poignet.

 - Oh en fait j'ai déménagé quelques semaines avant la rentrée, répondit-elle. Avant, j'habitais à Haichuan, en Chine. Ça étonne beaucoup de personnes car mon nom et mon prénom sont japonais, et que je suis bilingue, mais j'y ai vécu depuis ma naissance.

 - Je vois, dit-il en appuyant son menton sur la paume de sa main. C'est vrai que c'est intriguant, pourquoi tu n'as pas un nom chinois ?

 - J'ai hérité de celui de mon père, qui lui est japonais. Ensuite, je n'ai aucune idée de pourquoi mes parents m'ont appelée comme ça. C'est comme si je n'avais aucunes racines de mon pays. J'ai toujours été une étrangère sur mes propres terres, et je le suis où que j'aille, c'est plutôt pathétique. Mais, ma mère s'appelait Shan Liu, c'est jolie non ?

 - S'appelait ?

 Yoko ne répondit pas, et continua de sourire comme si de rien n'était. Elle parlait toujours de sa mère au passé, pour éviter les malentendus. S'en suivait habituellement un silence gênant après lequel la personne s'excusait. Suite à quelques secondes de réflexion, le visage toujours aussi neutre, il ajouta :

 - Tu sais, je pense que les morts gardent toujours leur nom. Ce n'est pas parce qu'on t'enterre que tu perdras ton identité. Donc tu peux dire qu'elle s'appelle Shan, et c'est en effet un beau patronyme.

 Elle écarquilla les yeux. Il avait prononcé le mot mort sans filtre. Je rêve où il vient de me faire la morale ?

Puis, elle ne put s'empêcher de glousser.

 - En parlant de nom... Pourquoi tu m'as menti sur le tien ? l'interrogea-t-elle.

 Utiliser le pronom "tu" lui faisait une drôle de sensation. C'était comme s'ils se connaissaient, comme s'ils étaient assez intimes pour qu'elle se permette de s'adresser à lui de telle façon. Ça lui plaisait en quelque sorte. Elle voulait répéter en boucle son prénom et lui dire "toi" droit dans les yeux.