CHAPITRE 11 | ETHAN

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J'étais allongé dans mon lit, cherchant désespérément le sommeil. Le foyer était calme, je pouvais entendre de ma chambre les ronflements de mon voisin et les rires indiscrets des filles non loin d'ici. Le tic tac régulier de l'horloge résonnait dans la pièce, et des voitures se faisaient quelquefois entendre, étouffées par l'épaisseur des vitres.

Je me levai dans un soupir et m'étirai légèrement. J'attrapai un sweat et un paquet de cigarettes, et sortis de ma chambre. Les couloirs étaient déserts, éclairés légèrement par la lumière de la ville. Je m'avançai sans bruit vers la cage d'escalier, et me tournai non pas vers les marches qui descendaient, mais face à celles qui montaient sur le toit. Elles étaient poussiéreuses, rarement empruntées. Je les montai une à une et arrivai devant une porte qui menait à l'extérieur, que je m'empressai de pousser.

Je fis un pas dehors, plissant les yeux face à la lumière plus vive sans mur pour la retenir. Les bruits de la ville étaient plus forts, on entendait même des rires de fêtards rentrant chez eux. Mes yeux glissèrent sur le paysage, et je vis une silhouette semblant féminine assise par terre, contre le bord du toit. Je plissai les yeux pour reconnaitre la personne. Il me semblait qu'il s'agissait de Mia. J'hésitai quelques instants avant de m'avancer vers elle.

Elle me sourit légèrement quand j'arrivai à sa hauteur et me fit signe de m'asseoir à côté d'elle. Je m'installai, faisant attention à ne pas me mettre trop près. Je lui souris à mon tour, intrigué.

— Qu'est-ce que tu fais là? lui demandai-je.

Elle me regarda quelques instants, faisant glisser son regard de haut en bas sur moi, semblant me passer aux rayons X.

— Ce serait plutôt à moi de te demander ça. J'étais là avant toi, je te signale.

— Eh bien... Je n'arrivais pas à dormir. Alors je me suis dit que ici, ce serait mieux qu'en bas. Et toi ?

Elle sourit de nouveau, et se redressa un peu.

— Pour les même raisons que toi. L'ambiance est cool, ici. Et ma voisine a décidé de parler avec son amie toute la nuit, c'est assez dérangeant.

Sans répondre, je m'appuyai contre le mur qui servait de rebord. J'inspirai à fond, profitant du frais de l'air. Mia frissonna doucement. Je me tournai vers elle, et m'aperçus qu'elle tremblait légèrement. Je lui tendis le pull que j'avais dans la main.

— Tu peux le mettre, si tu veux. J'en ai pris deux, au cas ou il fasse froid.

Elle regarda le vêtement noir avec incompréhension, puis l'attrapa en murmurant un léger merci. Elle le mit et s'enroula carrément dedans, glissant ses mains dans la large poche centrale. Le sweat était bien trop grand pour elle, mais elle restait belle, ses longs cheveux châtains lui tombant devant les yeux.

Elle se tourna vers moi, et je m'empressai de détacher mon regard de son visage, gêné.

— Tu es sûr que tu n'as pas froid ?

— Non, ça va. Ne t'inquiète pas pour moi, je suis un radiateur ambulant.

Elle se redressa et fouilla dans ses poches, avant d'en sortir un paquet de gâteaux.

— Je n'ai que ça... Tu en veux ?

Elle m'en tendit la moitié, que je pris dans mes mains et observai quelques instants. Je la remerciai et pris une bouchée.

— Tu caches souvent de la nourriture dans ton pyjama ?

Elle rit et je la trouvais magnifique, le visage éclairé par son sourire qu'elle montrait si rarement.

— Non, ce n'est pas mon pyjama... C'est juste une veste ! Et comme j'ai souvent faim, j'ai presque toujours des réserves sur moi.

— Je vois... C'est intelligent. Je fais la même chose avec mes clopes... Sauf qu'à l'extérieur, je ne fume presque jamais.

Our Light In The DarkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant