8. KATCHAN, J'AI MAL

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Une semaine plus tard...

KATSUKI

Ignorer Deku s'avère être quelque chose proche de l'impossible. Je ne sais pas ce qui m'étonne, il m'a toujours collé de près même à l'époque où je passais mon temps à l'humilier devant tout le monde.

Mais je ne faisais pas que l'humilier. Je ne sais pas si cette "deuxième personnalité" se manifeste seulement quand je suis auprès de lui ou pas, dans tous les cas je ne veux pas prendre le risque que ça recommence. Alors je me tiens à l'écart... Du moins, je LE tiens à l'écart et ce n'est vraiment pas facile ! Depuis qu'il a compris ce que j'essayais de faire, cet enfoiré s'est mis dans la tête d'attirer mon attention par tous les moyens : il prend sa douche à la même heure que moi, s'assoit toujours à côté de moi à la cantine même si on ne parle pas, me fait signe sans arrêt lorsque j'ai le malheur de croiser sa route, il a même pris cette mauvaise habitude de passer devant ma chambre le soir pour me souhaiter bonne nuit à travers la porte ! Il le fait exprès et je vois bien que ça l'amuse comme un petit fou. A ce rythme, je ne vais pas tenir longtemps avant de craquer. Mais je tiens bon, je ne lui crie pas dessus, je ne lui adresse même pas un regard. 

Je me suis demandé si je ne devrais pas agir avec lui comme je le faisais au collège pour qu'il comprenne qu'il ne doit pas m'approcher... mais maintenant que je me rappelle ce que je lui ai fait subir, je ne peux décemment plus utiliser la violence contre lui de quelques façons que ce soit. Même si ce n'est pas l'envie qui manque en ce moment. Comment on en est arrivés là ? Depuis quand est-ce que c'est devenu une habitude de le détester à ce point ? Pourquoi je le déteste autant, au fait ?


IZUKU 

Ça craint. Katchan m'ignore. D'un côté, ça m'amuse d'essayer de le faire exploser mais de l'autre je suis proche de la crise de nerfs. Il ne vient même plus aux entraînements avec Shoto et moi. Je le connais trop bien, j'ai compris qu'il faisait un blocage sur ses propres sentiments. Notre récent rapprochement a dû le replonger dans ses vieilles angoisses. Moi aussi, j'ai peur. Depuis que l'apparition de son alter nous a séparés, je suis terrifié à l'idée de le perdre à tout jamais. C'est pour ça que je ne lui en voulais pas vraiment : dans un sens, ses humiliations quotidiennes au collège gardaient le lien entre nous bien vivant. 

Ne plus rien recevoir de sa part est insupportable. Je me sens atrocement seul, comme si ma vie se vidait peu à peu de tout son sens. Ce n'est pas vrai bien sûr, je ne suis pas seul et je le sais. Mais c'est comme ça que je le ressens. 

Et plus il m'ignore, plus il prend de place dans mes pensées. 


Ochaco : Izu ? Tu m'écoutes ? Il faut que tu avances !

Izuku : Oui ? Je veux dire, non... Désolé, j'étais ailleurs.


J'étais tellement perdu dans mes pensées que j'en ai oublié où j'étais. Ochaco et moi sommes dans la file d'attente de la cantine et je suis en train de bloquer tout le monde. Heureusement qu'à cette heure-ci il n'y a que notre classe qui est en train de manger. Je m'excuse auprès des autres et avance.


Ochaco : Tu penses encore à Katsuki ? 

Izuku : Oui...

Ochaco : Ne fais pas cette tête, je suis sûre qu'il n'arrivera pas à rester loin de toi très longtemps. Même si c'est pour te hurler dessus...

Je veux toute ton attentionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant