Noms latins

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Le lendemain matin, alors que Luna ouvrit les yeux, la fenêtre de sa chambre était toujours ouverte, traduisant l'entrée intempestive confirmée de Jacob par la fenêtre la nuit dernière. Dès le matin, le coucou hurlait déjà son sempiternel cri dans les fôrets vallonées et embrumées de la résèrve. L'odeur de pin eu finit de réveiller complétement Luna qui se leva avant de s'habiller pour descendre. En bas, la maison dormait encore. La jeune femme aux cheveux blancs se pencha au dessus du canapé ou Jacob dormait, il avait revêtu un sweat cette fois. Perdu dans ses songes, il avait l'air moins crispé, tendu et en colère. 

Lunares décida alors de préparer le petit déjeuner : galettes de pains cuites à la poêle dans l'huile d'olive et les herbes de provence. Elle posa également sur la table une bouteille de jus d'orange frais, dubeurre demi-sel ainsi qu'un bol de salade de fruit. Tout en mordant dans sa galette chaude, elle scruta le jeune homme avidemment. 

Il représentait un mystère pour elle. Il semblait à la fois la détester mais ne pas lui vouloir du mal. En fait, il semblait agacé par sa présence, embarassé par sa simple présence, ce qui gênait beaucoup Luna qui ne savait pas comment réagir face à cet embarras. Hier soir, elle cherchait avant tout à calmer le garçon et à discuter avec lui mais elle semblait avoir fait pire que mieux, encore. Attristée, elle n'entendis pas le fauteuil roulant de Billy tout de suite.

Il arriva dans le salon et remarqua tout de suite son fils affalé dans le canapé. Il bougonna dans sa barbe et vint seccouer Jacob par l'épaule doucement. Celui ci ouvrit à demi les yeux, encore tout engourdis de sommeil.

-Fils. Tu n'est pas revenu plus tôt hier soir. 

Jacob s'apprêtait à répondre mais Billy le coupa aussitôt :

-Viens prendre le petit déjeuner que Luna a préparé on en reparlera plus tard.

La jeune fille détourna le regard aussitôt, se leva pour prendre des assiettes pour Billy et son fils, histoire de s'occuper les mains et ne pas montrer ses rouges de honte de les avoir épiées. Elle s'activa en silence alors qu'ils étaient tout deux à table, leur servit des galettes et un bol de fruits. Billy s'amusa de son énergie soudaine mais capta bien la tension électrique négative entre Jacob et Luna.

-Alors comme ça, fille, tu aimes la forêt ? 

-Oui, je l'ai toujours aimée pour différentes raisons.

-Lesquelles ? Si ce n'est pas trop indiscret bien sûr... Ria affectueusement Billy.

-Oh... et bien, j'ai toujours aimé observer pendant des heures le détail de chaque plante, insecte, animal. J'ai même finis par m'acheter un petit livre pour connaitre le nom latin de tout ce que je croisais... Je jouais aussi des après midi entières dans les cours d'eau à pêcher des écrevisses, attraper des poissons dans mon sceaux bleu. Au delà de ça, quand j'ai grandis, je l'aimais toujours autant mais pas pour les mêmes raisons. Je l'aimais dans tout ses états : ensoleillée, pluvieuse, sèche, humide, froide, dans la nuit, dans le jour. J'aime son effervescence, quand tout se réveille la nuit : les grillons qui crient de joie, l'odeur du foin, la lune, immense et ronde et blanche, les étoiles, les constellations, les nouveaux parfums, les bruits des gros animaux, leur sabot qui tapent le sol, leur souffle rauque... 

Luna se mit à rougir à nouveau, constatant qu'elle venait de déborder. Elle baissa le regard, ne voulant pas croiser le regard de Billy et encore moins celui du jeune brun. 

-Je suis désolée, je voulais pas... Enfin, j'en ai trop fait. Je n'aurais pas dû dire tout ça.

-Non, non. ça n'est pas ridicule. J'aime bien ta passion et j'aime la façon dont tu parles de la nature, c'est très beau ces images. On dirait que tu cherche à être en communion avec elle, je me trompe ? 

-Je crois que dans le fond, tu dois avoir raison. Fit elle d'une toute petite voix,peu convaincue par elle-même.

Un long silence s'écoula alors quand Billy le rompit, l'air taquin et malicieux :

-Chêne ?

-Hein ? Questionna la jeune femme, surprise.

-Chêne. Répéta le vieil amérindien tout en souriant.

Lunares comprenant soudain ce qu'il lui demandait, chercha dans les tréfonds de sa mémoire le nom latin de celui-ci.

-Quercus ! Finit elle par proclamer.

-Abeille ?

-Anthophila ? 

-Bien ! et chouette ?

-Laquelle ?

-La chouette hulotte, par exemple.

-Striz aluco !

-Strix aluco. Répondit Jacob comme exaspéré par ce petit jeu. 

Billy soupira soudain tout en finissant sa galette. Le comportement de Jacob le consternait déplorablement. 

-Je vais justement aller faire un tour dans les bois, je crois. Lâcha soudain la jeune Eternity.

Jacob la regarda soudain en ouvrant des yeux ronds comme des balles de tennis.

-Non ! Hurla l'amérindien mûr. Je veux dire... Va y avec Jacob.

-Papa ! Fit le jeune homme en se levant précipitemment de sa chaise. 

-Jacob. S'il te plait.

-Super, Baby Siter tout l'été pour que madame ne se perde pas dans les bois. 

-Jacob. Insista durement Billy. 

Son ton était sans appel.

Le brun sortit de la maison avec précipitation, tandis que la jeune femme, sans savoir pourquoi, le suivis. 


Witchee [Twilight]/(Fan Fiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant