Chapitre 4

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Super, dans quelle merde je me suis fourré, respire Esperanza, respire... c'est simple, tu fais ça depuis que tu es sortie du ventre de ta mère... prends une grande inspiration puis il faut expirer calmement... ce n'est qu'un rêve, un simple rêve, tu vas te réveiller comme à l'accoutumée, dans ton grand lit... respire... ça ne prend que quelques secondes, c'est juste long mais je vais me réveiller, il faut que je me réveille.

   Cependant rien y fait, je suis toujours là, entourée de gros lourd et d'énormes tanks qui font deux têtes de plus que moi et une carrure aussi grosse qu'un char d'assaut... non c'est pas possible, dans quoi je me suis fourrée, pourquoi ils sont tous en train de gueuler une bière à la main ! Purée ça sent pas bon cette histoire, il faut que je retrouve Elodie et le plus vite possible sinon je n'imagine même pas comment je vais finir cette soirée, j'ai vu beaucoup trop de film où la fille finissait dans une sombre ruelle à essayer de s'échapper des malfrats qui voulaient lui faire du mal. Et je n'ai clairement pas envie de me retrouver dans cette position.

   Au loin un attroupement de personnes se crée au pied d'un guichet, où un homme portant un chapeau domine cet attroupement. Dans sa main, il détient une liasse de billets, qu'il secoue sous le nez des hommes. Et je comprends rapidement que ce guichet n'est pas là pour donner les places d'un concert, mais plutôt pour parier. Mais parier sur quoi bon sans !

   Je suis coupée dans ma panique par une main qui se pose sur mon poignet, pensant qu'il s'agit d'Elodie je me retourne le sourire aux lèvres. A mon grand désarroi ce n'est pas elle et un frisson de dégoût me prends lorsque je fais face à un homme d'une cinquantaine d'années, le crâne rasé, un anneau entre les narines, des piercings parsemant son visage et des tatouages tous fripés par la vieillesse qui recouvrent son cou et ses bras, un ventre arrondi dépasse de son t-shirt. Dans son autre main, il tient à la fois sa cigarette et sa bouteille de bière. Il me faut un effort surhumain pour ne pas rendre ce que j'avais mangé ce midi. Cependant une grimace de dégoût peint mon visage lorsqu'il m'adresse la parole, son haleine pût le tabac mélangé à l'alcool, un mélange désagréable pour mes narines.

- Hey ma jolie, tu m'as bien l'air perdu, qu'est-ce qu'une aussi belle fille vient elle faire ici ? Ne me dis pas que tu es la nouvelle pute, purée ils ont de l'argent et des bons goûts maintenant les « bloody heads ».

   Je dégagea nerveusement ma main de son emprise et sans lui répondre je décide de faire volte-face, un mélange de colère et d'angoisse montant à mon cerveau.
Moi !? Une pute !? Nan mais j'aurais tout vu ce soir ! Non mais j'ai vraiment une dégaine de prostituée !? Et puis c'est qui ça les « bloody heads » ?
Je n'eu pas le temps de faire un pas de plus que la main de l'autre alcoolique s'agrippa à ma chevelure et je fus tiré en arrière.

« Quel connard, j'ai failli tomber ! »

- Mais dit donc ma jolie, tu penses aller où comme ça ? J'ai pas fini de parler et après, lorsque j'aurais fini et seulement lorsque je l'aurais décidé, on pourra s'amuser. Mais chaque chose en son temps.

Il s'agrippa à ma taille et sans que je ne sache comment je réussi à lui mettre un coup de coude dans son ventre. Malheureusement pour moi, vu ma force et mon petit gabarit, mon coude a simplement rebondit sur son ventre comme une cuillère sur son flan, sans lui faire mal. Je me pince les lèvres de stresse quand je vois son visage devenir rouge de colère et lorsque sa prise s'est violemment refermée sur ma gorge.

- Lâche-moi espèce d'imbécile mal conçu ! On t'as jamais appris à traiter une femme à sa juste valeur !? Malgré l'emprise de sa grosse main poilue sur ma gorge, j'ai réussi à aligner ces quelques mots.

- Une femme !? Il rigola d'un rire à en faire vomir les morts, ses dents étaient maintenant à ma vue et je fus prise d'un relent de vomi face à son haleine qui ferait rougir un camembert. Et ses dents n'en parlons même pas tellement elles étaient gâtées. Ma jolie, tu n'es qu'une pute dans ce monde ! Rien qu'une simple pute pour moi et pour tous ces hommes présents ici. Alors tu me feras le plaisir d'être docile et de m'obéir.

Stay in my heartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant