You.

You. Chapter 10.

Bip bip bip bip bip..
Mon réveil sonne. Il est 5h50. Ma tête bourdonne. Je suis dans l'incapacité d'ouvrir mes yeux. Mais.. Où je suis?
Je me tourne. Retourne. Tourne encore. J'entends un bruit de fond. Un son.., une mélodie? Je reconnais instantanément Hey Jude des Beatles. J'ouvre enfin mes yeux. Ma tête me fais si mal. Je n'arrive pas à me lever, mon corps est lourd et j'ai mal partout. À la gorge, aux genoux, aux mollets, aux épaules, aux pieds, aux oreilles.. Absolument partout. Je tente d'appeler ma mère mais, en vain, ma voix est complètement cassée et sonne telle une vieille machine qu'on essayerait de démarrer. Je m'endors à nouveau.
(20 minutes plus tard)
-LÉA! DEBOUT! TU DOIS PARTIR DANS 30 MINUTES ET TU N'ES NI DOUCHÉE, NI TOILETTÉE, NI HABILLÉE ET TU NE SEMBLE PAS AVOIR MANGÉ! DÉPÊCHE TOI!
*D'une voix cassée* -Maman je... Je crois que je suis malade.. J'ai mal partout et...
-Ah! Il manquait plus que ça! Je m'en doutais! Je m'attendais à ce que tu te réveille cette nuit prise de mal-être! Mais te voilà ce matin malade! Tu vois où ça te mène tes imbécilités d'hier soir? Et bien, débrouille toi, je te veux au lycée peut importe l'état dans lequel tu es.
Ma mère a toujours été si stricte, surtout concernant le manque des cours: elle veut toujours que je réussisse. Mais je ne suis vraiment pas apte à assister à quoique ce soit de cours aujourd'hui, surtout une journée aussi remplie qu'un jeudi.
-Maman... Regarde comme j'suis mal... Je peux à peine parler et je pense avoir au minimum 39 de fièvre. Tu me crois capable d'écouter et te travailler convenablement?
Elle me fixe pendant 10 secondes, ferme les yeux le temps d'une réflexion puis souffle lentement. Elle me regarde finalement, prise de dépit, m'embrasse sur le front, sort, et amène un thermomètre. Oh, non. Tout mais pas ça.
-Tiens, je veux vraiment voir si tu en a, histoire de le dire au médecin.
-Je passe le thermomètre sous mon bras. Comme de faite; 39,5 de fièvre. Je ne mentais pas.
-Oh! J'appelle immédiatement le médecin!
-Merci.
-Je vais aussi t'apporter une bouillotte. Tu resteras au chaud aujourd'hui, mais j'espère que tu seras rétablie pour récupérer les cours demain.
Ma mère, cette maniaque.
*Toussant* -J'espère..oeh.. Aussi
Elle sort. Je l'entend appeler le médecin. Je pense qu'il viendra s'occuper de moi à domicile, je ne peux même pas me lever.
-Voilà. Il passera dans la soirée. Je vais te préparer un truc que je mettrai au frigo pour que tu puisses manger ce midi, tu n'as pas l'air de pouvoir faire quoique ce soit à par manger, dormir, et aller aux toilettes.
Il faut que j'y ailles, portes toi bien, je t'appellerais dans la journée.
-Bisous.
Elle part. Je m'endors.

...

