Chapitre 6 Partie 2 PDV de Punk

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Je ne veux plus bouger, même si mon avenir est en train de se jouer dans la chapelle, je suis au paradis. Je n'ai pas ouvert la bouche, je n'aurais pas pu, je suis toujours là, la tête sur les cuisses de ma furie, elle caresse mes cheveux tout doucement, sa tendresse apaise mes démons. Je n'ai pas peur de la sanction, car elle est auprès de moi, et c'est dans cette position que le prez me trouve.

Bear : " Punk à la chapelle ! "

Je me relève à contre-cœur, voir la peur dans les yeux de ma furie me secoue, personne ne s'inquiète pour moi en général.

Punk : " Ça va aller mon cœur, tu m'attends ? "

Abigaele : " Je ne bouge pas. "

Je dépose un baiser sur son front et pénètre dans la chapelle.  Je fais face à mes frères,  sans baisser les yeux ; oui j'ai merdé, mais j'assume.

Bear : " A l'unanimité, les gars ont décidé que ta sanction serait la rétrogradation au rang de prospect pour une durée de six mois ; tu reprendras ton grade à la fin de cette période.  Durant ces six mois, tu intégreras à ton planning six heures par semaine d'aide au foyer des anciens combattants.  De plus tu te soumettras à un test urinaire toutes les semaines pour vérifier que tu n'as pris aucune drogue. "

Je pousse un soupir de soulagement et je pense à Gun : c'est le genre de punition qu'il kiffait. Même si je sais que je vais en chier, je suis heureux de ne pas perdre mon club.

Bear : " La messe est dite, foutez le camp  ! "

Mes frères sortent et je m'apprête à en faire autant, quand le prez m'arrête.

Bear : " Tyler , tu restes ici ! "

Oh! putain, il y a bien vingt ans qu'il ne m'a pas appelé par mon prénom,  je ne sais pas ce qui m'attend, mais c'est flippant, je ne parle jamais à mon père, toujours à mon prez, et je ne sais pas ce que ça va donner.

Bear : "  Mon fils, ne t'imagine pas que tu vas t'en sortir comme ça, assieds-toi, je pense qu'on a beaucoup de choses à se dire. "

Je m'assieds, raide comme un piquet, je suis super mal à l'aise avec ce qui m'attend.

Bear : " Première chose, petit con, sache que je n'aime pas que mon club, car je t'aime beaucoup plus que tout. Apprendre que mon fils joue avec sa vie depuis des mois au lieu de me parler, de me demander de l'aide, j'ai juste envie de te foutre une putain de raclée. "

Punk : " Te dire quoi prez ? Que ton abruti de fils est devenu une merde de junckie comme sa pute de mère ? Que  je suis tellement minable, que je n'ai pas su protéger mon ami et la femme de mon frère ? que par mon incompétence ton parrain est mort ? Qu'après ça, mes cauchemars étaient si violents que j'avais peur de dormir ? Quoi d'autre ? Ah, oui, je suis si merdeux, que j'ai blessé la femme que j'aime depuis des années.  C'est ça que tu veux entendre, ou peut-être que tu préfères que je te dise que je ne veux absolument pas être le brave petit soldat que tu as formé, je ne veux pas être président,  ça fait des mois que je me défile, car je sais que tu veux me transmettre le flambeau,  mais j'en veux pas de ton putain de flambeau, j'ai mon rôle de sergent d'armes que j'aime alors "papa ", j'ai été assez honnête avec toi ? "

Je suis à bout de souffle, mais libéré de ce poids, mon père, lui, est livide. Il s'assoit sous la violence de mes paroles.

Punk : " Tu es content de savoir que tu m'as gardé pour rien, que la seule chose que tu attendais de moi,  je n'en veux pas, que jusqu'au bout je serai ta plus grosse erreur ?  "

Bear : " T'entends la merde qui sort de ta bouche ? Tu es mon fils, ma plus belle victoire,  je n'aimais pas ta mère, tu ne faisais pas partie de mes  projets ; avec mon mode de vie, jamais je n'aurais voulu y inclure un enfant,  mais quand l'infirmière m'a collé dans les bras le minuscule morveux braillard que tu étais, ma vie s'est tournée vers toi, tu es devenu mon monde. Tu ne veux pas être président ? OK,  on en discute, ne te mets pas un tas de merde en tête,  je ne t'ai pas élevé pour devenir président, mais pour être heureux, oui, j'aurais aimé que tu prennes la relève, mais tu ne veux pas, pas de soucis, je respecte ton choix. Quand ta mère s'est barrée en te laissant, putain, c'était le plus beau cadeau qu'elle m'aie fait. J'étais mort de trouille qu'elle parte avec toi, ou qu'elle te fasse du mal quand elle était défoncée, je ne te laissais jamais seul avec elle. Tu es ce que j'ai fait de mieux dans ma chienne de vie, et je suis fier  de l'homme que tu es, de tes choix et de ton tempérament.  Je sais que je n'ai pas été le meilleur père du monde, et que la présence d'une mère t'a toujours manquée,  mais je n'ai jamais voulu que ton bonheur. "

THE ROAD DEVILS Tome 2 PUNKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant