Un accident. Le néant. Et tout a changé, pour moi.
Jamais je n'aurais pensé que cela puisse arriver.
Enfin, à moi, une fille parmi tant d'autres.
Et pourtant, si cette voiture m'avait vue et se serait arrêtée, je n'aurais jamais rien eu de "spécial"...
𝕁𝕠𝕤𝕙 et Lila se sont régalés. Mon petit-neveu est resté deux heures et demi et est rentré chez lui. Ma sœur est partie se coucher et je fais la vaisselle. Je me ressasse la soirée tandis que je m'acquitte à ma tâche. Des rires, des sourires ont éclairé le dîner, rendant l'atmosphère heureuse et légère.
Une fois que j'ai terminé, je retourne à ma chambre et reprends mon carnet. Ce carnet que Lila a glissé dans le tiroir du bureau et que j'ai découvert tout à l'heure. Je reprends les pages où j'ai inscrit mon ancienne identité, la vraie et la nouvelle. Une seule lettre diffère. Mais c'est celle qui anglicise mon prénom, qui se prononce désormais à l'anglaise, à l'air du temps. Josh a proposé ce petit changement pour que celui -ou celle- qui cherchera dans les archives qui je suis, ne fasse pas le lien entre cette fille des années 2000 et cette nouvelle moi du siècle d'après. Le fait que ça ne change pas de mon vrai nom me permet de me reconnaître en toutes circonstances, si Lila ou Josh se trompent en m'appelant, par exemple.
Je tourne les pages de mon carnet jusqu'à une page vierge. Je me décide à recopier mon expression favorite, celle qui me permet d'avancer depuis (presque) toujours :
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Je souris, satisfaite et vais me coucher.
Le lendemain matin, je décide de me balader en ville et de me rendre chez un antiquaire pour trouver avec un peu de chance des objets de mon époque, ça me fait bizarre de dire ça, j'ai l'impression d'être uuultra vieille, ce qui est le cas.
En ville, j'observe la démarche des gens, leur façon de s'exprimer... et je trouve à nouveau que rien n'a changé depuis quatre-vingts ans. Je déniche dans un coin de rue une boutique pourrait m'intéresser et j'y entre. Une odeur singulière emplit l'air et me propulse dans l'appartement de mes arrière-grands-parents des années avant mon accident. J'avance parmi les rayons de la boutique et trouve des montres très sophistiquées qui, dans ce monde sont déjà out sur le marché de la technologie. Je la prends entre mes doigts et bouge sans le vouloir un smartphone de mon époque, un Samsung S9. Je repose la montre et m'empare du téléphone, l'allume.
"Je peux vous aider madame ?" Je sursaute sous l'effet de la surprise et me retourne pour voir le vendeur. Jeune, brun, yeux bleu-gris, pointe de vert et un mètre quatre-vingts. Beau gosse de mon âge, trop chouette ! Je lui réponds rapidement pour qu'il ne se rende pas compte de ma séance de matage que je viens de faire. "Oui je voudrais bien savoir, si vous possédez le chargeur de ce Samsung." Il se retourne sur l'étal derrière lui et me tend un câble. Je le remercie et lui demande le prix. Il coûte dix euros. Je suis stupéfaite et le garçon le remarque. "Vous le trouvez trop cher ?" Je m'exclame aussitôt : "Justement, c'est le contraire !" Cela le fait sourire. Nous nous dirigeons ensuite vers la caisse pour que je paye mon achat et nous discutons un peu. Il s'appelle Adam et étudie dans mon futur lycée. Il est au même niveau d'étude que moi et espère que nous nous retrouverons dans la même classe. La rentrée promet d'être intéressante !!! Il me donne son numéro et je lui dis que je le contacterai une fois chez moi.
Je rentre des étoiles plein les yeux et un nouveau portable en poche.