J'entends des cognements à la porte. Des cognements durs. J'ouvre les yeux brusquement et jette un œil à mon réveil: il est 6h40. Mais qui est-ce? J'ai à peine eu le temps de dormir...
Noah.
Noah.
Noah.
Je ne peux pas me lever, je tente plusieurs fois, sans résultat. Il va s'inquiéter, je suppose.
J'attends. J'attends que les cognements cesses,.. quand il passe à la sonnerie bruyante et assourdissante.
Ça s'arrête soudainement.
-Léa? Léa c'est Noah. Je t'attends? Tu es là?
Je ne peux pas répondre, ma voix est trop faible.
-Léa! On va être en retard!
Je commence à paniquer au fait de ne pas pouvoir lui répondre.
Je ne l'entend plus...
Mon téléphone. Je l'allume. J'attends.
*Marimba*
Je décroche:
-Léa?
*voix cassée* -Noah?
-Léa tu vas bien??!!!!!
-Oui, ne t'inquiète pas, oeh, je suis juste, oeh, malade.. Je ne vais pas, oeh, pouvoir venir en cours, oeh, je crois que j'ai, oeh, la grippe..
-Quoi?! Laisse moi entrer! Tu ne vas pas pouvoir rester seule chez toi dans cet état!
-Je ne peux pas bouger, oeh, je ne peux pas me lever..
-Est-ce qu'il y a un endroit dans ta fichue maison où je pourrais possiblement entrer?
Pourquoi est-ce qu'il s'énerve comme si sa vie en dépendait?
-Par l'arrière-, oeh, cuisine
Je l'entends courir derrière la maison, clancher la porte et entrer en déboulant les escaliers. Mais... Je ne suis pas présentable!!!! Je suis complément malade je dois avoir une tête aff...
-Léa!
Oh mon dieu. Il est si beau.
Il s'empresse vers moi, m'embrasse sur le front et passe ça main dans mes cheveux humides par la fièvre.
-Noah, tu, oeh, vas bien?
-Moi qu'importe, toi?
-Moi je te l'ai dis, je vais bien enfin, je suis malade mais...
-As-tu besoin de quelque chose?
Il est trop attentionné.
-Non, merci.
-J'ai eu si peur qu'il te sois arrivé quelque chose quand tu ne répondais pas..
J'ai bien envie de lui demander pourquoi est-ce qu'il fait tout ça mais bon sang ce que j'en ai envie, depuis le jour où il m'a sauvé.. Mais. Ce n'est pas le moment, surtout dans l'état dans lequel je suis présentement, puis les seules fois où je lui avais, en quelques sortes, posé la question, il n'avait pas répondu. J'ai bien peur qu'il ne réponde jamais, d'ailleurs.
-Je t'assure, ça va aller.
-Est-ce que tu as appelé le médecin?
-Ma mère l'a fait.
-Pourquoi n'est-elle pas rester avec toi?
-Elle travaille! Oeh
-Elle aurait pu rester... Elle aurait du!
Je médite 1 minute...
-Tu ne vas.. Quand même pas..oeh.. Sécher les cours..oeh..pour moi?!!
-Je suis dans l'obligation.
-Mais.. Es-tu fou?
-Fou de t...
Il allait dire moi, là?
-?
-Tartes! Bien sur!
J'étais persuadée que c'était "toi" quil voulait dire et je le crois encore.. Mon coeur bat. Trop vite. La même vitesse qu'à chaque fois que je me retrouve avec lui.
-Quel est le rapport avec ne pas aller en cours? Oeh
-Je n'en n'ai pas la moindre idée
Nous éclatons de rire. Il me rend heureuse dès le matin. Mais j'espère qu'il n'est pas sérieux à l'idée de louper/sécher les cours pour prendre soin de moi, ce serait de la folie.
-Je vais aller te préparer un thé?
-Vraiment?
-Oui! J'y vais, je reviens.
Il m'embrasse encore sur le front. Je fond.
-Tu es vraiment bouillante, je vais aussi t'apporter un gant de toilette humide.
Il sort d'une manière rapide. Il est vraiment attardé ma parole. Ou bien... Il m'aime? Je me pose la même question depuis deux semaines maintenant. Et s'il m'aimait il m'aurait embrassé.. Je suis perdue.
-Voilà, j'ai ton gant. L'eau du thé est à chauffer. J'espère qu'il sera vite prêt, en attendant tiens.
Il essuie la totalité de mon visage avec le gant puis le pose sur mon front. Il me regarde avec compassion. Je fais de même, je pense.
-Tu es magnifique même quand tu es malade, tu savais ça?
Je dois piquer un fard.
-Et aussi quand tu rougis, aha!
Je ris nerveusement, il éclate de rire, il voit que je suis mal à l'aise, et je sens qu'il sait ce que je pense, que je me demande pourquoi tout ça. J'ai l'espoir qu'il me l'explique...
enfin..?
Il passe simplement une nouvelle fois sa main dans mes cheveux et coince une mèche derrière une de mes oreilles.
Il descend chercher le thé, je suppose, sans dire quoique ce soit.
Je suis encore abasourdie, mon mal de tête prend le dessus. Je m'endors.