THE ROAD DEVILS Tome 2 PUNK

Chapitre 1 Partie 2 PDV de Abigaele

   Salut mes loulous, moi c'est Abigaele,  j'ai vingt-six ans, je suis tatoueuse,  et vous me connaissez, car je suis la petite sœur du beau gosse dans le tome 1, vous savez celui sur lequel vous avez bavé, ne faites pas les innocentes, je sais que vous avez bavé, parce que si c'était pas mon frère, moi aussi j'aurai bavé.  Mo et moi avons été séparés quelques années,  quand il est parti à l'armée, mais à la mort de tante Magda, mon ange gardien, plus rien ne me retenais,  alors j'ai traversé le pays pour aller retrouver mon frère, ma seule famille.  Je ne savais pas à quoi m'attendre, mais j'avais besoin d'un nouveau départ  Et vous savez quoi ?  J'ai été servie en nouveautés, j'ai découvert un tout nouveau monde, mon frère était devenu un biker, il vivait avec ses "frères " dans un club ultra protégé,  avec en libre service  tout un tas de pétasses, c'est pire qu'au marché, ces nanas, tu les as à peine regardées que c'est portes ouvertes, aucun respect d'elles-mêmes. Mais j'ai aussi rencontré mon binôme, mon double, ma Clara ; elle représentait tout ce que je voulais être, libre folle et totalement assumée. Elle m'a permis d'éclore, et de vivre de ma passion pour l'art, même si c'est loin de la rigueur de l'école d'art. Elle m'a fait découvrir le monde du tatouage, et je m'y suis épanouie comme un poisson dans l'eau.
Je continue de peindre dans le huit clos de mon atelier où seule Clara met les pieds, elle est d'ailleurs la seule à savoir que je peins. 

Au milieu de cette faune hétéroclite,  il y a lui, Tyler, dit Punk, le meilleur ami de mon frère,  quand ses yeux gris presque noirs ont croisé les miens, mon monde est sorti de son axe pour se greffer au sien, sa fossette au menton et sa mâchoire carrée ont émoustillé mes ovaires.  Je n'ai plus vu que lui, sauf que lui ne me voit que comme la petite sœur casse-couille de son frère. Du coup, je l'emmerde autant que je peux, comme ça je ne suis pas complètement transparente,  il s'intéresse un peu  à moi, même s'il n'en ressort rien de positif, c'est toujours mieux que l'ignorance. Mais depuis des années, j'ai pris cher à le voir baiser ses putes sans la moindre étincelle de respect pour moi, parfois même devant moi, je suis souvent rentrée chez moi le cœur en lambeaux  et la tête en vrac. Parfois je surprends son regard sur moi, et je me dis qu'il y a de l'espoir, mais quasiment aussi vite, il se charge avec plaisir de tuer dans l'œuf tout étincelle naissante. Il y a un an, mon frère a rencontré sa femme , cette fille est géniale, et je l'ai de suite adoptée.  Elle a fait de Mo un homme respectueux, aimant, avec un but : protéger sa famille et être heureux.  

Aujourd'hui, nous sommes tous réunis dans la salle d'attente de l'hôpital, car mon frère va devenir papa, même si depuis l'arrivée de Céleste dans sa vie, il a endossé ce rôle pour elle avec fierté et bonheur, mais là, c'est un bébé, j'ai hâte de voir mon frère, le gros biker baraqué habillé de cuir avec un tout petit bébé dans les bras. Secrètement, je les envie, leur connexion est  exceptionnelle, ils n'ont pas besoin de parler pour se comprendre et ont ce besoin constant  de se toucher, le regard que pose mon frère sur sa femme est juste magnifique.  Moi, le seul homme qui me fait vibrer me regarde comme un moustique collé à la visière de son casque. Je voudrais tellement qu'il me regarde comme si j'étais son monde. Depuis qu'il a été attaqué par les Black Moon, il est plus sombre qu'avant, je le surprends souvent, le regard absent perdu parmi ses démons.  Dans ces moments là je n'ai qu'une envie, le serrer dans mes bras pour absorber un peu de sa douleur,  mais jamais il ne me laissera l'atteindre ainsi. La seule fois où je l'ai vu vulnérable, c'est quand Doc a dû l'endormir après sa crise de rage quand il a su qu'Angéline avait été enlevée. Là, je l'ai eu pour moi toute la soirée et la nuit, et même si j'étais bouffée par l'angoisse et la peur pour ma famille, mes yeux ont fait le plein de lui , cette nuit là m'a permis de créer mes plus belle toiles, celles que personnes ne verra jamais, celles qui ne sont qu'a moi . Le réveil, par contre, a été plus que brutal,  j'ai eu le malheur de m'endormir en lui tenant la main et quand il s'est réveillé, il a fait preuve d'une cruauté dont il n'avait jamais usé auparavant, me hurlant de foutre le camp, que je n'avais rien à faire là,  que je n'avais même pas été foutue de rester éveillée, que j'étais incapable de faire ce qu'on attendait de moi. J'ai quitté sa chambre complètement anéantie, j'ai fui le club sans prévenir qui que se soit en plein confinement,  je me suis enfermée dans mon appartement et j'ai pleuré pendant des heures.  Quelques heures plus tard, Clara m'a rejointe, elle m'a prise dans ses bras, j'ai encore longuement pleuré. Une fois la crise passée,  elle m'a expliqué tout ce qu'il s'était passé, j'ai pris une douche , et nous avons rejoint la famille à l'hôpital pour prendre des nouvelles d'Angéline et soutenir mon frère. 

