Ranthbook D'une Élémentaire

Only love can hurt like this

TW : suicide / mutilation

Je me tiens sur le pas de la porte, à deux doigts de m'effondrer. Je place mes mains contre le mur pour me soutenir. Non... C'est n'est pas possible...  Mon corps se met à trembler, comme une feuille d'automne.

Je finis par entrer, chamboulée. Les larmes déjà présentes dans mes yeux se mettent soudain à couler, tel une cascade de tristesse. Je ne fais rien pour les en empêcher. Une partie de moi est déjà brisée, alors qu'elles sortent.

Je me décide à faire quelques pas. J'avance dans la maison où j'aurai dû le retrouver dans quelque jours. Une maison pour l'instant inconnue. C'est alors que je l'aperçois enfin. Il est étendu sur le sol, le corps immobile, l'air paisible. Son visage ne reflète aucune émotion, détendu à jamais. Ma gorge se serre plus encore.

Je baisse un peu les yeux et découvre le reste de la scène, qui me laisse quoite. Ses bras sont parsemés de cicatrices, certaines vieilles, mais la plupart faites sur le moment, saignant encore. Dans sa main se tient l'arme du crime : couteau de cuisine, maculé de rouge.

Je laisse échapper un sanglot et plaque mes mains sur ma bouche. Mes jambes me lâchent, je tombe sur le sol, le souffle coupé. Je ne réfléchis plus. Il ne bougera plus jamais, ne riera plus jamais, je n'entendrai plus ce son que j'aime tant, je ne le verrai plus jamais sourire.

Je laisse échapper un cri, un cri de douleur, de tristesse, de haine. Un cri qui finit par se briser dans ma gorge et se termine en râle. Je m'approche tant bien que mal de mon ami, me traînant par terre. Je pose une main tremblante contre sa tempe, désormais froide, et pose ma tête près de lui.

Mes larmes mouillent ses joues rebondies, qui se teintaient de rouge quand nous étions proches. Je ne vois même plus l'intérêt de vivre, là, sans lui. Je veux le retrouver, et reprendre là où nous nous sommes arrêtés.

Je veux grandir avec lui, prendre mon courage à deux mains pour l'embrasser passionnément, goûter ses lèvres qui semblent si douces, si sucrées. Je le veux lui.

Je m'effondre sans un bruit, ma tête heurtant le sol, une seule pensée en tête : seul l'amour peut blesser comme ça.