Un passé douteux

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« J'ai tenté de te haïr, mais ton odeur ne veut pas partir. Je n'arrive pas à trouver l'envi et la motivation de changer de vie. De me fabriquer une nouvelle identité, de recommencer ma vie à zéro. Mon passé me rattrapera toujours, IL me rattrapera toujours. La haine et la rancoeur que j'éprouve ne cessent d'augmenter. J'arrive à faire outre mais je veux seulement que tout ça s'arrête.
A chaque fois que je pense à un mot, que je fais un geste, que je respire, je pense à lui. Il ne veut pas sortir de ma tête.
Je me rappelle lorsque je sentais ses larmes couler sur mon visage, il me serrait fort contre lui en disant que ce n'était pas de sa faute, qu'il était comme ça. Sa tristesse me déchirait le coeur, mais il a fini par le déchirer pour de bon. »

La solitude la rongeait, je ne pouvais entendre qu'un mot sur deux de là mais elle avait l'air de parler seule.
Peut être qu'elle se filmait en train de parler, comme une sorte de vidéo d'adieu ? J'espère pas bordel.
Comment je peux penser à des choses aussi sombres.. peut être qu'elle a juste besoin de se confier à quelqu'un ?
Je la vois prendre sa robe de chambre rose bonbon, ce qui n'était pas trop en raccord avec le reste de sa tenue sombre et son humeur je vous l'accorde. Elle avait l'air d'avoir froid, son chauffage ne marchait plus, elle n'avait pas de cheminée. Et si les personnes qui étaient venues la voir cette nuit étaient là justement pour réparer son chauffage ? Mmh, je doute fort, elle n'aurait pas réagi de la sorte. Son regard semblait moins vide qu'avant. Autrefois je pouvais me noyer dedans. La couleur marron noisette de ses yeux était merveilleuse, ils ont l'air de s'être éclaircis depuis. Serait-ce un début de joie ? Le vide qu'il y a en elle est-il en train de s'évaporer ? Je l'espère.
A la lumière, ses yeux devenaient plus verts. De magnifiques yeux hazels qui me faisaient penser aux feuilles d'un arbre au mois d'automne.
Mais ses yeux étaient sans cesse dirigés vers ce paysage, en face de son balcon. Ses yeux suivaient tristement les nuages cotonneux qui effaçaient de temps à autre le bleu du ciel.
Ses yeux vifs et toute sa physionomie annonçaient le plaisir de la vengeance.
Elle avait l'air d'avoir une idée en tête, c'était la première fois que je la voyais sourire mise à part quand elle danse. Ses cheveux dans le vent lui donnait de l'assurance, je pouvais sentir son parfum jusque là. Cette femme est incroyable.

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