Lorsque tout fut rentré dans l'ordre et même si nous avons perdu Gun, la vie à repris son cour, Punk a essayé de s'excuser, mais quelque chose c'était brisé en moi ; depuis je le fuis,  même si je dois en crever, j'ai décidé de mettre un terme à cet amour à sens unique, j'ai enchaîné quelques histoires, mais depuis un mois et demi, je sors avec Chris, un avocat de trente-huit ans que j'ai rencontré au salon. Je ne suis pas amoureuse,  mais vu où l'amour m'a conduite, je préfère la sécurité d'une relation tiède plutôt que la douleur que cause un amour passionnel.  Et physiquement, ce mec baise comme un dieu et ça ne gâche rien. Je ne l'ai présenté à personne, pas même à Clara, car je sais qu'elle essaierai de me faire changer d'avis. Pour elle, Punk est l'homme de ma vie. Je passe mon temps à lui dire d'arrêter les pétards, car il n'y a qu'elle qui pense ainsi, sans compter qu'à chaque fois mon cœur se serre.

 J'aime pas attendre, et là, ça fait des heures qu'on est ici à attendre que mon petit homme pointe le bout de son nez ; j'ai tellement hâte de pouvoir le prendre dans mes bras. Mon frère arrive une heure plus tard, des larmes plein les yeux, l'émotion faisant vibrer sa voix pour nous annoncer la naissance de son fils. Après les félicitations et les embrassades, notre smala quitte l'hôpital afin d'attendre la connexion en live au MC  L'abruti et moi avons la chance de voir le bébé en vrai,  mais c'est normal, vu que je suis sa marraine, par contre , je ne vois pas pourquoi l'autre crétin s'incruste . En entrant dans la chambre, mon regard se pose sur Céleste tenant Édouard dans ses bras (d'ailleurs, je vais devoir lui trouver un beau surnom, car Édouard c'est à chier, sans vouloir t'offenser Gun) j'ai un pincement au cœur en pensant à lui, bientôt un an qu'il nous a quitté, il aurait été si heureux de connaître mon petit homme. 

Je suis en admiration devant tant de perfection,  quand l'autre avorton commence à me chercher , on s'envoie chier un peu , mais mon frère m'assassine  en nous annonçant que je suis la marraine, certes,  mais l'autre benêt est le parrain. Merde, fait chier, ça devait être mon petit bout de bonheur , et maintenant je vais devoir le partager avec lui . Quand mon frère me dépose son bébé dans les bras, mon cœur fond devant ce petit être si beaux et si fragile.  Un peu plus tard, je reçois un SMS  de Chris  qui m'informe qu'il m'attend sur le parking, car se soir nous sortons. Je salue la famille et pars rejoindre mon copain,  encore un peu chamboulée par toutes les émotions accumulées. Sur le parking, Chris m'attend, appuyé sur sa Lexus noire, il est mortellement sexy dans son costard gris, la chemise légèrement ouverte. Il me regarde comme un affamé devant son plat préférée et j'adore voir le désir dans  son regard et c'est pas l'état de ma culotte qui pourrait dire le contraire. Je me dirige vers lui, et notre échange de salive est tout sauf innocent, il plaque ses mains sur mon cul, et frotte son érection contre mon ventre, je mouille comme une malade. Je pourrais lui grimper dessus au milieu du parking, si j'avais pas la trouille que mon frère lui tire une balle dans la tête en nous voyant dans cette position. Je le lâche à contre-cœur et scrute les alentours pour vérifier que nous n'avons pas été grillés, quand mon regard croise celui de l'autre bouffon au bout du parking, qui nous observe le visage sombre. Je le fixe et lui envoie mon plus beau sourire de garce tout en collant ma main au cul de Chris. Nous montons dans sa voiture, moi affichant un air triomphant,  heureuse pour une fois que ça ne soit pas moi qui reste en arrière blessée par son attitude.