8- Nuit blanche

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Pdv Ten

Je n'arrivais pas à fermer l'œil. Après l'échange que j'avais eu avec Johnny, je m'étais précipité aux toilettes pour vomir le peu que j'avais mangé dans la journée. Toute cette situation m'angoissait. En plus de ça, ce crétin n'était même pas coopératif. Peut-être même qu'il s'était jeté sous un train avec mon corps et que je ne le savais pas. Du moins, pas encore.

Bordel, c'était vraiment la merde.

J'étais allongé, le visage rivé vers le plafond blanc en tentant de me rassurer comme je le pouvais. Je n'avais rien avalé avant de dormir, je n'avais même pas pris de douche. Ça me terrifiait de me retrouver face à la nudité de ce type. Mais si demain je me réveillais à nouveau dans son corps, j'allais vraiment devoir y passer...

Je me tournai et me retournai sans arriver à trouver le sommeil. Mes angoisses paralysaient mon esprit. J'aurais tellement eu besoin de sentir le petit corps chaud de Leon contre moi... Ou Louis, mon beau Louis... Mes chats étaient la thérapie de tous mes maux. Mais là, je devais les affronter seul.

Sur le coup de trois heures, une notification sur le portable de Johnny illumina l'obscurité dans laquelle la pièce était plongée. Je me précipitai pour voir de qui il s'agissait. C'était lui.

Johnny : Je savais pas que c'était possible d'avoir une bite aussi riquiqui.

Oh le con.

Moi : Bordel Johnny, qu'est-ce que tu fous ? Arrête de faire n'importe quoi avec MON corps.

Johnny : Bah quoi, c'est la première chose que j'ai vérifié quand je me suis rendu compte que j'étais plus dans mon corps. Avoue, c'est toi qui te la prends.

Je me redressai en position assise dans mon lit en sentant ma mâchoire trembler. Ce type n'avait décidément aucun respect, ni aucune gêne.

Moi : T'es vraiment qu'un pervers, Seo Yeongho.

Johnny : Comment tu connais mon nom ?

Moi : Probablement pour la même raison que tu connais la taille de mon entre-jambe, espèce de crétin.

Je n'avais pas pu me retenir de lui balancer une insulte. Il la méritait largement.

Johnny : Quoi, tu m'en veux pour ça ?

Moi : Ecoute Johnny, comme on ne sait pas combien de temps cette galère va durer, on va mettre des règles en place. Des règles qu'il faudra respecter.

Johnny : Les règles, c'est pas vraiment mon truc.

Moi : Ne t'aventure pas sur ce chemin Yeongho, ça pourrait très mal finir.

Johnny : Tu crois ça ?

Allait-il continuer encore longtemps de réagir comme un adolescent prépubère ? Je soupirai de lassitude.

Johnny : Ten ?

Moi : Quoi ?

Johnny : C'est quoi la première règle ?

Je me mis en tailleur sur le lit et serrai doucement mon oreiller contre moi, en espérant que Johnny ne se foutait pas de moi et qu'il était sérieux.

Moi : Première règle : On ne touche pas le corps de l'autre de manière déplacée.

Johnny : Deuxième règle: Tu ne touches pas à Jeong Yuno

Je ricanai légèrement. Alors le grand con avait le béguin pour le beau châtain ? C'était bon à savoir, au cas-où il envisagerait de me la mettre à l'envers.

Moi : Troisième règle : On ne met pas l'autre en danger volontairement.

Johnny : Ma vie elle-même est un danger, chéri. Va falloir t'y faire.

Moi : Comment ça ??

Johnny : Quatrième règle : On ne coupe pas les cheveux de l'autre.

Moi : Cinquième règle : Ne pas avoir de relation sexuelle avec le corps de l'autre.

Johnny : Dommage, j'aurais bien aimé savoir comme tu cris quand tu te la prends.

Moi : Ferme-la, espèce de pervers.

Johnny : Sixième règle : Toujours accepter quand l'autre souhaite nous contacter. Quelle que soit l'heure ou le moment de la journée.

Moi : Septième règle : Se reposer l'un sur l'autre, et se serrer les coudes. En étant poli et respectueux.

Peut-être qu'avec un peu de chance avec ça, il arrêterait avec ses remarques. Johnny ne répondit plus pendant quelques minutes, je crus qu'il recommençait le coup de tout à l'heure et qu'il ne répondrait plus. Au moment où je posais le téléphone sur le côté, l'écran s'illumina à nouveau.

Johnny : J'pense qu'on en a pas mal pour ce soir.

Moi : C'est un bon début, oui. J'espère que tu tiendras ta promesse Johnny.

Johnny : Toi aussi Ten, j't'ai à l'œil.

Je haussai les épaules et éteignis mon téléphone avant de me rallonger. J'étais un peu plus rassuré maintenant qu'on avait mis ces quelques règles en place, bien que rien ne me garantissait que Johnny tiendrait parole.

Mais, j'avais de quoi me venger s'il venait à faire n'importe quoi avec mon corps. Après tout, peut-être que tout ce cirque ne servirait à rien et que le lendemain on se réveillerait dans nos corps respectifs.

Butterfly

Dᴇ ʟ'ᴀᴜᴛrᴇ ᴄᴏ̂ᴛᴇ́ ᴅᴜ ᴍɪrᴏɪr | ᴊᴏʜɴᴛᴇɴOù les histoires vivent. Découvrez maintenant