Je Peux T'embrasser ?

83 8 2
                                    

Sur le chemin du retour, l'ambiance était étrange, nous ne savions pas comment nous comporter. Nous n'étions plus réellement amis mais pas non plus en couple. Je ne savais pas si je devais faire comme si de rien n'étais. Dans le doute, j'ai allumé la radio pour que personne n'est à parler.

Une fois à l'appart, l'atmosphère fut plus détendue, nous avions nos habitudes. Newt s'assit dans le canapé et alluma la télé tandis que je préparai à manger. Mes mains exécutaient mécaniquement la préparation des carbonara pendant que mon esprit vagabondai. Depuis combien de mois, nous ne sommes plus de simple amis ? Je pense que les choses se sont faite petit à petit. Habiter ensemble à du changer des choses...

Perdu dans mes pensées, je n'entendis pas Newt se levai. Je sentis son corps svelte se glisser derrière moi. Il enroula timidement ses bras autour de ma taille et posa sa tête sur mon épaule. Je fut surpris par ce geste mais je ne relevai pas. Mes mots étaient coinçaient dans ma gorge. Avec Newt j'avais l'habitude de prévoir ses comportements, je savais toujours comment réagir comme un réflexe mais là j'étais démuni face à cette nouvelle relation que j'entretenais avec lui. Toute ma spontanéité s'était envolée. Son souffle dans mon cou me désarçonnait plus que prévu. Après un moment de réflexion, je posai mes mains sur les siennes. Nous ne bougions pas, ce moment était trop précieux pour que nous lʼinterrompions. Ce qui m'étonna ce fut l'absence de tension sexuelle. Quand j'étais aussi proche physiquement de quelqu'un c'était souvent une invitation à plus mais, à cet instant, l'idée ne m'a même pas effleuré l'esprit. Son corps contre le mien me suffisait.

L'alarme pour les pâtes sonna. Newt se détacha doucement de moi et alla s'installer à table :

-J'ai une question hyper importante, annonçait-je solennellement en m'asseyant.

-Oui ? Demanda-t-il inquiet. Le ton que j'avais pris l'avait stressé.

-Il va falloir que tu m'explique pourquoi il y avait autant de fruits dans vos peintures ce soir ?

Il rit face à la question anodine que je lui avait posé. Je me félicitai intérieurement d'avoir remit l'ambiance.

-C'était des natures mortes, idiot. Rétorqua-t-il sur un ton faussement désespéré.

La soirée continua sur cette lancée jusqu'au moment d'aller se coucher. Quand les assiettes furent débarrassées, Newt me regarda gêné. Il ne savait pas si s'était déplacé de dormir avec moi je pense.

-Ne me regarde pas avec cette tête de cockers, tu dort dans ma chambre ce soir ! Lui dit-je avec assurance.

Un sourire discret se greffa sur son visage.

-Brossage de dent et au dodo ! Ajoutai-je.

Dans la salle de bain, Newt me mit "accidentellement" du dentifrice sur la joue. Je lui rendit son coup. Et de fil en aiguille nous nous sommes retrouvé avec la figure barbouillé de dentifrice et un fou rire en prime. Je comptais bien me venger de cette attaque gratuite. Je le pris dans mes bras, l'emmena dans mon lit et le chatouilla sans pitié. Je l'immobilisai et nos regard se croisèrent. Nous avions arrêté de rire. Je vis dans ses pupilles que l'heure n'étais plus au jeu. Ces yeux pleins de sous-entendu me fit mal au bas du ventre. Mes yeux se dirigèrent vers sa bouche. Je l'avais souvent regardé ces derniers jours mais c'était la première fois que je pouvais réellement espérer la toucher. Que je détaille ses lèvres si longuement le fit déglutir. J'aimais beaucoup cette nouvelle facette de lui que je découvrais. Je remontai mon regard sur ses yeux et lui demanda doucement :

-Je peux t'embrasser ?

Il esquiesca.

Je posai délicatement mes lèvres sur les siennes, j'avais envie d'y aller doucement. Je ne voulais pas le brusquer. Je voulais prendre le temps de découvrir le goût de ses lèvres, sentir son poul s'accélèrer, voir ses joues rosirent. J'avais détendu mon emprise et il en profita pour agripper mes cheveux. Lui qui avait l'habitude d'être assez réfléchis ne l'étais pas du tout. Je le sentais dans l'urgence. Peut-être avait il cette envie depuis plus longtemps que moi. Il s'empressa de forcer l'accès à ma bouche et scella nos deux langues. Cet initiative de sa part me fit tourner la tête. Ma décision de le ménager fut aussi courte que les résolutions lors de la nouvelle année. Je lui attrapai les hanches pour les caler bien en dessous de moi et commençai à lui embrasser le cou. Je lui fit même un succon. Je me surpris par cet élan de possissivité, cela ne m'arriver jamais. Mais tout est différent avec Newt me dit-je. Je le voulais pour moi. J'embrassai chaque partie de son corps. J'aimais les frissons que mes lèvres sur sa peau produisaient. Il passa ses mains sous mon tee-shirt et me l'enlèva furtivement. Les vêtements tombèrent un à un sur le parquet. Nous étions en caleçon toujours moi au dessus. Je le sentis moins à l'aise tout à coup, comme si il n'étais plus réellement avec moi.

-Ça va ? Lui demandai-je doucement.

Il haussa les épaules. Je me posai à côté de lui et le regardai démuni. J'avais peur d'avoir mal fait. Il se cala contre mon torse et fit des petits cercles sur ma peau. Je compris qu'il n'allait pas parler en premier :

-Qu'est ce qui se passe ? J'ai fait quelque chose de mal ? Demandai-je un peu inquiet.

-Non mais j'ai juste pas envie d'en parler. Est ce qu'on peut dormir ?

Je ne savait pas trop comment réagir devant ce changement si brutal. Devrai-je insister ou le laisser tranquille. Face à ce Newt si fermé j'optai pour la deuxième option.

-D'accord, finis-je par répondre.

Je le pris dans mes bras et lui carressai les cheveux. Je lui soufflai un "bonne nuit" pour le rassurer, nous étions toujours Newt et Thomas et sur ce point ça ne changerai pas.

A voirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant